Tire-au-flanc à une époque électorale pas si éloignée d'avant la crise économique où le juste mot à la mode était "travailler plus" semblait une expression désuette prétexte à provocation dans ce futur pays merveilleux et magnifique de labeur (travailleuse de seconde génération) que l'on nous promettait.
Mais d’où sort donc cette expression ?
Voilà une excellente question et je me félicite de me l'être posée pour vous faire profiter de la réponse. Tire-au-flanc est donc une utilisation figurée du langage qui nous vient directement de notre chère armée, au temps glorieux où l’on pouvait se faire zigouiller en vrais hommes face à l’ennemi. Le temps béni où les deux armées se mettaient face à face pour se rentrer dedans après s’être copieusement arrosé de plomb. On y allait à la baïonnette, à l’épée, la lance, au couteau que sais-je encore, avec les dents pour ceux à qui il en restait, en plein cœur de la mêlée, ça bastonnait à tout va. Ah c'était le bon temps, ces champs de batailles garnis de dépouilles, de moribonds par milliers, de toute cette chair à canon étalée quand ces salauds de pacifistes n’étaient pas encore là pour nous gâcher la fête. Bref, dans une bonne guéguerre, il y avait un front où ça cognait duraille avec une espérance de vie égale à la racine carrée de zéro et les flancs où c’était un peu moins chaud, où l’on pouvait souffler un peu en espérant, en attendant que les choses se calment un poil ; l’endroit rêvé pour certains mauvais esprits qui tenaient un peu plus à leur peau. Et mieux encore que les flancs, pour les plus doués l'idéal était de se retrouver à l' arrière du front et de la grosse bagarre et ceux là on les a surnommé rapidement les tire-au-cul.
Camarade, lors du prochain conflit : choisis bien ta place , y'aura pas des médailles posthumes pour tout le monde.