J'ai lu, y'a des années déjà, du temps oùsque j'étais encore jeune, mince et belle et où je lisais « jeune et jolie », puis « vingt ans » (que celui qui ose dire « maintenant, tu lis 'notre temps' » sorte d'ici immédiatement), que les rides apparaissaient très très très tôt, genre dès vingt ans justement.
Donc, moi, j'ai décidé de me tartiner d'anti-rides aussi tôt que possible.
Décider ne veut pas dire obtempérer cependant.
Passque j'ai une légère tendance à acheter l'anti-rides, à l'utiliser quelques jours (enfin quelques soirs, car souvent, il faut s'en enduire avant le coucher, pour que les principes actifs surnaturels agissent au mieux) puis à l'oublier dans le fond d'un tiroir, jusqu'à ce qu'il devienne jaune et puant et finisse au fond d'une poubelle.
Alors, je culpabilisais, je me disais que j'étais entièrement responsable de la décrépitude totale à laquelle je m'exposais. Je m'imaginais en vieille pomme ridée et blette, bien avant l'âge.
Mais maintenant, je sais.
Je sais que j'ai rien perdu.
En tout cas, je sais que j'ai tout gagné. Surtout des sous.
Passque, d'une enquête récente, il ressort que la majorité des anti-rides ne servent à rien. A RIEN !
Et, toujours d'après cette enquête, le meilleur des meilleurs des anti-rides, le best of the best, le plus efficaces parmi les plus efficaces, se contente de réduire les rides de 14 %.
14 %.
L'enquête ne dit pas le nom de cet anti-rides miraculeux qui ne fait cependant pas de réels miracles.
Et c'est tant mieux, car son prix grimperait illico à des cents et des mille et les femmes se rueraient dessus comme des abeilles sur un loukoum.
Je continuerai cependant à me tartiner de crème hydratante, car ça, ça sert à quelque chose : ça hydrate les couche supérieures de l'épiderme, qu'ils disent, et c'est déjà ça.
Pour le reste, y'a une dernière solution : le lifting.
Mais j'aime pas les opérations, et j'aime pas risquer ma vie pour être, sinon jeune mince et belle, vieille, moche et grosse, mais moins ridée...