Encore aux balbutiements de ma trentaine, un autre automne vient créer ma peine. Comme plusieurs autres avant, suffit d’un automne additionnel pour rendre mon cœur pesant. Espoir vain de connaître un moment d’allégresse parfaite, de bonheur et de joie sans discorde ni défaites. J’aurais aimé, j’aurais juste souhaité, un petit rien de plus d’humanité, de mes semblables différents et de mes proches éloignés.
Le décompte poursuit sa lancée. Trente-deux automnes j’ai, aujourd’hui, même si mon âme semble en compter des milliers. Ce n’est pas tant le chiffre que je déplore, car toute vie doit se vivre, j’aimerais seulement qu’elle m’enivre. Ce n’est pas tant la froideur hâtive de l’automne qui me déprime, c’est le givre qu’elle laisse dans mon cœur qui me brime. Ce n’est pas tant le manque de soleil, ou le fait que je sens que personne sur moi ne veille. Ce n’est pas tant tout cela qui m’offense, c’est peut-être juste l’absence de gens qui me fait perdre mes sens.
J’écris ces mots sans aucun sens pour vous, mais qui pour moi en ont que trop. Aujourd’hui, je fête l’anniversaire la plus solitaire de ma vie entière. Sans plus de famille aucune, je suis maintenant qu’une…
Bon anniversaire à moi, qui a l’âme plus tourmentée que je n’ose le dire, en cette journée damnée…