You hang me out to dry (About a Girl)

Publié le 14 octobre 2009 par Jess_kelig

C'est mercredi, et, comme d'habitude, je vous publie une nouvelle page. Bonne lecture !

Edit à 10h25 : le chapitre 2 de ma chronique sur la vie de célibataire est disponible sur www.ousontlesmales.com ! 
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De retour sur mon matelas gonflable, j'enfilais plusieurs couches de vêtements, et m'allongeais. Je n'arrivais pas à trouver le sommeil cette nuit-là, ou plutôt ce matin-là, encore retournée par cette expérience. Quand je m’éveillais enfin, il était parti répéter, j'étais soulagée de me retrouver seule. Dix-sept heures arrivèrent rapidement. « Et merde ! » Le pas lourd, l'esprit embrouillé, je retournais à mes obligations. J'enfilais à nouveau mon costume de serveuse tout droit sorti d'un film X et m'attelais à la tâche. Je ne me débrouillais pas si mal malgré tout. Aucun évènement comme celui de la nuit précédente ne vint troubler mon travail. Je partais un peu plus détendue. Il n'était pas là. Il avait sûrement trouvé une groupie avec qui terminer la nuit. Peu importait.
 

Le lendemain, je pris la résolution que je ferais de mon travail un rôle de composition. La nuit, je deviendrais une autre. Après tout ce serait comme jouer dans un film ou une pièce ou n'importe. Ca ne serait pas moi. Juste une autre partie de ma personnalité. Les choses deviendraient ainsi plus faciles. C'était évident, la solution s'imposait d'elle-même afin que je puisse me protéger et continuer à gagner ma vie.

Les jours passèrent, les semaines, les mois. J'avais mis ma méthode en application et j'en tirais à présent des avantages. Les pourboires s'accumulaient. J’amassais presque un salaire entier par semaine. Les autres s'étaient mis à m'apprécier. Mon travail était reconnu, si toutefois il nécessitait une quelconque reconnaissance. Ce n'était pas le boulot que j'aurais souhaité, mais il me permettait de vivre confortablement. Je pus louer mon propre studio. J'avais déniché ce petit endroit, que j'avais rendu douillet, situé près du pub. J'évitais ainsi les longs trajets à pied ou en taxi quand je finissais au petit matin. Je fis totalement abstraction de ma personnalité pour mieux servir mes intérêts. J’en devins presque allumeuse. Je faisais du charme, je minaudais. Ce charmant petit jeu aurait pu encore continuer longtemps si, un incident bien plus humiliant que le tout premier, n'était pas arrivé.

Un soir identique à tous les autres, un client plus éméché qu’à l’accoutumée, souhaita me laisser un pourboire. Rien de déboussolant jusque-là. Alliant la parole au geste, il eut la main lourde. S'approchant de mon haut de maillot, il tira violemment sur le petit triangle me protégeant de la vue de tous. La fine cordelette rompit. Je me retrouvais à demi nue devant la salle bondée. Voyant ce qu'il avait fait, il se mit à rire et tenta de me toucher. D'abord stupéfaite, je réagis cependant rapidement. Presque comme un réflexe, j’aplatis le plateau que je tenais sur sa tête. Les verres glissèrent et heureusement pour lui, seul leur contenu arriva sur son visage. Ce fut à son tour d'être stupéfait. Déjà, un des videurs se précipitait pour l’empêcher de déraper plus qu’il ne l’avait fait. Heureusement nous bénéficions d’une relative protection. Je profitais de l'agitation générale qui s'en suivit pour me réfugier aux vestiaires et attraper de quoi couvrir mon corps dévêtu. A peine avais-je eu le temps d'enfiler un tee-shirt que le patron fit irruption. La porte violemment ouverte claqua sur le mur. Il était furieux.