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Publié le 27 septembre 2009 par Dunia

Samedi festif

Un mariage musulman

Après une brève nuit de deux heures de sommeil, afin d’être décente à la mosquée selon les critères musulmans, malgré le soleil radieux et la température d’une fin de printemps tempéré, j’ai enfilé un épais caleçon noir, une lourde et longue jupe en velours côtelé marron et un t-shirt à manches courtes en faux daim avec par dessus une veste de tailleur aux manches qui cachaient les poignets. J’aurai pu exhiber cette partie de mon corps, malheureusement il m’a fallu également accepter les contraintes de ma garde-robe. Si j’avais eu des vêtements d’été légers et couvrants, j’aurai pu les mettre, mais les placards de l’occidentale peu religieuse que je suis, ne renferment que des habits estivaux décolletés, courts, sans manches, bref des choses importables dans une mosquée, puisque adepte du corsaire, je ne possède pas même un pantalon en toile fine descendant jusqu’aux chevilles. En sortant de chez moi, je nageais déjà dans ma sueur. Arrivée chez la mariée, elle m’a donné un fin voile noir que j’ai épinglé sur ma tête à la mode iranienne, c’est-à-dire de manière qu’on voie mes cheveux.

Dans un appartement de l’avenue Léopold-Robert transformé en mosquée Chiite, après nous être déchaussés, la mariée et les femmes sommes entrées dans une pièce, le marié et les hommes dans une autre. L’imam se trouvait chez les hommes. La plupart des femmes invitées se sont assises sur le sol. Des chaises ont été amenées pour les tantes de la mariée, une Suissesse convertie. La mariée qui a des problèmes d’articulations, et moi-même qui en tant que témoin devais me trouver près d’elle, avons été conviées à nous asseoir sur un canapé. La cérémonie -qui s’est entièrement déroulée en français hormis un court passage de cinq minutes en arabe- a commencé par une sorte de longue parabole récitée avec les mêmes intonations et selon le même rythme que la lecture du Coran en arabe. S’en est suivi ce que l’imam a appelé un discours, qui ressemblait beaucoup au sermon qu’on entend dans les mariages catholiques. Il a rappelé les devoirs de l’époux et de l’épouse avec des mots qui convenaient parfaitement à la situation que vivent ces jeunes mariés. J’ai appris qu’en arabe, mariage se disait osram, osram signifiant forteresse, et que selon leur culture ce n’est pas l’homme qui fait la demande en mariage, mais la femme. L’homme l’accepte ou pas. Intellectuellement parlant, j’ai adoré le discours de l’imam, même si les religions, quelles quelles soient, me paraissent toujours discutables. Cependant, dans le contexte, par rapport aux vies des époux et d’après leurs convictions, le “sermon” m’a paru sage et adapté. A aucun moment l’imam n’est venu dans la pièce des femmes. Nous avons suivi le déroulement de la cérémonie par un haut parleur. Je n’ai vu l’imam que lorsque la mariée et moi sommes sorties de la pièce pour signer les voeux et ensuite, après le mariage, dans le couloir. La cérémonie a duré une heure.

Après la partie religieuse, les femmes, très belles dans leurs vêtements colorés et leurs voiles de fête, se sont approchées pour embrasser la mariée et moi-même, car dans une cérémonie musulmane la confiance que la mariée attribue à son témoin est un élément important du mariage. Ensuite elles ont étendu une nappe de plastique à même la moquette d’une propreté impeccable, puis elles ont amené les plats traditionnels servis dans les mariages musulmans indiens. Dans leur pièce, les hommes ont fait -semble-t-il- de même. Le repas s’est révélé joyeux et délicieux. Les femmes musulmanes entres elles n’ont rien de triste. Bien au contraire. Elles rient beaucoup. A la fin du repas la mariée a déballé les cadeaux offerts par ses invitées. Ensuite, l’heure de la prière “a sonné”. Les non-musulmanes sommes sorties. A la fin de la prière, la mariée, le marié et les témoins, sommes allés faire la fête ailleurs, avec les amis non-musulmans. Bonheur! J’ai enfin pu enlever les quinze couches d’épais et lourds tissus sous lesquels j’étouffais.

Avant la cérémomie

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Chez la mariée avant la cérémonie. Au deuxième plan, on la voit mettre le voile à une amie non musulmane. Au premier plan c’est moi, habillée et voilée, prête à partir pour la mosquée.

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La mariée, sublissimement belle dans ses vêtements de mariage.

Tatouages à l’henné et bijoux

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Il est d’usage que les mariées musulmanes peignent certaines parties de leur corps à l’henné. Parmi les arabesques du dessin, se cachent les initiales du mari. Il doit les trouver lors de la nuit de noce. Une bonne manière de faire perdurer l’acte, et d’éviter que l’époux se jette tel un affamé sur une mariée généralement vierge et apeurée. Les bijoux traditionnels, portés un peu partout, sont superbes.

A la mosquée après la cérémonie

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Le repas des femmes.

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L’ouverture des cadeaux.

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Femmes voilées d’une grande gaieté losqu’elles sont entre elles. Sur le sol on voit le matériel audio par lequel nous avons entendu l’imam qui se trouvait dans la pièce d’à côté lors de la cérémonie.

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Les invitées de la mariée, photographiant le jeune couple.

Tenue de soirée

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Au cours de la soirée, la mariée à changé de vêtements. Les deux images au-dessus montrent des détails des broderies du voile.


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