Magazine Humeur

Allez savoir pourquoi.

Publié le 08 octobre 2009 par Didier T.
Allez savoir pourquoi.Marilyn de WarholLa journée a commencé au petit matin par un rêve bizarre. J’étais, seule, dans le salon de Monsieur Ozu, l’homme japonais du livre L’élégance du hérisson de Muriel Barbery.
Elle se termine tout à l’heure par passer deux peut-être trois heures à chercher une paire de collant gris et rose encore dans son cellophane normalement. Pourquoi je cherche ces collants-là, alors qu’il fait chaud à crever et que je n’en aurai pas besoin dans l’immédiat ni même dans le futur moyen terme ?
Journée d’autant plus bizarre, que ma mère s’est proposée cet après-midi, alors que nous courions dans les rues, de m’acheter un sac chez Kenzo. Et…et j’ai refusé tout net. Oui, j’ai refusé. Je ne me serais jamais cru capable de dire non à ce genre de proposition. D’autant plus que quelques minutes plus tôt, j’avais déjà refusé une paire de chaussures. 
Parfois, je suis comme ça, je refuse des choses.
Je les refuse parce que, mais je ne peux pas lui dire, ce qui me turlupine vraiment en ce moment, c’est quand, mais quand, vais-je partir un week-end à Las Vegas pour mon mariage de pacotille ? 
Dîner avec mes parents.
Nous parlons de Monsieur Moon, un voisin et de sa femme.
Cette femme était franchement moche. Les cheveux longs, trop noirs, trop gras, une mobylette d’avant-guerre comme moyen de transport, des bottines très fatiguées du début des années 70 et d’une couleur improbable, un jean bleu clair moucheté et bizarre, un pull difforme, un blouson plus court par-dessus, un visage dont je ne me souviens plus les traits sauf que le tout n’était pas harmonieux. Bref Madame Moon a mal fini.
- Je me souviens qu’elle était franchement moche ! Peut-être bien la plus moche du quartier !
- Peut-être, mais pas plus que sa voisine !
- Sa voisine, quelle voisine ?
- Bah, Madame Gaal.
- Ouais, c’est vrai, Madame Gaal ce n’est pas Miss France.
- C’est le moins qu’on puisse dire !
- C’est vrai que Madame Moon était un peu plus fine, elle avait des jambes bien plus fines.
- Ah…
- Bah oui. Par contre, elle n’était pas bien finôde.
- Pas pire que Madame Gaal.
- Pas pire.
- De là à se pendre.
- Elle était prise au piège.
- Une femme comme ça, qui aurait pu dire qu’elle avait un amant ?
- Tu sais ça ne veut rien dire.
- De toute façon ce n’était pas vraiment son amant. Il la manipulait. Il lui faisait croire des choses. Il se servait d’elle.
- Comme font tous les hommes.
- Oui, mais toutes les femmes n’y croient pas.
- Ta grand mère avait remarqué son manège. Elle partait vers le château tous les matins alors qu’elle n’avait rien à faire par là.
- Mais elle ne travaillait pas dans la ville ?
- Non, ça c’est ce qu’elle faisait croire. En fait, elle allait au restaurant, tu sais le restaurant était à la place de la pharmacie, retrouver son amant.
- Ah bon.
- Oui. Là-bas, il la faisait un peu passer pour une prostituée.
- Ca veut dire quoi ?
- Ca veut dire qu’il disait qu’elle était un peu une prostituée.
- Mais elle était tellement moche ! Personne ne pouvait croire à ça. Un amant c’était déjà inconcevable alors plusieurs…
- Elle se voyait perdue. Dire à un tel mari qu’elle avait des dettes et un amant.
- Oui, enfin, l’amant…mais les dettes !
- Mais quelle femme vénale tu fais, les dettes, les dettes, ce n’est que de l’argent, on peut pardonner, mais un amant ! Un amant ça veut dire qu’il était cocu. Tu imagines ?
- Des dettes, elles en avait vraiment beaucoup. Il a fallu qu’il paie ; ils étaient mariés sous le régime de la communauté. Elle s’est pendue et il a été dans une belle merde. 
- Elle a préféré se tuer plutôt qu’il ne la tue.
- Elle n’avait qu’à rester à sa place.
- Tu parles ! Avec Monsieur Moon comme mari, je comprends qu’elle ait eu envie d’un peu de plaisir. Il ne devait pas être drôle tous les jours celui-là.
- Bah, il n’était jamais là.
- Et alors, il était là dans ses pensées, c'est suffisant pour vivre un cauchemar, avoir son bourreau dans la tête...Ceci dit, avec son amant, elle changeait un cheval borgne contre un aveugle, parce qu'il n'avait pas l’air coton…
- Il l’aurait vite laissé tomber, il en avait rien à foutre d’elle…
- Tu le connaissais ?
- C’est ce qu’on dit.
- Les ragots du quartier quoi…Si ça se trouve il l’aimait. Et ils seraient partis ensemble.
- Bouh... Et le père Noël existe vraiment et il arrive bientôt.
- Peut-être pas (bien qu'on il soit encore permis de rêver et de croire aux belles choses). Ce qui est sûr, en tout cas, c'est que vous n'avez AUCUN sens du romantisme.- Ouuaaiis
Publié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu

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