Magazine Journal intime
Tout ce qui ne me va pas dans Elric (et me fais grincer des dents)
Alors Elric c'est un livre écrit par un nom que j'avais entendu bien souvent dès que ça parlait de SF c'est Moorcock. Je n'avais encore jamais touché un livre de lui et bien c'est chose faite grâce (peux-je seulement dire grâce alors que ce fut un prêt quelque peu empoisonné ?) grâce donc à Cat qui l'avait dans sa bibli, pour la raison suivante : ... le héros est un albinos. Oui, c'est tout.
Bon déjà l'écrivain se la pête avec son héros parce qu'il a décidé qu'il serait totalement différent des autres héros d'aventure.
Du coup non seulement il est albinos mais en plus il fait copain-copain avec les forces du mal pour être super fort (son épée qui s'appelle Stormbringer, ce qui nous est répété quinze mille fois dans le livre au cas où on oublierait, aspire les âmes des gens en même temps qu'elle les tue, et file l'énergie à notre héros, Elric) et surtout il est trèèèèèèèèès cynique (ça aussi répété tout le temps sans vraiment d'acte ou de paroles marquantes, il paraît à peine bourru et il prend une seule fois une décision de salaud). L'auteur essaie désespérément de nous dire texto que son perso est affreux mais comme il arrive toujours à expliquer pourquoi et à lui trouver trouze mille excuses le propos tombe à plat. Le pire c'est qu'il lui donne souvent des réactions d'homme sensible alors qu'il devrait être blindé depuis le temps. Donc observer un gars supposé être super hautain et qui s'en fout du monde entier, avoir des doutes toutes les deux pages sur le bien fondé de sa vie, de ses actions et de sa collaboration avec les puissances du mal, ça lasse énormément.
L'avantage de ce livre c'est que tout est décrit très vite, il se passe plein d'aventures qui pour moi n'ont pas vraiment servi à grand chose, n'ont rien apporté au héros vu qu'il reste désespérément le même et ballade son indécision et ses doutes à travers le monde, sans avoir de but bien particulier. Il se la joue un peu touriste et pour un héros de livre de fantasy avec plein de magie disponible à la clé et un arbre généalogique un peu lourd à porter, y'aurait eu de quoi faire.
Il a quelques tendances Lovecraftiennes à décrire sans décrire les affreuses choses qui se passent. Ca m'a toujours horripilée de lire des mots comme "indescriptible" et "inimaginable" à côté de monstres qui sont censés nous foutre la trouille. Ca va deux secondes mais en fait c'est juste que l'auteur sait pas le décrire alors qu'il a bien du l'imaginer ou au moins imaginer l'effet que ça a sur les gens. Si c'est si "indescriptible" que ça et que t'arrives pas à trouver deux adjectifs à lui coller dessus n'en parle pas, dis juste que c'est un monstre pas beau qui fait peur et basta !
Le truc qui m'horripile le plus ça doit être les personnages féminins. Oui parce que son héros cynique et qui fait copain-copain avec les forces du mal tout en combattant des monstres indescriptibles ben il est irrésistible aux yeux de ces dames.
La première alors c'est le bouquet dès le départ. Elle est inconsciente suite à un sort et il va dans la ville où elle est pour préparer un plan pour le lendemain où il viendra la chercher... Avec ses supers pouvoirs il aurait pas pu la prendre direct ? nononon ça aurait été trop facile voyons. Il faut une invasion et un super labyrinthe de canaux (se fout de ma gueule avec son 3ème tunnel en partant de la gauche quand y'a 5 canaux au choix... t'aurait pu dire au milieu ça aurait été pareil... y'a juste deux embranchements et à chaque fois c'est le tunnel du milieu qu'il faut prendre, tu parles d'un labyrinthe de merde !) pour qu'il daigne essayer de la récupérer. Mais forcément rien ne va plus, le frère de la fille ne l'entend pas de cette oreille, ils se battent et finalement le héros tue la fille par accident. L'aura pas eu deux phrases de dialogue la miss.
La deuxième vient le trouver d'elle-même pour qu'il l'aide à retrouver un livre super important qui pourrait contenir plein de réponses sur l'univers tout ça (d'un coup ça devient sa priorité number one supra vitale en deux coups de cuillère à pot) et non seulement elle est tenace mais en plus elle est bien roulée, que demander de plus ! Elric qui est un homme qui sait se tenir lui roule une paloche dès leur première rencontre et décide direct de partir avec elle dans des contrées super dangereuses pour chercher un truc auquel il s'intéressait pas y'a pas une heure. Avec une telle compagnie forcément il se doute qu'il s'ennuira pas! Et paf ça copule à mort tous les soirs.
Après une aventure moyennement passionnante avec une fin pourrite, il abandonne la fille et s'en va vers d'autres aventures.
Direct après la troisième femme, reine, au caractère bien trempé apparaît et forcément, Elric sous le charme accepte d'aider cette pauvre créature qui ne lui résiste pas. Dès leur première rencontre hop au lit!
Cette aventure-là est toute petite mais plus intéressante d'un point de vue des idées que l'auteur a pour cet autre monde du Chaos. Hop une tite incantation et tout est fini. Après une dernière nuit torride il s'en va, abandonnant encore la donzelle.
Ce qu'on peut dire de bien dessus c'est qu'au moins il se passe des choses et que c'est vite lu. Il faudrait voir en quelle proportion la traduction aurait changé le charme du texte original aussi. Et après quelques prises de renseignements, ce livre est le quatrième tome dans l'édition Pocket mais en fait il regroupe des nouvelles, d'où cette impression que j'avais de coupure entre toutes les aventures.
Bon apparemment un film pourrait bientôt voir le jour et malgré la mauvaise impression que j'ai eu du livre je pense que ça passerait très bien en film d'héroic fantasy. Vu quelques dessins pas mal du tout vus sur le net y'a de quoi faire. Comparé à la couverture crappy de l'édition que j'ai lue c'est forcément plus classe.