Je voue un culte à un livre, est-ce normal ???

J’aime amasser les livres sans les lire. Car ils sont comme des rêves que l’on contemple, que l’on imagine sans jamais se retrouver devant la contrainte toute concrète de leur possible médiocrité.

Alors, comment être « culturé » si on ressent un tel amour pour cette « idée » du livre que l’on ne veut froisser? Paradoxal. Tout de même.

Et réducteur pour l’œil extérieur qui nous prête des intentions de superficialité alors que nous faisons l’apologie du livre en faisant montre d’un tel respect pour cette entité que nos doigts ne peuvent profaner son antre de mots entrelacés.

Mais l’amour du livre vient en lisant et je dois sans cesse me faire violence pour tenter l’expérience et nettoyer ces reliques précieuses de leur poussière d’or pour en découvrir l’histoire qui m’enchante ou me navre.

Comme j’aimerais avoir moins d’intérêt, être plus détaché afin de dévorer tel un morfale des kilomètres de textes sans me soucier des pages cornées et des couvertures abîmées.

D’un autre côté, à l’instar du récit qu’il nous fait, je me dis qu’un livre doit vivre avec son lecteur id est connaître les aspérités de l’existence et non pas cuire sous une cloche de verre.

Sa valeur n’est que plus belle, son charme décuplé.

Ça y est je suis (dé)livré.

Je voue un culte à un livre, est-ce normal ???