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J'ai lu... Une ombre plus pâle (Andrea H. Japp)

Publié le 30 septembre 2009 par Mari6s @mari6s

J'ai reçu ce livre comme "sélection" d'un catalogue, comme cadeau pour une de mes nombreuses - et volumineuses - commandes. Je ne savais rien de l'auteur, ni de l'histoire, et je me suis juste laissée happer...

C'est assez difficile à expliquer, ça ne m'était pas arrivée depuis bien longtemps d'être à ce point fascinée par un livre sans vraiment savoir pourquoi. Il y a un peu de suspense, mais rien d'insoutenable ; les personnages sont très réalistes, mais pas plus attachants que la moyenne ; le style est agréable, mais sans aucune fioriture décelable à l'oeil nu. Et pourtant, dès les premières pages, pas moyen de décrocher. Une alchimie imperceptible est mise en oeuvre, sans doute...

Ce roman s'inscrit dans une série de livres, c'est la suite de "Dans la tête, le venin" et l'histoire se poursuivra dans "La Mort, simplement". Cela dit, lire "Une ombre plus pâle" en premier ne m'a posé aucun problème de compréhension, c'est un roman à part entière avec un début et une fin, même si je compte lire les autres de la saga...

Un résumé de l'histoire tout de même: Diane Silver est profileuse au FBI. Elle traque les tueurs en série avec une motivation sans faille, puisque sa fille, Leonor, en a elle-même été victime il y a bien des années. Elle a ici à résoudre une affaire où l'on a retrouvé deux femmes et un homme, morts dans une cave aménagée en lieu de détention. Mais parallèlement, elle fait des compromis avec la loi et la morale pour retrouver une femme qui aurait attiré les victimes du tueur de sa fille (lui-même mort).
Pendant ce temps, l'on suit la vie en France d'une femme, Sara, et de son jeune fils Victor, brisés par la mort de leur fille et soeur, et surtout par ce que chacun sait sans rien en dire à l'autre: la jeune fille était sataniste et les aurait tués tous les deux si un homme mystérieux ne l'avait pas éliminée le premier.

La grande force de ce roman, à part le style très sobre et pourtant scotchant, est selon moi la pertinence et le réalisme des personnages. Leur psychologie est très bien organisée, il s'agit de véritables êtres, et leurs actions sont cohérentes. Cela donne notamment des dialogues un peu hors du temps, pas du tout consensuels, qui ressemblent à la "vraie vie" (enfin, à part le sujet, des tueries sauvages...).

Un extrait choisi:

"Rick Ford devait être garé dans la rue. La rabatteuse a juste eu à maintenir Leonor et les autres durant quelques instants, à les pousser vers la rue, à les empêcher de crier. Il a fait le reste. Sans doute le jeune âge des victimes correspondait-il au fantasme de Ford. Toutefois, avouez qu'en termes de résistance, un enfant... c'est le rêve.

Il ne s'étonnait plus de ses formulations, souvent choquantes. L'extrême intelligence de Diane ne tolérait aucune atténuation. Quant à "politiquement correct", elle ne savait pas l'épeler. Ne lui avait-elle pas un jour balancé: "J'emmerde les humanistes de supérette! Leur fille n'a pas été découpée au scalpel et brûlée au chalumeau durant quatre heures. C'est facile de philosopher sur le bien et le mal lorsque tout va bien, que vos enfants gambadent autour de vous et que la pire chose qui leur soit arrivée, c'est de se casser la figure d'une planche à roulettes ou de se faire griffer par le chat de la maison!"


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