Magazine Journal intime

5 minutes et tout bascule!

Publié le 06 octobre 2009 par Dan
5 MINUTES ET TOUT BASCULE!Tout est allé si vite que je n'ai rien vu venir.

Je me suis levé 5 minutes plus tard que d'habitude pour aller travailler. Ça ne parait être rien. Sauf quand, comme moi, le matin, tout est précisément minuté. Le rituel chambre-toilette-salle de bain-cuisine est le même. Je fais les même gestes, le même parcours. J'arrive presque à le faire les yeux fermés lors de réveils difficiles, par automatisme et par réflexe sans doute mais ca me va bien.

Un réveil 5 minutes plus tard, c'est un grain de sable dans une mécanique bien huilée. Ça se traduit par un café quasi froid, des bouchons sur le périphérique, trop peu de temps pour discuter avec les collègues avant la relève et pas le temps de reprendre un café.

Il me faut alors rattraper ce temps perdu. Je peux faire des concessions et ne pas prendre le café du matin. Je boirai celui du travail. Oui, mais ça ne suffit pas.
J'ai alors décidé ce matin, d'aller plus vite dans le séchage des cheveux qui me restent. La température dehors est encore acceptable et je ne pense pas prendre un gros risque. En effet, je suis maintenant à l'heure mais je viens de commettre, sans le savoir, une grave erreur.

3 jours plus tard.

Je me réveille à l'heure exacte mais j'ai une étrange sensation... d'étouffement et je suffoque dans mon lit. Mes reins se cambrent, je me tourne sur le côté et j'essaie de respirer... en vain. Je sens mes bronches spasmer, mes poumons se collaber et dans un sursaut, j'ouvre la bouche, m'assied et prends une profonde inspiration. Le constat est accablant. J'ai le nez bouché et même un filet d'air ne semble pas pouvoir passer.

Je me traîne alors quand même au travail, parle avec un ton nasillard et je mets un masque pour éviter toute contamination. Température: 37°1. Ce n'est pas aujourd'hui que je vais mourir mais la journée va être longue.

Premier patient. Je frappe, je rentre, je salue la personne allongée sur son lit et la première question tombe.
- Vous êtes enrhumé? Ce n'est pas la grippe A au moins?
- Non, rassurez-vous, ce n'est pas ça, sinon je ne serai pas venu travailler.
J'ai droit à une moue mais la personne semble convaincue.

Je pousse mon chariot un peu plus loin en respirant toujours aussi bruyamment par la bouche.


Deuxième chambre. Je frappe, je dis bonjour, et on me demande aussitôt:
- AaAaArgg! Vous avez attrapé la grippe des petits cochons?
- Non! Je me suis juste enrhumé!
Il ne me répond pas mais je lis dans son regard quelque chose qui semble dire: "Ouais, ouais, c'est ça!"

Deux mètres plus loin et 4 reniflements plus tard.


Troisième chambre. Je frappe et ne dis rien cette fois pour ne pas faire entendre ma voix nasillarde. Mon masque semble alors parler pour moi.
- Vous êtes malade? Ce n'est pas la grippe du Mexique au moins?
- NOOOOOOON!!!!!!!!!!! CA VA BIEN!!!!!
Stupéfaction du patient qui semble pris à la gorge et a un mouvement de recul. Je lis dans son regard un "Mon Dieu, la grippe le rend agressif. A coup sûr, ce n'est pas une grippe comme les autres..."

Deux applications de solutions hydro-alcoolique plus tard. J'ai les yeux explosés comme ceux d'un camé. J'éternue 3 fois et je me relave les mains.

Quatrième patient. Je décide de prendre le taureau par les cornes. Je frappe plus fort cette fois et je rentre plus décidé que jamais.

- Bonjour et non! Je ne suis pas malade!!
L'effet est saisissant. La personne n'a pas le temps de se poser de question. L'effet de surprise à tenu... 3 secondes!
- Vous n'êtes pas malade mais vous portez un masque? Vous avez la grippe? Ce n'est pas la grippe A quand même?

Dépité, j'ai été voir mon chef qui m'a finalement renvoyé à la maison.

La prochaine fois que je voudrai gagner 5 minutes, j'essaierai autre chose...


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