Magazine Journal intime

Semaine fée du logis 2 : quand je cuisine

Publié le 30 septembre 2009 par Anaïs Valente

Je vous l'ai dit hier, ma vie est un peu perturbée en ce moment, au point que, de temps en temps, je cuisine.  Je sais, c'est dingue.  J'ai ainsi fait un crumble aux fruits rouges (étalez les fruits rouges surgelés dans le fond du moule, saupoudrez de pâte à crumble achetée au rayon frais du supermarché, enfournez), des pêches au thon (ouvrez la boîte de pêches, ouvrez la boîte de thon) et une quiche saumon romanesco (ça se complique fortement, je vous épargne la recette).

Vous vous dites, là, en me lisant « mais c'est qu'elle perd la tête notre Anaïs (le 'notre' symbolise votre attachement fou à mon égard - nan j'ai pas abusé d'alcool, je rigooooole), cuisiner, keskiluiprend ? »

Je vais vous dire ce qui me prend.

Ma chère môman m'a, il y a un petit temps déjà, mis en tête une idée vilaine pas belle : « les graisses hydrogénées, c'est dangereux ».

Elle a pris pour me dire ça l'expression terrorisée de la femme enfin responsable qui a tout compris et qui, plus jamais, est-ce clair, n'avalera le moindre microgramme de graisse hydrogénée.

Passque les graisses hydrogénées, comme dirait une autre petite blogueuse belge, c'est le mal.  C'est mauvais.  C'est cancérigène.  Ça fait grossir du gros orteil.  Ça provoque des éruptions sur les fesses.  Ça donne des cheveux blancs.  Ça rend célibataire.  (Biffer les mentions inutiles).

J'ai ricané.

Puis j'ai trouillé.

Et j'ai commencé à analyser les étiquettes de tous ces trucs que j'aime manger.  Et, bien entendu, le verdict est tombé (ça vire en poésie mes billets, zavez vu comme ça rime) : les graisses hydrogénées, elles sont partout.  Dans le chocolat les cakes les quiches les pizzas les gâteaux les galettes les plats surgelés les crêpes le chocolat blanc le chocolat noir le chocolat au lait le chocolat lait noisette le chocolat blanc spéculoos... PARTOUT.

J'ai donc pris une bonne résolution.  Supprimer toutes les sucreries de mon alimentation, et faire mes desserts moi-même.

Au menu : quatre quart(s ?), et crêpes.  J'ai donc acheté du sucre à 84 centimes, de la farine à 39 cents, des œufs à 1.99 eur et du lait à 41 cents (c'était l'époque où les 14 centimes de hausse n'étaient pas encore ajoutés et à payer par les consommateurs pigeons que nous sommes).

Ben franchement, je vais vous dire : je suis maintenant la reine de la crêpe.  Et du quatre quarts.  Bon, j'avoue, je suis la reine de la crêpe qui se désagrège ou toute noire crâmé, et du quatre quarts foncé à l'extérieur (pour ne pas dire brûlé) et mou à l'intérieur (pour ne pas dire cru).

Mais j'aime ça, faire de bonnes petites choses avec mes dix petits doigts.

Depuis lors j'ai même tenté le gâteau aux pommes.  J'en ai fait quatre.  Ben oui, j'avais reçu un sac de pommes, fallait bien en faire quelque chose.  Zétaient bons, mes gâteaux aux pommes.

J'ai aussi tenté les lasagnes (recette demain).  Et la ratatouille.  Et le poulet à la tomate et aux carottes.  Et le jus d'orange frais chaque jour.

Je deviens presque parfaite, je vous le dis.

Le seul hic : j'ose pas faire goûter ce que je fais.  Aucune confiance en moi.  Peur d'être confondue avec la méchante reine/sorcière de Blanche-Neige, vous savez, celle de la pomme empoisonnée.



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