Nous allons donc devoir effectuer le boulot que Marianne ne fait pas, et lui expliquer quelque chose qui ressemble à une "réflexion", qui sera partiale au point de sombrer dans le portenawak permanent dans lequel se vautre complaisamment l'autre blog moisi et son rédacteur décérébré.
Or donc, qu'avons-nous là ?
Une pouffiasse de bar interlope de Toulouse passe d'un coup d'un seul d'une petite vie pépère et quasi-bourgeoise aux barres hideuses de mon quartier et de la misère rampante qui y sévit. De ce point de vue, par simple empathie, il y a de quoi être pour le moins déstabilisée : elle comprend rapidement que Thierry a grandi dans un environnement pour le moins délétère, obligée de s'habiller comme les garçons qu'il fréquente sinon il se fait taper dessus, l'horizon est bouché, le ciel est gris, et il blogouille en espérant que ça puisse être un jour une porte de sortie..
Twingo !
Tunée, bien sûr.
Blogosphère, links, citations, des qui te reconnaissent dans la rue, qui se foutent un peu de ta tête et de ton t-shirt trop serré, et hop le voilà érigé en "porte-parole des blogueurs de gôche", rien moins, à peine la grosse pression, rock n'roll lifestyle et probablement abus qui vont avec (kro à tous les étages, twix deux fois par jour, la totale)...
Il y a de quoi être un peu à l'envers, à un moment, tout de même : on commence par parler Marianne, ce gros thon qui m'a fait croire que les femmes, c'est chouette, et on se retrouve à parler de soi, de son blog, de son égo, de son zizi...
Et donc, visiblement, notre Thierry d'en avoir marre de tout ce cirque, et de se convertir en s'entourant d'une chemise brune, comme ça on lui foutra la paix. On aurait pu penser qu'il y a d'autres façons de vivre un engagement politique, aussi futile et ridicule soit-il, à l'instar de certains trotskistes que je connais et qui fument, boivent, rotent et voudraient bien baiser mais sans plus. Et se disent troskistes quand même, sans éprouver le besoin et encore moins l'envie de se mettre quelle que balle que ce soit dans la tête ni de casser les couilles aux autres fonctionnaires qu'ils fréquentent avec leur lubies communistes, le grand soir et tout ça. Thierry, quant à lui, a échangé un malaise existentiel contre une aliénation, et il est certain que ça va aller en empirant.
(Puisqu'il faut tout de même rappeler, et y compris à mes amis les plus "gauchistes", que le trotskisme, sous toutes ses formes, est une idéologie d'oppression. D'accord ? Non, ce n'est pas une expression politique anodine. Non. Ce n'est pas non plus un signe "d'indépendance", ah ah ah, que vous êtes involontairement cocasses quand vous dîtes ça, tenez, si ça n'était pas aussi catastrophique pour tout ce que le monde compte de lettrés et de cultivés en sciences politiques, ça pourrait être franchement drôle. Ce n'est pas parce qu'un guignol est trotskiste qu'on doit aussi le soutenir inconditionnellement dans ses revendications les plus rétrogrades, ok ? Et voler les gens, c'est précisément très très, mais alors très rétrograde. Sisi. Je vous assure).
De ce point de vue, Thierry ne se comporte pas tellement différemment de tous ces branquignoles qui après avoir passé de glorieuses années de débauche, se mettent tout soudain à se convertir à la première para-politique qui traine dans le coin histoire de retrouver un peu de meaning à leur life, et d'adopter dans la foulée le régime fonte-kro-twix-donner de calamiteuses leçons de vie à tous les malheureux qui passent à la portée de son pauvre petit blog triste. Les dépravés les plus acharnés, les rebelles en carton les plus destroy, tous au bout d'un moment se rangent dans une normopathie hystérique avec autant d'enthousiasme fébrile qu'ils y mettaient à tout ravager auparavant (rares étant ceux qui vont au bout de la démarche, c'est pour ça que les seuls qui méritent sans doute l'appellation de vrais cocos sont Staline et Pol Pot).
En revanche, là où ses jérémiades commencent à taper sur le système, c'est quand Thierry - qui réclame tant et plus de sang et de tripes vu qu'il est bien vrai qu'on est au bord de la guerre civile avec les les méchants patrons qui veulent tuer du salarié sous les tâches à FT, ces pauvres ne savent décidément pas se tenir - conclut de fort lapidaire façon :
"Et si on envoyait la Nouvelle Star en Arabie Saoudite, tiens ?"
Et là, on dit : on se calme, Thierry Dicule.
Parce que prendre l'exemple d'UN petit article de ta Marianne pour monter ça en mayonnaise indiquant que tu détiendrais une vérité quelconque, lorsque tu émerges de tes cuites carabinées, et que ta finesse d'analyse politique consiste à dire que Méluche se rapproche du NPA quand il s'en éloigne ostensiblement, c'est un peu très très capillotracté, pour le moins.
Et ça lui permet également de commodément coller des bourdieuseries imbuvables avec, au détour de paragraphes longs, pénibles et pleins de fautes d'orthographe que même un gamin défavorisé passé par l'instruction plutôt vasouillarde d'une éducation nationale en déroute arrive à corriger après une simple relecture, quelques raccourcis fulgurants sur les cités, la méchante politique que ce serait super si on faisait un truc comme ce qu'on a fait depuis déjà 30 ans, avec les extraordinaires résultats qu'on sait. Mais la politique demande aussi de penser avec son néo-cortex, et ça, des vagissements de Marianne aux couinements porcins de Thierry, on sait que c'est beaucoup trop leur demander.
Malheureusement, on va tout de même continuer à le supporter. Et si on l'envoyait à Cuba, tiens ?