Oppression
Écrire, encore, toujours…
Dehors beau. Jardin à faire. A préparer pour l’hiver. Dedans, dizaines de choses à gérer. 15h30. Depuis 8h30, je suis devant l’ordinateur. Écrire. Écrire encore. Saturation. Le bruit des travaux qui me parviennent de la rue m’élime les nerfs. Des idées noires me traversent l’esprit. Des seringues. Beaucoup de seringues. Chez moi, elles traînent partout. Je ne suis pas diabétique. Je ne me drogue pas. Je les utilise pour médicamenter et nourrir mes rats malades. L’autre jour on m’a fait remarquer qu’à cause d’elles, certaines personnes croient que je me shoote. Me demande si c’est ce qu’à cru Yuca, une fille qui m’a prit des rats lors de la première portée de Harina. Elle ne m’a plus donné de nouvelles. Je ne retrouve plus son nom nul part. Elle a disparu du forum des rats. J’aimerais des nouvelles des bébés. Impossible. Je déteste ça. Perdre de vue mes protégés. Je suis fatiguée. J’ai trop écrit aujourd’hui. Je ne pourrais pas faire le jardin. Il faudrait que je surgèle des légumes. Pas envie. Faut que j’écrive. Un comble qu’on croie que je me drogue à cause des seringues. Du temps ou mon mec s’adonnait à cette merde d’héroïne, on ne voyait de seringue nul part chez moi. C’est bien parce qu’elles sont innocentes qu’elles traînent partout. Putain d’idées noires. Le bruit des travaux m’use les nerfs. Dehors il fait beau. Dedans j’écris. J’en ai marre. Marre d’être assise. De penser. Merde. J’ai encore des choses à écrire. Du temps à rattraper. Suis fatiguée. Écrire. Marre d’être assise. Écrire. Pour ne pas mourir. Écrire. Jusqu’à en mourir.
La Chaux-de-Fonds, vue de la rue Fritz Courvoisier après l’orage d’hier.