Magazine Journal intime

Contradictions

Publié le 06 octobre 2009 par Cassandre
Il était une fois, une petite fille qui aimait poser des questions car elle était curieuse de nature. Mais voilà, de sa curiosité, pour le monde qui l'entourait, pour les choses de la vie sur lesquelles elle s'interrogeait, on en avait fait un défaut.
Sa mère lui disait toujours : "la curiosité est un vilain défaut !".
Alors elle arrêta de poser des questions. Et un jour qu'elle fit quelque chose d'une façon inappropriée, elle se fit enguirlander proprement. Et sa mère de lui crier :
"Mais pourquoi n'as-tu pas posé la question ?!
- Parce que la curiosité est un vilain défaut, c'est toi qui me l'a appris !"
Plus tard, la petite fille commençait à savoir ce qu'elle voulait. Ainsi dans un magasin de chaussure où sa mère lui demanda ce qu'elle voulait comme souliers, elle dit :
"Je veux celles-ci ! Elles me plaisent !
- Le roi dit "nous voulons", on ne dit pas "je veux", mais je voudrais.
- Mais tu m'as demandé mon avis !
- Ce n'est pas une raison.
- ah.
- De toute façon, on prendra celles-là.
- Mais elles sont moches ! Pourquoi pas celles que j'ai choisi.
- Parce que c'est moi qui décide.
- Alors pourquoi me demander mon avis ?
- Tu poses trop de question, je te l'ai déjà dit, la curiosité est un vilain défaut."
Ainsi donc, la petite fille ne donna plus son avis et ne posa plus de questions.
Sa mère lui choisissait vêtements et chaussures. Et quand la petite fille se plaint en racontant qu'on se moquait d'elle au collègue à cause de ses pantalons en velours côtelé rose fushia ou bleu turquoise et de ces chaussures à pompon, sa mère lui répondait que le regard des autres n'avait pas d'importance du moment qu'on avait sa conscience pour soi et que peu importait la façon dont elle était habillée, au moins avait-elle la chance d'avoir des vêtements neufs sur le dos, ce qui n'était pas le cas de tous les petites filles et petits garçons de ce monde.
Ainsi donc la petite fille continua d'être la risée de sa classe jusqu'à ce que sa mère en eu marre de lui choisir vêtements et chaussures et qu'elle put prendre l'uniforme composé du jean et des baskets.
Mais la petite fille ne comprenait pas pourquoi sa mère ne voulait jamais sortir sans être maquillée, habillée de jolies robes ou pantalons et que les copines ne viennent pas à la maison les jours où elle avait les bigoudis sur la tête. Seulement, on ne pose pas de questions, parce que la curiosité est un vilain défaut. Elle avait bien retenu la leçon à force de se faire gronder.
Elle en déduit donc qu'il y avait deux poids, deux mesures... et elle était perdue.
Elle n'était pas très bonne en classe, sa mère lui disait pourtant qu'elle avait les capacités si elle voulait bien se donner la peine. Mais si elle rapportait une bonne note, alors c'était normal, après tout, elle avait les capacités n'est-ce pas ?
Et puis dans ces cas là, elle était bien la fille de sa mère... sinon, quand tout allait mal, elle était la fille de son père. Forcément, c'était un bon à rien qui a eu la bonne idée de se tirer un samedi matin d'octobre.
Et le temps passait, invariablement on la mettait dans une case puis l'autre mais elle n'y rentrait jamais complètement, alors un jour, de guerre lasse, la petite fille devenue jeune fille a décidé qu'elle était bien fatiguée et qu'elle voulait dormir. Pour toujours.
Point de prince charmant pour la secourir, pourtant elle vécu.
Elle vit encore.
Mais de sa mère, elle ne se soucie plus.
Et la curiosité est revenue, et elle pose de plus en plus de questions, sur tout, tout le temps et remet tout en cause... surtout son enfance.
Elle ne s'est jamais senti aussi bien que depuis qu'elle n'a plus à rentrer dans des boites...
Et elle rit des contradictions !

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