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Néant sexuel du trotskiste un peu mou

Publié le 09 octobre 2009 par Csp
(Votation tronquée, votation truquée, voilà le résultat : j'ai décidé de vous l'infliger)
"Mon cher W.,
Regardons notre situation et convenons tous deux qu’en ce moment, nos situations amoureuses sont…calmes. C'est la dèche. J'en ai le sexe tout sec et tout petit rabougri que d'y penser. Nous ne sommes pas à plaindre : j'ai mon Butch, tu as ta main droite.
Mais est-ce réellement suffisant ?
Déjà vieux garçon et en délabrement fort avancé malgré mes séances de musculation et force onctions d'huiles essentielles, ne pouvant envisager sérieusement – du moins vu l'état rikiki de mes finances – de m'installer dans une hasardeuse aventure de couple, je fais choux blanc depuis un bon moment maintenant, accomplissant même parfois une apaisante intromission de sex toys, esclave d'une libido sauvagement dopée au viagra, encore à chercher une étincelle de joie dans de nouveaux bars interlopes et à améliorer mes compétences en ouverture de braguette. Et en vérité, cela est bel et bon.
Cependant.
N’y aurait-il pas quelque moyen, quelque stratagème à mettre en œuvre afin que de, disons, essayer de faire mieux ? Et je veux dire, tellement mieux...
Tu me le disais toi-même : comme tout un chacun, nous sommes tributaires de notre entourage immédiat, et force est de constater que bon...au Parti elles sont toutes moches et velues et ne semblent pas offrir de promesses de félicités... au delà d'une bonne prise de tête bien typique des camarades bourdieusiennes de l'Amicale Laïque des Enculeurs de Mouche. Quand ce ne sont pas les harpies furieuses en bottes de la branche LGBTiste, dont j'évite les AG comme la peste, sauf à me faire tout petit en rasant les murs, incognito, pas vu pas pris, ce qui n'est pas facile vu ma corpulence, qui me fait brasser beaucoup d'air.
Il nous faut tenter autre chose pour compenser nos lourds handicaps de départ. Dame Nature ne nous a certes pas gâtés. Mal gaulés, gauches et sapés avec l'élégance de militants altermondialeux. N'hésitons pas à en rajouter dans le côté rustre, voilà toute ma stratégie, développée grâce à ma longue expérience des rateaux. Et de préférence, pas sous influences psychotropes ce qui m'évitera de fâcheuses rencontres humides dans lesquelles, systématiquement, je fais la femme.
Il nous faut découvrir de nouveaux horizons, de nouveaux paysages, partir à l'assaut de nouvelles manières de se satisfaire l'entre-jambe : et pour cela, il faut nous faire violence, ce qui nous connaît. Il faut sortir de nos propres sentiers battus, se confronter à nos certitudes, interroger symboliquement nos présupposés. Sans doute faisons-nous erreur quelque part. Nous avons trop longtemps cédé au diktat des codes féministes castrateurs enfoncé dans le cerveau de tout militant progressiste convaincu que le genre est une construction bourgeoise, destinés, je le crains à nous priver de notre belle virilité, ainsi que l'a fort bien expliqué mon mentor Alain Soral, sans lequel j'en serai resté à mon complexe d'infériorité. Je dois l'avouer, Alain a libéré mes pulsions phallocrates, plus rien ne sera comme avant. J'ai vu la lumière. Cette fois j'ai décidé de pécho pour de bon. C'est vrai, depuis que j'ai lu des résumés de Houellebecq chez ILYS, j'ai viré complètement réac honteux, c'est plus fort que moi. Ne suis-je pas au fond le nouveau Houellebecq que la gauche orpheline de Drieu attendait? D'ailleurs ce salaud m'a piqué toutes mes idées. C'est. Certain. Je ne peux pas m'empêcher de lurker régulièrement la réacosphère, en me disant que j'aurais pu en être, sans mon côté borderline totalement incontrôlable qui m'a repoussé dans les marges de la radicalité gauchiste, où l'on sait apprécier à juste titre mon penchant pour les Sévices en public. Et puis il faut bien reconnaître que je fantasme depuis toujours sur la bourgeoise, les meufs de droites sont quand-même autrement mieux sapées que celles du NPA. Elles représentent pour moi une sorte de point de fuite inaccessible à l'horizon. Encore une fois ne sommes nous pas les plus malheureux, loin de là, mais...bon c'est vrai qu'entre mon désert affectif, mon désert financier, mon désert dans le frigidaire, mon désert intellectuel et mon désert littéraire, ma vie se présente surtout comme un immense Sahara rocailleux et aride. Et soyons clair, ce vide sec et poussiéreux montre que jusqu'ici je m'y prenais comme un manche niveau drague. Mais que je suis beaucoup trop malin. Et partant, profondément incompris du sexe faible.
Nous sommes beaucoup trop fins.
Surtout en mode furtif.
