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LES GRAINES BRÛLENT SANS SOUFFRIR
Les graines brûlent sans souffrir : lecture
par la montagne qui avance vers nous, qui s’éteint,
disparaît ― et son contrechant dans la gorge,
sur l’abîme, par la cendre, l’air allégé…
par la montagne, la trace effacée :
mutisme et corde, ― corde dont l’effilochement
va céder, ― et qui tient…
la montagne où le jour pénètre, nous enrôle,
poitrine contre poitrine,
et son souffle accroissant le souffle, sa clarté
se logeant à l’intérieur des os…
plénitude, inaction : les gestes et l’immobilité
de l’amour, la complicité de la cassure…
l’eau glacée au pied de l’avalanche inonde
les fibres du corps innommé, du corps écrivant…
Jacques Dupin, « Bleu et sans nom », Contumace, in Ballast, Gallimard, Collection Poésie, page 100.
JACQUES DUPIN
Source
Voir aussi :
- (sur Terres de femmes) Jacques Dupin à Privas (+ Bio-bibliographie) ;
- (sur Terres de femmes) Jacques Dupin/Pierre de soleil ;
- (sur Terres de femmes) Jacques Dupin/Tendre est la sonorité ;
- (sur Terres de femmes) 4 mars 1927/Naissance de Jacques Dupin ;
- (sur P/oésie, le blog d'Alain Freixe) Entretien avec Jacques Dupin, « sourcier de l’ordinaire éclat ».
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