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Quand je serai grand, je serai écrivain

Publié le 27 septembre 2009 par Aparily

ecrivainEh bien, je ne pensais pas qu’écrire un article sur Nelly Arcan ferait passer mon audience quotidienne de 3 à 4 chiffres pendant deux jours ! Le calme retombe tranquillement et je me sens un peu moins étouffée par la présence de toutes ces adresses IP ici. Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler d’écriture. Oui, je sais, pour changer.

En fait, j’ai envie de réagir à un article paru dans le Figaro cette semaine expliquant qu’un Français sur trois rêve d’écrire un roman. Un Français sur trois, ça fait plus de 21 millions ! Un peu beaucoup, quand même. Bien sûr, il faut faire une différence entre avoir envie d’écrire et arriver effectivement à écrire. C’est ça qui m’interpelle.

Les Français et les occidentaux en général sont de plus en plus éduqués. Ils connaissent leur grammaire et leur orthographe (pour la plupart ! Mais ça, c’est un autre débat), savent écrire quelques pages sans trop de problèmes et ont tous connu l’enfer ou le bonheur des rédactions à l’école voire des mémoires de fin d’études. Conséquence : beaucoup se disent : ça ne doit pas être si dur d’écrire un roman finalement. Grossière erreur.

Ce n’est pas parce qu’on sait écrire correctement en français qu’on sait automatiquement écrire un roman. J’en ai des romans inachevés dans mes tiroirs, j’en ai des romans achevés mais complètement nuls dans mes tiroirs aussi. On ne s’improvise pas écrivain. Même maintenant, je ne me considère pas vraiment comme un écrivain. Tant que je n’aurais pas écrit et publié plusieurs romans avec des personnages différents, des intrigues différents voire même avec des styles différents, je ne me considérerai pas comme un écrivain. C’est ma propre définition de l’écrivain, bonne ou mauvaise.

Des 21 millions de Français rêvant d’écriture, 1,4 possèdent un manuscrit. Encore énorme comme chiffre parce que si entre rêver d’écrire et terminer un roman, il y a une marge, il y en a encore une autre entre terminer un roman et terminer un roman publiable.  Il ne m’appartient pas de juger de la qualité de ces manuscrits, je n’en ai lu aucun après tout, ce que je vais me permettre de juger ce sont les 34 % de Français (la majorité donc) qui lisent entre 1 et 5 livres par an (bd, mangas, et livres de recettes inclus !).

On ne le répètera jamais assez : pour écrire, il faut lire. On apprend tellement en lisant que je ne pourrais pas me passer de lecture. Bien sûr, mon rythme n’est pas le même toute l’année. Je n’ai lu que 4 livres cet été contre 6 ou 7 en janvier, mais je veille toujours à être courant de ce qui se publie, en France comme ailleurs. Je veille toujours à lire et à diversifier mes lectures. D’ailleurs, après le Voyage d’hiver de Nothomb (eh oui, j’ai succombé et j’apprécie beaucoup ma lecture), je vais me plonger dans du fantastique pour la première fois avec Rêve Marie de Francine Gauthier, auteure publiée chez De Mortagne et dont j’ai acheté le livre lors du salon du livre de Québec en avril.

Bref, tout ça pour dire que les Français rêvent d’écrire mais qu’ils lisent peu. Si on devait publier ces 21 millions qui aimeraient tenter l’aventure de l’écriture, qui lirait leurs œuvres ? Étrange paradoxe que le lecteur soit une espèce en voie de disparition tandis que l’écrivain ou l’aspirant-écrivain, lui, se multiplie.


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