Parce qu'il m'apparaît évident que mes techniques de drague, qui relèguent James Bond au rang de grossier mareyeur, ne m'ont pas permis d'optimiser mes derniers rapports charnels qui se sont surtout soldés par des ampoules palmaires. C’est exaspérant. Surtout dans l'aspect répétitif des « Je préfère qu’on soit amis » qui me volent au museau sur les...vingt dernières années disons, et de cela il n’est plus question. Pour ma part, je brise net toute velléité de ce genre en mettant d’emblée les choses au point : non, on ne sera pas « amis ». Mon quota d’amis est plein, merci. Ils font la gueule sur le moment ? Et en quoi est-ce mon problème ? Allons, ils nous seront reconnaissants de cette franchise quand ils apprendront, par blog détourné, l'ampleur des dégâts intellectuels auxquels ils ont échappé.
(Ah ! Quel poète chantera les tourments provoqués par cette phrase cruelle, « je préfère qu’on soit amis »... et moi d’être obligé de faire bonne figure et de répondre que mais oui bien sûr, no problemo... en me repassant intérieurement le film de plus en plus sépia d'une nouvelle soirée à m'astiquer le chinois dans un appartement enfumé).
Ajoute à ça que nous avons imaginé tout un tas de raisons pas crédibles pour expliquer nos minables échecs : il faut qu’il soit comme ceci et pas comme cela, et de gauche de préférence, et intelligent, et gentil, et cultivé, et pourquoi pas qu’il aille sur la banquise sauver les bébés phoques, pendant qu’on y est ! Alors qu'objectivement, si on n'avait pas cette idéologie progressiste de merde qui nous encombre, on pourrait imaginer pécho de l'étudiants en marketing et autres gaudelureaux flamboyants en école de commerce qui ne demandent, j’en suis certain, qu’à s’oublier dans nos bras grassouillets ! Pourquoi demander davantage ? Cessons d’être à ce point prétentieux, contentons-nous de ce qu’ils ont à offrir, et cherchons-le moyen de passer de « rencontre sympathique » à « mets-moi des claques sur les fesses mon gros cochon, et pour Port Leucate, oh oui je signe là c'est ça ? ».
Ne cherchons pas la drague dans la mythologie du beauf, cherchons le beauf réel dans sa drague pratique.
Las ! De méthode nous n’avons point. Enfin si mais comme j'ai dit plus haut, elles sont tellement optimisées que ça passe un peu sous le radar. Furtif, vous dis-je! Quant au "N"PA, pff, que des nanas archi-poilues et fidèles, quand ce n’est pas pire : femmes intouchables (et partant, de potes). On se contente finalement d’attendre… de mouvements plus ou moins vigoureux du poignet, d'objets contondants, d'un Butch qui n'est pas toujours gonflé à bloc. Disons-le : nous sommes en manque ! C'est la dèche, complète et irréversible ! Et nous ne sommes pas dans une démarche structurée de rencontres, d'autant que nos finances ne nous ne le permettent pas.
Et j'en suis las, pour ma part.
Néant sexuel du trotskiste un peu mou
Tenter la séduction avec mon physique, mon t-shirt Che, et un budget de 8€ à deux par soirée (deux fois par semaine max), franchement, c'est pas gagné.
Et pendant que nous attendons gentiment, des hordes de ridicules spécimens d’humanité nous passent littéralement sous le nez. Souvent accompagnées des catherinettes en jupes et bottes qui leur servent de petites copines. Quelle pitié. On en viendrait presque à les plaindre, mais nous-mêmes, que faisons-nous concrètement pour que cela change ? Pas grand'chose, admet-le...
Il nous faut une méthode, une méthodologie de la rencontre amoureuse. Il nous faut une stratégie des relations homosexuelles trotsky-compatibles ! Il faut devenir tacticiens de la libido, Forces Spéciales de la guerre des sexes, spécialistes de la guérilla de l’Eros. Il faut aller au contact avec l’adversaire et lui livrer bataille sur bataille jusqu’à complète et inconditionnelle reddition. Dure reddition, ô combien dure et vigoureuse, que celle d’un ennemi consentant à une défaite ... pénétrante !
Il faut entrer dans une démarche volontariste et structurée, il faut se lâcher le Bourdieu en plein milieu des conversations, ne pas hésiter au saut Lacantique sans parachute ! Ce qui signifie s’organiser en fonction de buts ridicules établis à l’avance. Et laissons aux indécrottables romantiques cette idée ridicule qu’il faudrait être "compréhensif" et "intelligent", et pourquoi pas "cultivé" et "ouvert", pendant qu'on y est ?
En vrac, quelques idées sur la démarche à accomplir et sur l’état d’esprit idoine, basées sur mon ... comment dire ... ma ... disons réflexion personnelle :
(Ici ont été auto-censurés les passages les plus crus. Je ne vais tout de même pas tout vous dire...)
Eux et nous, on joue pas dans la même équipe. On est tous égaux, pas de problèmes, mais en aucun cas on est pareils. Ils veulent se trouver des amis sensibles à qui se confier ? Le bar gay le plus proche, c’est dans cette direction. Et d'ailleurs, tiens, j'y suis. Et je me confie. A toi, lecteur. A toi aussi, W.
