Ah ça, pour brailler devant un clavier, y'en a du monde...
Ensuite, pour passer à l'acte, là, bizarrement, plus personne.
Et je sais que c'est pour ça que je vous fait tous bien rire, le singe hurleur de la Gochosphère qui se tripote la nouille en rond sur Internet. À me lire, je suis un vrais bad-boy, un méchant, un dur et un tatoué, un mec avec des bollocks comme des melons d'eau, vachement provocateur qu'a pas peur de choquer tu'ois, et que Plus Vaillant Défenseur Des Idees Marantes de Trostky et du Facteur Rouge que moi tu meurs, et que il faut déclarer la guerre totale à l'Ultranéolibéralisme et qu'on va voir ce qu'on va voir...
Arf.
Et dans le monde réel ?
Ben rien, évidemment.
Lisez moi, j'ai tout un blog ou j'explique en long et en large comment je vais passer à l'acte grave dès que j'aurai fini ma muscu (et digéré mes twix). Un poseur frustré qui s'astique le vibro en surfant sur des sites gays pour attendre le Lendemin Qui Chante où, enfin, je vais sortir de ma cachette et là, hein, on va voir, hein, non mais on va tous voir, d'abord. Alors que non. On ne verra rien du tout. Comment voulez-vous qu'un asocial scotché à son clavier du matin au soir puisse oser faire quoi que ce soit de plus audacieux que télécharger du porno gay et des rêves de cuir numérique, seul contact humide et glauque avec un monde réel où, mis à part les emboîtements louches, il se passe tellement rien que j'en écris jusqu'à trois gros billets mous par jour ?
En fait, le Thierry, il se voit comme ça :
Alors qu'en pleine séance de muscu, je ressemble à ça :
Voire à ça, quand j'attaque un nouveau billet :
C'est donc pour ça que quand je braille comme marmaille dans mes billets en promettant ceci et cela, et que je vais faire des bobos à des gens comme ci ou comme ça, et que tu perds rien pour attendre et tu vas voir ce que tu vas voir blablabla, pfou, maman, eh bien je n'impressionne que les pigments photosensibles de mon vieux moniteur cathodique. Et encore. Y'a un coin un peu naze, j'ai trop laissé une baffle dessus, ça vire un peu les couleurs.
Je m'ennuie.
Beaucoup.
Ce soir, je serais au bar le Délicatessen, 11 rue Riquet 31000 Toulouse, à partir de 21 heures.
Venez me voir.
Je vous en supplie, je m'emmerde ferme.
Je serai reconnaissable à mon t-shirt un peu étroit entouré d'un gros cuir mou qui m'évite d'avoir un peu frais actuellement (ça me donne la chair de poule et c'est disgracieux, ça déforme mes petits tatouages coquins du bras gauche). Et puis, j'aurai un monaco devant moi. Avec un petit parapluie arc-en-ciel (mon motif fétiche).
Venez quoi.
Mais je sais de toutes façons que je vais passer une soirée très tranquille. Très très tranquille.
Vraiment tranquille.
Sans aucun perturbateur.
Pfffff.
Je m'emmerde.