13 heures à Paris. Une tablée de collègues s'envoient allègrement des ventrées de sushis, sashimis et autres makis. On sait tous pourquoi "le japonais" a tant de succès à Paris : nous autres, pouffes, sommes convaincues des vertus diététiques du poisson cru (et on oublie toujours de mentionnet cette bonne vieille asahi qu'on descend à même le boulot pour faire plus chic). Oui on aime ça, c'est bon, en particulier le thon rouge parce qu'il est "moins gras"... Perso je m'abstiens de thon rouge dans mes sashimis parce que je préfère le gras du saumon et aussi parce que ma religion m'interdit de bouffer des espèces en voie de disparition. Par exemple, je ne mange pas non plus de panda, ni de tortue, ni de baleine, ni d'ours blanc.
J'ai voulu savoir tout ce qu'il y a à savoir sur le thon rouge et croyez-moi c'est bien compliqué : 3 espèces, très vulnérables (les thons sont matures à 4 ans et se déplacent en bancs, ils sont donc carrément repérables !), un marché en plein essor (notamment grâce aux sushis), donc un prix élevé, des modes de pèche destructeurs (là où le filet est interdit, on prélève des jeunes pour les engraisser dans des cages si j'ai bien compris) et un épuisement de l'espèce prévu non pas pour dans 100 ans, 10 ans mais grosso merdo dans 2/3 ans. Avec l'année de la biodiversité en 2010 on fera moins les malins !
Etre à la mode m'a toujours posé problème. Non pas que je n'aime pas faire comme tout le monde, mais plutôt que la mode fait de nous des victimes consuméristes : on fait n'importe quoi pour être à la mode, y compris acheter une jupe boule, c'est dire ! Ben là, avec la mode culinaire du thon rouge on frise l'absurdité (comme manger du panda)... A ce demander si, quand l'an prochain ce sera la mode de manger des minéraux, on ne se mettra pas tous à sucer des cailloux. Faites donc comme moi arrêtez de manger du thon rouge, en plus, c'est snob. Et profitez-en pour aller découvrir une autre cuisine japonaise, traditionnelle, du côté de la rue Sainte Anne à Paris dans le 1er !