Post from: Stephanie at Aube, Sol et Sens
Q…
Q comme… “Quand j’étais pas au monde….”
Mot d’enfant entendu dans le bus cette après-midi : “dis maman tu l’as rencontré avant, quand t’étais chez mami, avant…quand j’étais pas au monde…”
Très “mimi”
Quand j’étais pas au monde… avant mon “moi”, avant le monde , avant ma première perception , en ces temps théoriques que je ne perçois que par la raison sans les avoir jamais ressenti….
Quand je ne serai plus au monde… après moi, dans le temps des descendants, dans l’inconnu, en ce temps que je souhaite le plus lointain possible et que je voudrais reporter à jamais….
Quelle belle démonstration de finitude, du caractère presque “quantique” des existences, que cet intervalle…
Et pourtant…s’agit-il vraiment d’une suite de grains de sables conscients, séparés, limités ?
Je m’étonne parfois d’entendre les gens parler de “concevoir” un enfant… car c’est on ne peut plus inexact. Un enfant n’est pas issu d’un rien inerte sur lequel deux êtres humains agitent une baguette magique …et “pouf!” , voilà quelque chose de vivant …
En fait…la vie ne se conçoit pas , elle ne se donne pas, ne se transmet pas…elle s’écoule !
Le spermatozoïde et l’ovaire sont vivants, en tant que cellules, avant de se rencontrer. Et ils sont issus de la division d’autres cellules vivantes, elle-mêmes issues d’autres division. En remontant ainsi de division en division, on en arrive à l’ovule et au spermatozoïde qui ont donné papa ou maman…puis la maman de maman …puis la maman de la maman de… vous avez compris je pense
En tant qu’êtres humains , en tant que mammifères, en tant que vertébrés …d’embranchement en embranchement…nous remettons tous de façon continue à la première cellule, à la première protéine complexe… sans que la “vie” ne se soit jamais interrrompue depuis.
Mais vous me direz “D’accord , mais mes neurones eux, ne s’écouleront pas…”
Et je vous répondrais… “Oui, la vie gaspille beaucoup…mais recycle tout”
A demain sur le site ou sur mon flux RSS!