Hier, j'ai encore bien étanché ma soif à coups de monacos. Et c'est en sentant cette douce euphorie alcoolique s'emparer de moi alors que j'enfilais gaillardement mon deuxième verre que je me suis demandé pourquoi le FDP de Guido Westerwelle fait 14.6 %. Il s'agit du parti libéral allemand et, soyons clairs, des scores à deux chiffres me rendent tout chose. C'est donc avec un début d'érection un peu douloureux dans mon cuir trop serré (ce n'est pas un choix, c'est un effet secondaire de ma muscu aux twix) que je me suis lancé dans une fine analyse politique comme vous avez déjà pu en lire dans mon blog.
Avec la capacité de réflexion d'une TI-57 II, petite calculatrice antédiluvienne dont je n'ai toujours pas fini de faire le tour, je commence par détecter un paradoxe : d'un côté le CDU, chrétiens et démocrates, de l'autre, des ultranéolibéraux qui, comme chacun le sait, sont tous résolument païens et anarchistes. Le mix est détonnant. Non ?
En fait, une fois des recherches menées, je vais fort habilement choisir l'analyse la plus orientée possible pour étayer mon raisonnement. Je choisis une petite citation d'un site suisse, le Temps, et j'en fais toute une marmelade bien sucrée où j'explique que l'individualisme blabla et l'hédonisme pipopipo, Seb Musset lèche-lèche slurp slurp et le FDP a compris l'époque dans laquelle il vit et qu'il mélange des baisses d'impôts et une plus grande liberté patati patata, en arrivant à la conclusion que ces abrutis de classes moyennes n'étaient pas foutus de comprendre qu'il fallait rejoindre les crétins des "classes du dessous". (c'est comme ça que j'appelle les ouvriers : classes du dessous. C'est méprisant, mais moi je peux, comprenez : je suis de gôche. Et je peux mépriser ceux des classes du dessus, parce que non seulement je n'en suis pas, mais je suis de gôche. Et je vous emmerde, dois-je le rappeler ?)
En pratique, il m'est surtout insupportable de constater que le discours cucul la praline du PC et agressivement bête du "N"PA n'arrivent pas à mobiliser les foules, que le communisme est en train de claboter dans la boue qu'il n'aurait jamais dû quitter et que le libéralisme, aussi méchant et vilain et individualiste qu'il est, lui, sait s'adapter.
En pratique, je masque fort mal toute la condescendance dégoulinante que je peux avoir envers ceux qui ont le culot de ne pas voter comme moi, alors qu'en bon militant, je devrais plutôt faire preuve de prosélytisme. J'ai bien du mal à cacher mon mépris de ces prolos qui votent FN alors qu'ils étaient, jadis, ceux qui alimentaient les bataillons rugueux des ouvriers votant communiste, trotskyste ou je ne sais quel gauchisme.
Et en pratique, je ne vais surtout pas m'abaisser à comprendre qu'en réalité, en 50 ans, la France s'est surtout remplie d'une grosse et dodue classe moyenne, au dépends de la classe ouvrière et de la grande bourgeoisie, que c'est elle qui vivote sous les coups de boutoirs fiscaux et qu'elle commence à en avoir plein le derrière de la solidarité de baltringue qu'on lui impose à coup de slogan socialo-miévrichons, collectivistounets et démoralisants autant que moralisateurs. Pas étonnant, dès lors, que la montée du libéralisme qui réclame moins d'emmerdes me soit totalement hermétique. Je ne suis pas équipé pour comprendre.
Je préfère m'en tenir à ma litanie de bouffon bas du crâne et ras de la nuque :
Ils font vraiment rien qu'à m'embêter les libéros d'abord. C'est vraiment trop injuste.