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L’événement (gballand)

Publié le 27 septembre 2009 par Mbbs

Il fallait bien que ça arrive, cette espèce d’imbécile n’avait pas pu se taire. J’étais sûre qu’un jour elle me tirerait dans les pattes, j’en étais sûre. J’en étais là de mes réflexions quand le chef de service m’a téléphoné pour me dire qu’il m’attendait dans son bureau à 12 h 30. Ce type était un sadique, il allait me faire rater mon repas.
A 12 h 30 pile, l’estomac dans les talons, j’ai frappé à sa porte. Une fois à l’intérieur, je l’ai salué la tête haute. « Ne jamais se soumettre », telle est ma devise.
- Madame Durand, a-t-il commencé de sa voix grave, il me semble que nous avons un petit contentieux à régler.
Je dois reconnaître qu’il a un bel organe et qu’il sait en jouer.
- Ah ? Ai-je fait l’air étonnée,   mais ce « Ah » sonnait faux. Quand je pense que je fais du théâtre depuis quatre ans et que je  ne suis même pas capable de faire un « Ah » de circonstance !
- Il paraît que vous auriez dit en parlant de moi : « Grande gueule, petite queue ! »
- Non monsieur, ce n’est pas tout à fait exact, ai-je répondu agacée.
- Ces propos m’ont pourtant été rapportés par une personne de toute confiance.
Je n’ai pu m’empêcher de serrer les poings. Cette vermine de Catherine me le paierait.
- Eh bien pour rétablir l’exacte vérité, monsieur, sous l’effet de la colère j’ai dit : « Grande gueule, petite bite ! »
Il m’a regardé l’air ahuri et j’ai failli rougir. J’aurais mieux fait de me taire et de laisser ma manie du détail à la porte.
- Vous êtes certainement une fine psychologue madame Durand et j’imagine que vous m’avez longuement observé pour tirer ces conclusions, mais je m’étonne un peu de ce raccourci.
J’ai scruté le bout de mes chaussures, gênée, puis je l’ai regardé : « Ne jamais se soumettre », telle est ma devise ! Son visage ne laissait  paraître aucune colère et je n’ai absolument pas vu venir la catastrophe. Seulement une minute plus tard, il se ruait sur moi, me maîtrisait en deux secondes - l’abruti devait faire du sport de combat - et me ligotait sur la chaise avant que j’aie pu dire ouf ! Ensuite, il s’est placé juste devant moi et il a commencé à enlever son pantalon tout en hurlant :
- Et maintenant tu vas voir ce que tu vas voir espèce de connasse !

PS : texte écrit dans le cadres de l’atelier des « impromptus littéraires ».


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