Petits visages encartés dans les registres du mépris, regards, toujours les même regards éveillés au plus noir de la nuit vieille comme la misérable veulerie des adultes. Sourires ... Non pas de sourires, plus jamais de sourire sur le visage des prostitués. La marchandise sourit-elle ? Non, elle clignote salement aux linteaux des bordels d'où sortant, on rajuste son pantalon. En pensant que finalement, quelques pièces dans la petite main feront bien un repas.
La liberté, dans ce monde débraillé, est toujours celle du plus fort, du plus riche, de celui qui jouit en se rêvant autre. Cet autre qu'un poème mal lu fait connaître sous le masque de la raison du plus mort. Cette raison qui fait que nous continuons à nous laisser faire la morale par ceux qu'une éternelle digression fait toujours paraître pour ce qu'ils ne sont pas, nos semblables. Ces semblables de qui nos envies de tuer dérivent lentement vers le dégoût de nous même. Nous même, qui ne sommes rien, bien moins que ça, sous le regard numérisé, compassé qu'ils nous lancent en évidant la loi afin qu'elle soit cellule putride où nous finissons de nous accoutumer à l'ignoble.
"Il y a trop de gens en prison ! Il n'y a pas assez de prisons ! Il faut construire des prisons ! Des hôpitaux psychiatriques et des prisons ! Les programmes scolaires ne sont plus adaptés à la "jeunesse" de ce pays ! Les enfants issus de l'immigration ressentent un mal aise profond quand à l'avenir que leur réserve la Nation ! Ils se sentent abandonnés au pieds des usines détruites ! Il faut plus de prisons ! Construire plus de prisons, afin qu'une petite partie d'entre eux retrouvent le "désir d'avenir" en devenant maton.
Je vous en prie, prenez mon enfant ! Faites de lui ce que vous voudrez ! Mais emportez le loin de ce merveilleux bourbier ! Prenez le monsieur le Ministre, nous vous en supplions !