Jour gris. Encore. Possibilité de pluie, donc pas de promenade à l’extérieur. Vingt minutes alors sur le tapis roulant tout heureux de voir que je viens le voir de temps à autre. Et puis, belle excuse pour lire, ce que je ne fais évidemment pas en marchant sur la route de gravier. J’ai essayé de poursuivre Les Filles de Lori Lansens, mais, à vitesse 3, il faudrait que je tienne le livre à deux mains. Plan B, lire Voleurs de sucre d’Eric Dupont : quelque 200 pages de moins, donc plus facile à tenir.
J’ai déjà lu Bestiaire avec un réel plaisir et ne croyant pas que l’auteur puisse faire mieux. En tout cas, il fait autant. Je le soupçonne d’établir une longue liste de mots se rapportant à un sujet et de les employer ensuite un à un en les accolant à d’autres, très souvent accompagnés d’adjectifs qui donnent force et visuel, issus d’une seconde liste de mots qui frappent, qui choquent, qui font image surtout, comme «on peut avoir des bonbons contre des bouteilles (…) cette nouvelle a sur moi l’effet de la découverture de la pénicilline dan un bordel parisien».
J’ai déjà lu aussi un roman où la narratrice était une petite fille de onze ans (La sœur de Judith de Lise Tremblay) et un autre d’Arlette Cousture faisait parler une fillette de cinq ans. Mais avec moins de bonheur que celui-ci où le principal personnage est un garçonnet de deux-trois ans. Faut le faire. Et on y croit. Même si on n’y croit pas, c’est délicieux. Tout ça autour d’un seul thème : le sucre. Le garçonnet est accro au sucre. Ce qui prouve une bonne foi pour toutes que ce n’est pas tant le sujet d’une histoire qui la rend intéressante mais le ton, le style. L’auteur n’en manque pas.
Croyez-vous que j’ai vu mes vingt minutes d’exercice passées? C’est la fin d’un chapitre qui m’a arrêtée et non le cadran rouge.
(photo empruntée à Allie qui en parlait déjà en 2005 >>> et qui m’a appris que c’était le premier roman de l’auteur)