Petites histoires urologiques.

Publié le 26 septembre 2009 par Wawaa

Actuellement, s’il n’y avait pas les clients, je n’aimerais vraiment pas aller travailler. Mais heureusement, les clients qui en tiennent une couche sont là pour nous remonter le moral, nous redonner le sourire et nous raconter leur vie totalement trépidante.


Jeudi après-midi, je commençais à fichtrement m’ennuyer, coincée à ma caisse, lassée par ce bip répétitif et le défilement des « Bonjour ! », « Vous avez la carde de fidélité ? », « 12 euros 28 s’il vous plait » « Merci, bonne fin de journée ». A force on devient des « machines à politesse ». Il n’y a plus vraiment de sincérité, ce sont d’horribles automatismes qui parfois me font dire « bonne soirée » un samedi matin à 9h30, parce que le temps est couvert et qu’il me donne l’impression que le soir est en train de tomber… ou alors peut être parce que j’ai hâte que la journée se termine !


Je commençais donc à gravement me faire chier, je trouvais l’après-midi longue, interminable… Quand soudain est arrivée une cliente qui, et c’est le cas de le dire et vous allez le comprendre par la suite de mon récit de caissière, en tient une bonne couche. Déjà, quand je la vois arriver, j’ai une alerte rouge qui se met en route dans ma tête. Elle a tendance à éparpiller sa vie à tort et à travers, de choses dont on ne veut pas forcément être trop au courant et s’étale plus ou moins selon son degré d’ébriété (l’haleine qui pue le whisky macéré, ça ne ment pas ! ). « Il ne manquait plus qu’elle » pensais-je. Je souris quand même, lui accorde un grand bonjour. Elle me tend un nettoyant en spray pour la voiture et elle me dit « Ca marche bien ça ? ».


Le genre de question que j’adore. Parce que tu bosses là, t’as testé tous les produits. J’en sais rien moi, je nettoie pas ma voiture moi, je laisse la crasse s’entasser, c’est vachement plus marrant !  Attitude commerciale oblige « Oh, oui surement, c’est un produit très spécifique qui doit bien nettoyer ». Elle passe de l’autre côté de la caisse pour récupérer sa marchandise. Et là elle recommence à parler. Horreur, malheur !

« En fait, (ndlr : avec un bon gros accent bourru de paysanne…) j’ai les boules ». Ah ben je suis ravie de le savoir madame. « J’ai reconduit une vieille mamie chez elle mais elle voulait pas se relever de mon siège passager ». Intéressant. « J’ai quand même réussi à la sortir de là la vieille ». Rhô un peu d’respect pour les personnes d’âge avancé ! « J’l’ai ramené dans sa maison et quand je suis revenue j’ai compris pourquoi elle voulait pas se lever ! Elle s’était pissé dessus ! Et elle m’en a foutu plein le siège ! ET JE VOUS DIS PAS L’ODEUR ! ». Je réponds « Oh, je me doute bien ! ».  Elle continue. « Nan mais quand même, elle aurait pu pisser ailleurs ! ». Je réplique « Oh vous savez ce qu’on dit, on ne sait pas comment on sera quand on sera vieux ! ». Elle ajoute « Oui, m’enfin bon ! Ca pue, c’est dégueulasse, en plus avec les médicaments que les vieux prennent, ça a pas la même odeur que du pipi normal, ça sent plus fort ! ». Merci pour les précisions. Elle me paie en carte bleue. Je l’encaisse.

J’allais lui souhaiter une bonne soirée quand soudain, elle revient sur l’effet des médicaments. « Ouais, ces médicaments alors, ça change vraiment l’odeur vous savez ! ». Non je ne sais pas, je veux pas savoir en fait. « Y’a une odeur dans ma voiture … ca pue, mais ça pue ! ». Et là je me suis dit que ça ne pouvait pas être pire que son haleine d’alcoolique récidiviste …