Alors au bout de dix ans à Paris (et oui j'ai réalisé cet après-midi que cela faisait dix ans que j'avais débarqué de ma belle province), je pense qu'il était temps d'aller enfin voir mon premier opéra. Ma copine Stephanie a tout géré de main de maître. Elle ne pouvait pas me laisser ignorante. C'était sa mission de fin d'année. Elle a acheté les billets, bien placés, ça n'a presque pas coûté un bras, et dimanche à 14h, j'arrivais devant l'Opéra Bastille, habillée comme pour un mariage. Un peu stressée, avec le coeur qui bat comme pour toutes les premières fois.
L'opéra en lui-même ne m'a pas vraiment impressionnée. Non que je fasse la blasée, mais il est très moderne, et je pense que je tomberai plus vite dans les vapes à Garnier (d'autant que j'adore Chagall et qu'il en a peint le plafond). L'entrée dans la salle, conduite par des jeunes femmes en tailleur noir très polies, nous distribuant le programme, et m'asseoir sur des sièges hyper confortables, entourée de personnes d'un certain âge (:) là oui, ca a commencé à devenir sérieux. Et puis quand l'orchestre s'est mis à accorder les instruments, ça m'a rappelé le conservatoire, et la nostalgie a pris le pas. Quand, pile à l'heure, la lumière s'est éteinte, que le chef d'orchestre est arrivé, et que tous l'ont salué, et applaudi, là j'ai su. Qu'il existe une société secrète à Paris. Avec ses codes et ses rituels : et ça s'appelle l'Opéra.
(Si ça vous a tenté : allez voir par là)