(Hier soir, au sortir d'une soirée sandwichs un peu piteuse mais avec les moyens que j'ai ...) :
(Thierry) : - Non, en fait, finalement, je suis stupide, en quelque sorte.
(G.) : - Euh...comment ça ?...
- Stupide au point d'écrire des textes ouvertement fachos en faisant passer ça pour du second degré.
- Ah oui...(gêne palpable) Mais tu es bête à ce point, alors ?
- Oui. En somme oui. Ou non. Disons que c'est une conscience à la fois claire et exacerbée d'à quel point je suis complètement torturé de la tête à tous points de vue, et d'en tirer comme conséquence que l'expression rationnelle d'une pensée politique articulée est impossible à terme. Et qu'il va bien falloir y trouver une solution, un jour, à ce problème.
- (se marre) Rhooo, c'est bien de le reconnaître, hein...même vis-à-vis des tes lecteurs. Non, blague à part, tu penses pas que...
- Je sais ce que tu vas dire : qu'il y en a des biens. Ouais. Tiens, peut-être même que oui, admettons. Sauf que je m'en fous. Allez, même mieux, je suis un abruti politique fasciste.
- Comment ça ?
- Je suis sincèrement convaincu qu'il faut des camps, une révolution, du sang et des fumées noires pour mettre en place la diktature du prolétariat qui permettra de mettre en place une phase de transition nécessaire vers une société communiste et qui ...
- Aaaaah putain arrête tes bourdieuseries ! Ca fait plusieurs mois maintenant que tu sombres dans les conneries sociologiques de merde, les discours stupidement fascistes, et les commentaires d'actualité fins comme Gribouille qui se jette dans l'eau par peur de la pluie. On dirait un ado auquel on aurait filé un ordinateur pour Noël.
- Heu ouais je sais. Je merde. En tout. Humainement, moralement, intellectuellement, orthographiquement... tout. Partant, je devrais dégager et faire de la place parce qu'il en existe de plus rigolos et de mieux fichus que moi, en plus nombreux.
- Et ça se ferait comment ?
- Chais pas. On pourrait me foutre, pfouu, où est-ce qu'on pourrait me coller, le gros abruti ? A Cayenne. Ouais, super idée. On me met à Cayenne. Au bagne. A casser des cailloux, en me parachutant de temps en temps de la nourriture, parce qu'au fond, je mérite seulement l'isolement, et un peu de guano sur le front.
- Ah oui, j'avoue que c'est tentant comme idée. Et puis, entre casser des cailloux et pousser des pinpins, quelle différence, pour la société ?
- Oui, c'est vrai, qu'est-ce que j'en ai à foutre ?
- Ce serait un peu la fête au "N"PA, s'ils savaient que tu partais. Ils seraient ... soulagés, je pense.
- Probablement. Et comme ça, hop ! plus de problèmes. Nan, c'est le mieux, chuis sûr de moi, là. Le souci, ça va être le billet pour y aller.
- Ah oui. Tu ne crois pas qu'ils voudront coopérer ?
- Franchement, actuellement, personne n'a trop d'argent au "N"PA. Sauf Olivier, hein, bien sûr. Mais sinon, c'est un peu la dèche. Plan sexuel, plan financier : même combat, c'est le désert. Et puis, j'ai encore perdu mon job.
- T'aurais pas pris un monaco de trop, ce soir ?
- Faut admettre qu'au delà de deux, j'ai plus les idées très claires...