Viril = bien. Beauf = mal. N’écoute pas ceux qui disent que c’est la même chose, parce que ce n’est pas la même chose !!! Viril, c’est une qualité d’être qui s’assume dans ses opinions et ses désirs. De plus, ça peut très bien être partagé par des femmes, ce n’est pas spécifique à un sexe. Notamment les femmes de gauche, de l'extrême-gauche. Une chienne de garde, par exemple, ça, c'est de la femme virile, avec des couilles et des poils, qui mord. Comme la beauferie, par ailleurs. Si on essaie de te culpabiliser par rapport à ça, fait comme moi : écoute attentivement, fait signe que tu es d’accord, et oublie tout immédiatement. C'est comme pour un truc malin ou intelligent : hoche la tête pour montrer que tu comprends (tu sais, quand tu prends ton petit air malin, comme je t'ai montré), et oublie tout immédiatement.
Comme d'hab, quoi.
Une lopette, comme toi, comme moi, ça pense avec ses hormones : partant, pas la peine de se prendre le ... la ... disons tête à deux mains en se demandant mais bon sang qu’est-ce qu'il raconte à la fin maman maman je n’y comprends plus rien. Je pense et dis un truc à un moment, dix minutes plus tard je suis passé à autre chose. Tout oublié. Un poisson rouge. Inutile de chercher à comprendre et analyser, c’est une perte de temps. C'est vrai pour le sexe, c'est vrai pour le reste. Passer à autre chose, et le plus vite possible. Tu me suis ? Oui ? Alors c'est que tu n'as rien compris.
Ne pas s’accrocher à un particulier : en avoir plusieurs en multicibles, pour tenter le bombardement tactique, le pilonnage bourrin. Un râteau ? C'est normal, c'est le métier qui rentre. Ca fait 20 ans qu'il rentre, chez moi. J'ai beaucoup de métier.
Être patient. Très important, la patience.
Non. Vraiment.
Très patient.
Si si.
Ça marche pas pour X raison ? S'en aller. Revenir quelques mois plus tard. Oui, quelques mois. Pas quelques minutes. Je sais, c'est long. Mais tu en prendras vite l'habitude. Je crois que même les moines shaolins ou bouddhistes, ils ont tiré plus de coup que moi sur les deux dernières décennies. Je suis devenu un ascète du sexe dans des proportions indéfinissable, et tous les jours qui passent me rapprochent du zéro absolu ! Je tripote, pardon, je touche au grandiose du no-life total avec éjaculation de billet frustré sur internet ! Un monument à la gloire de la veuve poignet et du syndrome aigü du canal carpien !
Et à part ça ? Être direct. Un repas cassoulet en fin de digestion ? Paf, direct, ne pas se retenir : ce qui doit sortir doit sortir. C'est mieux dehors que dedans.
Dans la séduction, le mensonge n’existe pas. Un gaz inopiné, c'est du réel, du concret, du direct in your face. On ment à quelqu’un avec qui on partage quelque chose et qui nous fait confiance mais là, c'est l'instant vérité. Si ta cible supporte ton pet, c'est bon, elle sera capable de tout supporter. Qu'il s'appelle Robert ou Sultan, qu'il ait un t-shirt "Les Routiers Sont Sympas" ou un collier avec un numéro de véto et une adresse, même combat : y'a un trou, y'a un désir.
Paf.
Direct.
Et faut bien te dire que le relou, ils ne connaissent que ça, et dans tous les domaines. Offrons donc leur un instant de vérité en les faisant rêver un peu, et comme ils réclament sans arrêt de la « magie », ça tombe bien, on est magiciens : on les encule, et paf, on disparaît.
Pfout...
Ah oui, et le contact, dans tout ça ? Comment aborder ce jeune aux tempes lisses et dégagées, à la nuque claire et perlée d'une sueur animale qui passe vers d’autres avenirs que celui que nous pourrions avoir ? Que dire à ce jeune bibliothécaire de la Médiathèque pendant que je recherche "La Distinction ; Critique sociale du jugement" par Bourdieu, histoire de faire vraiment intello ? Ah, il y a tellement à dire, tellement à faire... tant de champs nouveaux nous attendent, et puis j'ai tellement de temps actuellement avec ce chômage qui ...
Et encore, ce n’est que le début d’une réflexion de fond bien plus vaste, bien plus étendue, où je me rends compte qu’il me reste tellement encore de choses à apprendre et à découvrir... et qui me permet aussi de ne surtout pas répondre à la question "bon, et le premier contact, hein", parce que tu sais aussi bien que moi que le seul contact que j'ai, c'est du full, et qu'en général, ça m'immobilise les traits du visages sur Grimace Tuméfiée pendant deux semaines...
Bref. Il faudra qu’on se voit sous peu devant un monaco bien frappé pour parler de tout ça, veux-tu ? Mettons en commun nos expériences et pratiques, collaborons ensemble au plus salace des complots...Et je laisserai le – forcément provisoire – mot de la fin à ton Thierry : "Le sexe anal peut-il être romantique ? Et la réponse est, définitivement :Oui."
Bien à toi,
T."

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