Si donc vous
arrivez dans une école de médecine spirituelle qui vous est totalement
inconnue, et que vous vous mettiez sous la direction d’un père spirituel que
vous ne connaissiez pas, ce que vous avez à faire, c’est d’examiner avec
attention quel est l’esprit et quelle est la manière de vivre de tous ceux qui
sont réunis dans ce lieu. Si vous trouvez que ces ouvriers et ces ministres du
salut sont capables de vous procurer quelque soulagement et de contribuer à la
guérison de votre âme, si surtout vous y rencontrez le remède singulier et
efficace contre l’enflure du cœur et la vanité, approchez-vous d’eux sans
crainte et avec confiance, réunissez-vous, vendez-vous à eux; et pour passer ce
contrat de vente, présentez-leur l’or précieux de l’humilité; pour papier,
l’obéissance; pour tablettes, vos services et votre travail, et pour témoins,
les anges. Déchirez devant eux la cédule honteuse par laquelle vous vous étiez
vous-même rendu esclave de votre propre volonté; car si vous ne faites qu’errer
çà et là, sans vous fixer nulle part, vous perdrez le prix par lequel
Jésus-Christ vous a racheté. Que ce monastère soit pour vous comme un tombeau,
d’où les morts ne doivent sortir que pour comparaître devant le souverain Juge;
et s’il en est qui en soient sortis autrement, il est bien à craindre et même à
croire qu’ils sont réellement morts. C’est pourquoi nous devons conjurer le
Seigneur de détourner loin de nous cet épouvantable malheur. saint Jean
Climaque : L'Échelle sainte
«De la bienheureuse
et toujours louable obéissance»