Magazine Humeur

tentative d'inventaire

Publié le 08 octobre 2009 par Cecileportier
tentative d'inventaire

Quelques âmes assoiffées de connaissance ont réclamé d'en savoir plus sur le sac à main de Nathalie Pages. Satisfaction leur soit donnée. Il se trouve que ce matin, alors qu'elle souhaitait payer son café, elle s'est avisée que son porte-monnaie ne contenait que la somme de 1,50 €, quand le café en coûtait 1,70 €. Elle a cherché avec la main, au fond du sac, une ou deux pièces fugueuses qui lui aurait sauvé la mise. Mais le sac était trop plein, un vrai maquis. Seule solution : le retourner.
Devant cet étalement sur le formica rouge de la table de bar, elle a pu constater la pertinence tout aussi bien que la réversibilité de la formule tout est dans tout et réciproquement. Car tout y était, même les vingt centimes manquant, mais en même temps rien n'était dans rien. C'est à dire que le sac, contenant principal, contenait plusieurs contenants secondaires, mais qu'en même temps la plupart des contenus s'en échappaient.
Ces contenus, on peut les lister, on peut tenter. Nous repérons ce qui semble être un ticket de caisse, un gloss à lèvres brillant d'une marque dépendant certainement du groupe L'Oréal, 4 pièces de monnaie qui lui ont sauvé la mise, un stylo bille quatre couleurs, un tampax, trois trousseaux de clé avec dispositif Vigik et porte-clé en nounours  (elle a emporté par mégarde celui de sa fille aînée, Julie, et elle en a toujours un de secours, par peur de perdre), et sur l'un des porte-clé, la très reconnaissable petite carte de fidélité Simply Market, au joyeux graphisme emprunté aux folles années 70, une lettre Q en émail à la destination sinon à la signification inconnue, un badge, un porte-monnaie, un genre de porte-feuille portant mieux son nom que la plupart, car il porte en effet de nombreuses feuilles pliés aux statuts indécidables sur la photo. Le reste est hors cadrage.
Car il y a un reste. Car un sac à main de femme peut contenir beaucoup plus encore, et contient toujours beaucoup plus qu'il ne peut.
Le sac à main des femmes est un contenant universel. Un peu comme l'idée de Dieu, si on veut bien me pardonner la comparaison. C'est à dire, qu'on peut y mettre tout et n'importe quoi (moi-même j'avoue avoir retouvé un jour dans le mien - de sac à main - une boite de sardines, pourquoi et comment je ne saurais le dire), et qu'il est entouré d'un mystère insondable, alors même qu'on l'utilise la plupart du temps à des fins extrêmement prosaïques.
Et c'est certainement pour cela, parce que l'homme a renoncé concernant l'idée de Dieu, finissant par conclure à regret qu'il s'agissait là de quelque chose d'inconnaissable, qu'il est toujours si avide concernant le sac à main des femmes. Manière de déplacer vers un terrain qui ne semble pas hors de portée une ... question.
Mais les questions ne sont pas faites, pas toutes, pour être répondues. Tout ne peut pas être transparent. Cest pour cela que j'écris, c'est aussi pour cela que les sacs à main existent.
Pour cela, et aussi, peut-être, pour lester les femmes. Car elles sont si légères.


Précision sur la photo : ceci n'est pas le sac à main de l'auteur
Pour ceux qui veulent continuer sur la question importante du sac à main, voir aussi cet autre texte.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Cecileportier 349 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte