Bon voyage, une fille.
Et bien des choses à ceux qui restent...
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En vérité je vous le dis, mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, vous pourriez ratisser tous les monastères bouddhistes de la planète que ça ne changerait rien à cette sainte et incontestable vérité première: en temps de paix, vous ne trouverez pas plus pacifiste que moi. Impossible. Je vous mets au défi de déterrer un témoin qui affirmerait le contraire, ce serait un menteur à titre posthume.
En temps de paix je suis Amour et Lumière —ancien ‘enfant de chœur’ quand même, ça pose son homme, ça laisse des séquelles comportementales et par rien que sur le plan ‘vin de messe’ et raisonnements jésuitiques. Une petite libellule éthérée nimbée de douceur et d’innocence je suis, je. Flower power, babacoule über alles, harmony everywhere, peace and love, Jean-Jacques Rousseau, nous sommes tous des hommes qui avons le droit d’exister dans la dignité humaine, Gandhi, Luther King, ‘imagine all the people’, Mandela, Mengele, abbé Pierre, monseigneur Desmond Chienchien... cherchez l’intrus (et dans mon immense bonté je vous donne gratuitement un indice pour le démasquer sans risque d’erreur, cet intrus, qui s’il n’avait sournoisement été contraint à l’exil en Amérique du Sud aurait pu déclarer à Nüremberg en 1946 devant un auditoire cosmopolite et une diffusion mondiale: “je préfère rire d’Auschwitz avec Klaus Barbie que jouer au scrabble avec un juif”. Ça y est, vous avez trouvé qui c’est, l’ignoble intrus dans ma liste moyennement de Schindler? Non?... Son nom commence par un ‘M’ et Simple Minds n’a pas enregistré de chanson pour le soutenir dans son combat... pourtant ça en aurait jeté dans le genre roquanderole, Simple Minds chantant: “oh oh oh Mengele free” repris en chœur par des centaines de milliers de djeunzz de l’époque qui reprennent en chœur tout ce que la mode du moment leur demande de reprendre en chœur —on ne peut pas leur en vouloir, c’est des djeunzz, c’est à ça qu’ils servent, faut bien faire marcher le commerce culturel. Mais... flûte... je viens de me rendre compte que je vous ai donné le nom de l’intrus à l’insu de mon plein gré. Ah, vous êtes forts. Bravo. La prochaine fois je vous poserai une énigme plus tortueuse qui vous fera regretter celle-là, je vous assure.
Bref, tout ça pour dire qu’en marche normale je suis un vrai agneau qui gambade dans les vertes plaines de l’utopie en compagnie des vivants qui sont sur Terre pour s’aimer les uns les autres plus ou moins imbriqués selon chacun ses préférences intimes ou la loi du plus fort, pour les siècles des siècles et jusqu’à la fin des temps, aaaaaaaaamen. Et comme tout le monde ou presque j’adore ça, la vie coule —de préférence avec un verre en main et du liquide dedans.
Bon, évidemment, le ‘make love not war’ ça marche tant que des indélicats ne viennent pas poser leurs bouses sur mes tapis de sol. Légitime, non?
# 68 — DES TALIBANS SUR MON PLANCHER
Un jour de pas trop grosse flemme je suis allé me poser dans mon Birou, bricoler un peu les affaires en cours à ma raisonnable vitesse de croisière qui s’amuse de choses pas toujours très drôles (par exemple, ces temps-ci je pianote entre autres un petit truc sur ‘la souffrance au travail’ —titre provisoire: pendu au téléphone). À ce moment-là mon pauvre Birou était bien ravagé. La grande planche de contreplaqué marine qui sert à poser tout mon barnum, quelques jours plus tôt on l’avait descendue dans le jardin pour servir de table de banquet en plein air face à la mer lors d’une soirée avec des amis à qui l’on avait laissé la jouissance de la vue sur l’onde puisque nous on en bénéficie toute l’année. Alors depuis, dans mon Birou l’ordinateur était posé sur la chaise et mon cul sur le fauteuil —pas très pratique pour taper avec les coudes sur les genoux mais on s’y fait, même si le dos tique un peu au bout de quelques heures, oui, possible que quand je serai vieux et tout plein de douleurs chroniques je le regrette un peu, du moins s’il me reste encore suffisamment de mémoire. Alors ce jour-là, à moitié replié sur mon fauteuil préféré face à l’écran je foustouillais je ne sais plus quoi —peut-être rien qu’une stupide partie de casse-briques pour me vider la tête de certaines tenaces pensées inutilement obscurcissantes, va savoir.
À un moment j’ai senti que ça me démangeait un peu au-dessus du pied. De l’auriculaire j’ai soulevé le bas de mon patalon (sans haine) et j’ai vu... ce qui m’a semblé être comme une espèce de drôle de petite bestiole noire accrochée à mon mollet désarmé, exactement à l’endroit où ça me piquait. Ah. J’ai donc baissé la tête et regardé le phénomène d’un peu plus près, pour valider (ou non) mon impression première. En effet, c’était du vivant... et ça me rappelait trop quelque chose que je n’avais plus subi depuis pas mal de temps. Alors je me suis dit que oui, c’est vrai, les chats dorment souvent dans mon Birou, surtout la vieille Tatouze que ma présence d’Amour et de Lumière tranquillise.
L’auriculaire toujours en relevage de froc j’ai approché pouce-index de ma main gauche vers l’intrus vissé à mon mollet droit et j’ai serré mes deux doigts pour capturer l’indésirable. Puis j’ai relevé la tenaille digitale vers mon visage. En appuyant un peu je sentais quelque chose de dur dans le genre ‘coriace’, et nul doute que psychologiquement cette pauvre créature devait s’estimer en plutôt mauvaise posture. Je ne prends aucun plaisir à infliger des souffrances inutiles à mes adversaires maladroits ou trop confiants, alors sans ouvrir la pince de mes deux doigts je les ai frottés féroce l’un contre l’autre pendant quelques secondes... et puis j’ai regardé le résultat désormais dépourvu d’espérance de vie. C’était bien ça, oui. Une puce de chat. Embêtant. Ayayayaya, saloperie d’vermine.
Contrariant, n’est-il pas?
Ceux qui ont le bon goût et l’honneur de vivre en compagnie de matous le savent trop bien: une puce de chat c’est comme un croyant de n’importe quelle chapelle, c’est pas très solitaire dans la vie, ça se promène de préférence par troupeau. Et effectivement, très peu de temps après un deuxième ‘témoin de jéhopuce’ m’a piqué l’autre jambe —basse attaque sans ultimatum, immédiatement suivie de la peine capitale entre pouce et index sans aucun respect des droits de la défense qui n’était de toute façon pas représentée à mon tribunal expéditif, les ‘collectifs de soutien aux puces’ ne disposant pas encore de permanence à mon domicile pour hurler au fachisme, ou un truc du genre. Deux prosélytes en cinq minutes ventousés à mes bas-morceaux... ah bondieu, mal parti tout ça... l’avenir immédiat s’annonce sportif comme à l’époque où le lard de David Douillet était encore du muscle —pas taper, David, pas taper, pitié... je retire ce que je viens de dire, je m’écrase, tu es très bien conservé, tiens, prends une pièce jaune pour la vieille, c’est de bon cœur, et souviens-toi de ce que Jésus a affirmé à ses disciples au sommet de va savoir quelle montagne: “mes frères, un fils de Dieu ne cogne pas les plus petits que soi... sauf quand y’a pas de témoin” (Jean, 14:18). Et là on nous regarde, David, alors sois pieux, gros sac rempli de cassoulet, pitié... et méfie-toi parce que dans mes rêves j’en ai ratatiné des plus mastodontes que toi, pitié, David, pitié... N’empêche, deux puces en cinq minutes... Et vu que chez nous, nos amis les chats circulent partout où ils le veulent (sauf dans la chambre à coucher et dans la salle de bain, suite à un vieux décret unilatéral et inconditionnel de la Patronne), on pouvait légitimement s’attendre à ce que le problème de l’invasion pucienne ait déjà largement excédé le cadre de mon ‘misérable Birou répugnant’, comme elle dit avec amour. Pour encore améliorer les choses je vous précise que chez nous, si l’on excepte le rez-de-chaussée qui est carrelé, les deux étages sont recouverts de parquet fort joli certes mais comme il se doit rempli d’interstices entre les lattes. Damnède, un vrai Disneyland pour nuisibles. Ah oui, très mal barré tout ça... semble-t-y que je rentrais dans la partie plombé par ce que l’on appelle ‘un solide handicap de départ’. L’allait donc falloir faire kek’chose, sans trop traîner.
Il est assez rare que je prenne une décision à chaud (sauf bien sûr dans les cas où l’on sent que ça presse, quand faute de réponse immédiate la complexité de la situation risque trop de galoper vers l’inextricable). Face aux nouveautés surprenantes je préfère laisser décanter un peu quand je peux, observer comment ça évolue tout seul, réfléchir tranquillement avant de trancher dans le lard... histoire que puissent me venir en tête des bonnes idées auxquelles je n’aurais pas spontanément pensé dans l’urgence —attitude générale qui remonte à mes culottes courtes et jusqu’ici ça m’a plutôt réussi dans la vie, c’est d’ailleurs pour ça qu’encore aujourd’hui je conserve active cette méthode globale d’appréhension des extériorités intrusives à vocation plus ou moins parasitairement invasive.
Concernant les puces de chat, malheureusement, l’avenir immédiat ne prêtait guère à rêveries alternatives, me semblait-il. On devait déjà en avoir un peu partout dans la maison et vu la vitesse de reproduction de ces charmantes bébêtes quand elles ont la chance de loger en parquet favorable, hééééé... les jours à venir m’apparaissaient aussi sautillants que piquouzeurs pour nous-autres êtres humains qui ne demandons pourtant qu’à vivre en paix dans un monde pacifié, quitte à devoir le faire sur les dépouilles de nos ennemis quand on ne peut hélàs agir autrement. Alors j’ai éteint mon fidèle ordinateur et ensuite je l’ai refermé sur sa pathétique chaise. Je me suis décapsulé une Grimbergen de bon aloi, roulé une cigarette réconfortante... et je me suis assis bien à fond dans le fauteuil. Canette en main et globo en bouche j’ai attendu en me revisualisant quelque vieux souvenir agréable, du moins pour moi. Oh, je n’ai pas eu longtemps à attendre, comme c’était désormais tristement à craindre. Et ‘pic’ au mollet droit. Bien. Avec calme j’ai capturé l’agresseur entre deux doigts et je me suis levé pour cueillir un verre vide posé sur l’espèce de petit meuble à roulettes où je range certaines choses parfaitement légales qui ne vous regardent pas —nos amis de la maréchaussée peuvent venir chez moi perquisitionner tout ce qu’ils veulent quand bon leur semblera, en honnête citoyen je ne ferai pas d’histoires et à la fin on boira un coup ensemble à la santé de l’Ordre Public sans qui ce serait encore plus le bordel partout, car comme le disait si justement Alphonse Boudard que pas plus que moi l’on ne peut suspecter d’idolâtrie envers les képis réputés pour freiner l’irrigation sanguine: “abolissez la police et chacun deviendra flic, on imagine le résultat...”. Avec ma puce toujours capturée j’ai ouvert mes doigts à l’intérieur du verre puis plaqué ma paume pour en interdire la sortie et j’ai retourné le contenant sur le capot de mon ordinateur refermé. Puce prisonnière, lecture de ses droits dans leur intégralité:
— “Tu n’as aucun droit.”
Je me suis réassis au fond du fauteuil. En finissant ma bière je l’ai regardée sautiller dans son cachot transparent en se cognant contre la paroi, on aurait dit un ‘résistant à l’hydre mondialiste’ qui se serait fait lamentablement pécho en marge du G2o par la milice aux ordres du Grand Capital qui mène la planète à sa destruction massive, du moins c’est ce qu’on entend très tard le soir à la télé quand il ne reste plus que des rêvasseurs hors-jeu devant et derrière l’écran où ça débat de l’avenir de l’humanité qu’on va tous mourir exterminés par nous-même dans d’atroces sufffrances —patron, la même chose!
Au bout d’un moment la puce s’est calmée dans sa cellule invisible comme un pauvre Julien Coupat privé de ses jouets par le méchant juge d’instruction, ce père fouettard des temps modernes. J’ai approché mon visage tout près du verre et je lui ai dit:
— “Camarade puce, bonjour. Avant toute chose je voudrais t’affirmer ceci: je suis un démocrate. Je répugne à la violence aveugle ainsi qu’à toute forme de torture inconsidérée envers mes frères vivants. Néanmoins, il se trouve qu’aujourd’hui, deux de tes congénaires ainsi que toi-même m’ont lâchement agressé sans préavis ni justifications. Est-ce que tu saisis ce que je tente de te faire comprendre?”
Julien Coupuce ne m’a pas répondu, ah. Elle m’a même totalement ignoré, ou alors elle faisait très bien semblant, c’est à croire qu’on l’avait remplie de sociologie structuraliste chez des progressistes formatés avant la chute du mur de Berlin. Alors faisant fi de son théâtre militant genre ‘Mime Marceau au couteau entre les dents’, j’ai poursuivi.
— “Ma chère Julien Coupuce, malgré tes airs dédaigneux je sais très bien que tu me comprends. Nos manières de concevoir l’existence en collectivité sont terriblement divergentes mais j’ai une proposition sensée à te faire, et je compte sur toi pour la transmettre à tes compagnons de lutte finale planqués dans mon plancher. Il est bien évident que nous-autres êtres humains n’accepterons pas de nous faire sucer le sang par vos troupes illégitimes au regard du suffrage universel. Partant de là, je vois trois possibilités dont deux honorables pour tout le monde. Première possibilité, vous vous tirez tous d’ici et vous allez alterœuvrer sous des latitudes plus conformes à vos idéaux, au Vénézuela ou à Cuba ou en Iran je m’en fous... et je vous assure que dans ce cas ni moi ni la Patronne ne tenterons quoi que ce soit pour empêcher votre repli total et définitif de notre horizon immédiat asservi par l’économie sociale de marché, cette salôôôôpe. Deuxième possibilité, vous restez chez nous et vous y vivez votre vie mais vous respectez nos valeurs donc vous arrêtez de nous piquer... et alors nous pourrons harmonieusement cohabiter sur le même sol comme nous le faisons déjà avec nos amies les mouches par exemple, du moins tant qu’elles ont le bon goût et la lucidité de rester en nombre raisonnable, car comme le disait ce grand philosophe dont le nom m’échappe: “un peu ça va mais quand y’en a beaucoup ça pose problème, et si vous rajoutez à ça le bruit et l’odeur...”. Troisième et ultime possibilité que je déplore d’avance du haut de mon humanisme fervent, vous persévérez à nous attaquer... dans ce cas, nous vous éradiquerons de notre monde avec la plus brutale détermination républicaine. Voilà, camarade puce, tu possèdes désormais tous les éléments du problème. Je vais maintenant te rendre ta liberté dans le respect de la procédure puisque ta garde à vue légale touche à sa fin et que ton adn est sur le verre, comptant sur toi pour transmettre ton rapport à tes supérieurs, en te demandant de ne pas oublier de leur spécifier ceci: je vous laisse jusqu’à ce soir minuit pour vous organiser en conformité avec les règles de la communauté interespèces édictées par nous et appliquées par vous... mais à partir de minuit et une minute, la première piqûre de puce sera considérée par nous comme une déclaration de guerre totale dont l’armistice ultérieur ne pourra se finaliser que sur les cadavres d’une des deux parties en confrontation, je te laisse deviner laquelle. Bien que rien ne nous y contraigne sinon le pacifisme auquel nous aspirons tout au fond de nous-mêmes, la sociale-démocratie libérale t’offre une chance de salut, camarade puce, à toi et à tes congénaires qui nous ont pourtant lamentablement attaqué alors qu’on ne vous avait rien fait. Donc réfléchissez bien, et faites le bon choix pour vous et vos enfants, je vous en conjure. De grâce, ne nous obligez pas à nous comporter comme le service d’ordre de la CGT quand il récupère ses locaux empruntés par l’autoproclamé ‘mouvement social’. Donc je résume l’alternative qui s’offre à vous:
1 - votre transhumance vers des horizons meilleurs où vous pourrez vivre selon vos traditions.
2 - votre intégration dans le jeu démocratique humaniste.
3 - votre anéantissement.
Je te souhaite une bonne soirée, camarade puce.”
Alors —sans aller jusqu’à chanter “l’hymne à la joie” la main sur le cœur— j’ai relevé mon verre, libérant le désormais émissaire auprès de son peuple en lutte contre nous. La puce n’a pas cherché à s’enfuir, en bonne dialecticienne enfumeuse elle devait feindre le sommeil pour que je crois qu’elle n’avait rien entendu. J’ai donc avancé mon majeur bien tendu vers elle... et elle a sauté sur le plancher, la coquine.
— “Bonne route, camarade puce. N’oublie pas ta mission primordiale pour l’avenir de la pucitude dans notre maison.”
J’ai rallumé mon ordi et repris ce que j’avais en cours, me retrouvant contraint de me gratter de temps en temps les mollets. Vivement minuit.
Un peu plus tard la Patronne est rentrée à la maison. Après une petite phase relax en duo sur le canapé elle est montée à son Birou à elle, au deuxième étage, tandis que pour ma part je réintégrais le mien au premier. Et très vite a retenti ce que je m’attendais à entendre:
— “Y’a une saloperie qui m’a piqué!”
Il était 7 heures du soir. Je suis monté la voir.
— “Moi aussi je me suis fait piquer aujourd’hui. On dirait que les chats nous ont ramené des puces.”
Là, elle a réagi complètement différemment de ce que j’aurais cru. Je m’attendais à un “branle-bas de combat! pipettes pour les chats! désinfection générale!”, le genre de plan où à o2h du mat’ on y clapotait encore, épuisés, dégoûtés, piqués de partout. Mais à la place j’ai entendu:
— “Ah merde, Ali...”
— “Quoi, Ali?”
— “Ben tu sais bien il était là le viquinde dernier, j’espère qu’il n’en n’a pas emmené chez lui.”
Effectivement, c’est gênant. Un ami qui vient passer deux jours chez toi avec sa femme et ses mômes et qui repart avec des puces, n’est-ce pas... dans le genre ‘convivialité’ on peut trouver mieux. Ali, on lui a certes posé la question un peu plus tard en lui expliquant que lors de son agréable visite les nuisibles stagnaient encore à l’état d’agents dormants en gestation dans le plancher à notre total insu, il nous a répondu que non il n’avait pas ramené de puces à sa maison. C’est sans doute vrai mais... Ali est un homme d’une courtoisie qui n’a jamais franchement été majoritaire en ce bas-monde... et c’est d’ailleurs en partie pour ça qu’il est notre ami, alors on ne saura jamais la vérité avec certitude, on se contentera de son absence de reproches à Ali, sa bienveillance de genteulmane qui sait vivre. Mais c’est un peu la honte ne serait-ce que potentielle, quand même. Que la Patronne ait en premier pensé à nos amis avant son propre confort j’en étais à la fois ému et réjoui bien que pas étonné, un tel comportement n’est pas surprenant chez elle. Et c’est aussi pour ça que je l’aime. C’est seulement après qu’elle a dit:
— “Bon ben... ces puces, faut qu’on les élimine.”
— “Oui, oui. Mais t’es crevée et puis je vais faire à bouffer, demain je vois ça. Façon puzzle.”
La Patronne et moi on a ensuite passé la soirée ensemble, au rez-de-chaussée sur le carrelage pour l’heure épargné par les farouches assaillants qui préfèrent couardegeusement pratiquer les terrains couverts. Et puis ensuite elle est partie se coucher. La porte de la chambre étant toujours fermée à cause des chats qu’on n’a pas trop envie de retrouver étalés comme des rascals sur notre couette avec un regard narquois qui dit “ben quoi les blaireaux... y’a un blème?”, le lieu n’était pas infesté, juste on a fait attention à bien enlever nos charentaises et nos chaussettes et vérifier nos mollets avant de rentrer. Et puis une fois qu’elle était au pieu je suis retourné dans mon Birou pour vaquer à mes affaires personnelles pendant deux-trois heures, comme je fais le soir avant d’aller la rejoindre à l’horizontale en me frottant contre le mur pour ne pas cogner dans plein de trucs qui n’ont rien à faire là.
Sur mon ordinateur comme sur n’importe lequel, l’heure s’affiche en haut à droite. À chaque piqûre ce soir-là je regardais. 23:34. 23:55. Puis est arrivé ce moment où, juste après l’exécution du kamikaze entre deux doigts j’ai vu: 00:12. Bien. Mes adversaires avaient donc choisi l’option 3, ce qui est leur droit, je respecte leur liberté. Alors j’ai relevé mes chaussettes en enfilant à l’intérieur le bas de mon pantalon (avec haine) et bien que j’avais désormais trop l’air d’un con ma mère, j’ai stoïquement continué ce que je faisais... jusqu’à ce que fatigue arrive. Subséquemment j’ai transféré les nouveautés sur clé USB et j’ai tout plié, “chrais pas étonné qu’on ferme”. Après j’ai séché quelques binouzes en écoutant au casque “’cross the green mountain” de Bob Dylan, chanson de circonstances (toutes monstrueuses proportions gardées), ‘in an ancient light that is not of the day’, et je suis allé me coucher avec l’état d’esprit bisounours d’Eisenhower le soir du o5 juin 1944... ‘they never dreamed of surrenduring, they fell where they stood’.
Face aux premiers cafés le lendemain plus ou moins matin, au lieu de rêvasser comme d’hab’ je me suis réinjecté dans les oreilles un petit coup de “’cross the green mountain” pour me mettre en bouche, ‘something came up out of the sea, swept to the land of the rich and the free’. Après j’ai un peu réfléchi, et en homme de bon sens décidé l’évidence comme aurait fait n’importe qui à ma place.
Pour commencer j’ai passé l’aspirateur partout, à fond. Malgré ça, un peu plus tard je me suis encore fait piquer une guibole. Je suis donc céans allé au supermarquette et alors que ça ne m’était plus arrivé depuis des années j’ai acheté du ‘Zyklon B’ (avec un B comme Baygon) —deux bombes, format ‘familial’. En rentrant je me suis arrêté à la coop bio, acquérir des ‘pipettes anti-puce’ pour chats, un produit à base d’huiles essentielles —même s’ils étaient la cause directe et unique de ce merdier je n’allais quand même pas empoisonner les ronronnants vecteurs à l’origine de tout ça, sur le coup c’était certes épidermiquement tentant par pure vengeance soulageuse mais je m’en serais voulu toute ma vie et la Patronne ne me l’aurait à juste titre jamais pardonné... alors sachons ‘juste milieu’ garder, miaou. Le Baygon ça ne me plaisait pas trop, une sacré chimie quand même, un espèce d’agent orange qui ne donne pas trop confiance question ‘dommages collatéraux’, et la Patronne reste toujours très stricte sur les produits qu’on emploie dans la maison, que du biodégradable... mais bon... elle était au boulot et c’est cas de force majeure, comme on dit —et puis moi je ne vote pas écolo, je vote social-traître, libéral-libertaire... alors on liquide d’abord les puces, on sauvera la planète un autre jour avec Nicolas Mulot et José Mové comme la gale.
Rentré à la maison j’ai attrapé par le pyjama puceux ma vieille Tatouze préférée, hop une pipette bio entre les omoplates et dehors, allez mémère, va te dégourdir les coussinets dans la nature. Au suivant, le GhostPisseur qui écrasait sur le canapé... chopé par le blouson roux, pipette sur le dos et dehors avec son regard de furieux comme au ‘bon vieux temps’ de “tu connais Brice Hortemiaou?”. Puis j’ai interpellé le troisième matou, Pédaluile, qui roupillait sur son coussin au deuxième étage comme un gros sac à RonRon qu’il est... pipette, dehors, va regarder les vagues, ça te causera des émotions esthétiques qui te feront un peu oublier ton estomac jamais rempli dans ta tête. Ensuite j’ai verrouillé la chattière, que tout ce beau monde ne nous ramène pas à domicile les sans-papiers de son pelage, allez plutôt les semer dans l’herbe, et au passage précisez-leur qu’elle est plus verte en Angleterre. Bien. Hé oui, c’est pas très angélique mais faut c’qu’il faut... non?
Ensuite j’ai tout rangé à l’abri, la bouffe, les fringues, la vaisselle... foutue corvée, meuhdeuh, je suis chômeur bientôt de longue durée, je n’ai pas que ça à foutre dans la vie —comme disait Gérard Lanvin dans ‘le prix du danger’. Une fois tout calfeutré... “in Baygon Jaune we trust!”, mouchoir sur le nez j’ai vaporisé les deux flacons d’insecticide sur tout ce qui chez nous ressemble à du plancher, puis je suis sorti boire un coup au bistrot avec un peu de remords en pensant aux plantes vertes de la Patronne, “guerre gross malheur”. Une demi heure plus tard je suis revenu à domicile, j’ai ouvert toutes les fenêtres et attendu un peu au jardin juste le temps de lapper une bière en subissant le regard d’incompréhension abyssale de Tatouze à qui j’ai ouvert la porte du garage pour qu’elle aille se réfugier dedans, ce qu’elle a fait illico... puis je suis revenu à l’intérieur, j’ai à nouveau passé l’aspirateur partout. Et je ne me suis plus fait piquer, ‘Baygon rules!’ —du moins, pendant quelques heures... car c’est revenu, en moindre intensité qu’au début, certes, mais Al Qæda sévissait toujours un peu. Je tentais de rester confiant, me disant que les barbudos à keffieh Herr Baygon nous les éradiquerait à l’usure dans la mesure où je saurais m’astreindre à ne pas m’user avant. Totale détermination, je —pas d’autre choix, t’façons.
Alors tous les jours à partir de là, une dose de Baygon + l’aspirateur. Et indéniable que le cheptel des agresseurs fondait, sûr, mais après l’orage chimique il en restait toujours à nous bondir dessus malgré les efforts, ça devenait décourageant, on commence à penser à Stalingrad... Au bout de quelques jours de ce régime nazi que nos agresseurs nous avaient contraint d’adopter contre nos convictions profondes, fatalement, de “in Baygon Jaune we trust!” on est passé à “in Baygon Jaune we doubt...”. Parce qu’en plus c’est superprenant comme organisation, à chaque fois j’étais obligé d’enfermer les chats dehors pour pas qu’ils respirent le poison, et tout planquer le comestible avant d’opérer, sans même parler de cette lancinante tristesse en pensant aux plantes vertes qui seraient bien trop lourdes et nombreuses à sortir. Deux heures par jour dans le nettoyage à la Léon, au bout d’une grosse semaine j’en avais plus que marre, genre l’autre Sisyphe qui toute sa vie pousse son rocher pas trop Suchard. Et malgré les vagues successives de Zyklon B les survivants des gazages continuaient encore leurs provocations sur nos mollets, à croire que les interstices des planchers occidentaux c’est comme les grottes d’Afghanistan. Usant. Bon...
La Patronne commençait à dire qu’on y arriverait jamais, ces saloperies se reproduisent plus vite qu’on les extermine. Elle me semblait un peu découragée, avec dans la tête une déprimante impression d’histoire sans fin. Je lui disais qu’il ne fallait pas espérer s’en débarrasser en une seule fois mais procéder avec méthode et constance, les massacrer tous les jours, les affaiblir, les diminuer... parce que quand on veut tout d’un coup hé bien on n’obtient jamais rien, ou alors on se retrouve dans le camp des démissionnaires confortablement relativistes pour qui sous prétexte que tout ne peut être irréprochablement parfait rien ne doit être tenté, on laisse tous les petits fouteurs de merde prendre de l’importance, on se ramollit pendant qu’autour ça se renforce et on finit détruit comme l’Empire romain rendu incapable de se défendre par excès de ventre repu dans un environnement féroce qui va croissant, lui. Alors tenons bon, vu qu’on n’a pas le choix, sauf à abandonner les lieux. Je lui disais qu’on procède comme les démocraties quand elles sont attaquées. On laisse brâmer les défaitistes et on sabre l’ennemi, on sabre sans discontinuer... en face ça finira par diminuer, ces vermines comptent plus sur notre renoncement que sur leurs propres forces, “’cross the green mountain” du Zimmerman errant. Alors on n’en sera sûrement pas débarrassé ce soir mais déjà on s’en subira moins que ce matin et les survivants compteront des éclopés rendus peu nuisibles... et au final on les niquera jusqu’au dernier, le tout étant de trouver la bonne stratégie et de s’y tenir. On leur a proposé la paix, ils ont choisi la guerre... ils l’ont, pour eux ça se terminera au cimetière. Elle restait sceptique, me trouvait très optimiste. Je veux bien... mais on fait quoi, alors? On accepte de passer notre vie en compagnie de puces qui nous piquent les mollets et deviennent de plus en plus nombreuses jusqu’à nous submerger en rendant l’existence impossible? En régime démocratique ce n’est pas acceptable, dans la ‘famille déviant’ on ne peut tolérer que ce qui n’est pas incompatible avec le bien commun de la majorité au quotidien. Mais manifeste que Baygon, l’aspirateur et tous nos efforts sont insuffisants ou inadaptés à la nuisance, au bout de dix jours de ‘carpet bombing’ c’est évident, dans dix jours on en sera encore à peu près au même point alors sous peine d’épuisement il faut changer d’angle de riposte. Chercher, trouver, exécuter.
L’image que j’avais en tête sur la question de la logique générale de l’opération c’est comme quand je fais griller des saucisses au barbeuquiou. Quand elles sont bien cuites de tous les côtés, j’ai un peu de mal à les sortir du feu pile au moment où il faut avec la petite pelle prévue à cet effet dans la panoplie d’Empereur du Barbeuque que m’a offert l’un de mes meilleurs amis pour qui je nourris une joviale pensée à chaque fois que je mets du charbon de bois dans la gamelle à grillades. Les saucisses cuites, quand je veux en sortir une ça roule sur la grille et avec la chaleur on ne peut pas trop rester à jouer les marioles au-dessus, mais en même temps on ne peut pas non plus trop différer le transfèrement sous peine de se retrouver face à des bouts de carbonate cancérigène à s’avaler. C’est agaçant, et même humiliant quand on a du monde. Me suis fait chier pendant des semaines avec ça, les saucisses narquoises. Un jour j’ai compris avec mon petit cerveau que si au lieu de les sortir une par une, les saucisses rôties, je les concentrais au même endroit du foyer eh bien en essayant de les prendre les six en même temps j’en chopais quatre d’un coup, voire cinq, et ensuite la dernière n’était plus un problème puisque c’est la dernière, on peut tranquille se concentrer dessus pendant que ses petites sœurs attendent dans l’assiette, cuites à point. Hé bien pour la ‘pucerie révolutionnaire internationale’ c’est pareil, comme l’Otan face aux islamistes, comme moi avec mes saucisses. Et le premier ahuri qui viendra m’expliquer que ce système n’est pas valable parce qu’en voulant capturer six saucisses grillées je n’en attrape ‘que’ quatre ou cinq d’un coup, hé bien, ça prouvera jusque qu’il aura parfaitement ingurgité tout le lamentable baratin capitulard de nos intellectuels les plus engagés qui finiront pendus en place publique au début de la prochaine guerre, et va enculer les doryphores ailleurs avec tes vains raisonnements de branleur verbeux incapable de faire quoi que ce soit de tes 21 doigts mais par contre très agité de la langue dans le vide contre l’intérêt de ceux que tu prétends défendre pendant que le monde poursuit sa route vers on n’ose parfois trop imaginer quoi.
C’est vrai qu’on n’est pas équipés pour lutter, voilà ce qu’on se disait après une grosse semaine de guerilla avec les moyens du bord. Notre aspirateur c’était une antiquité. Un engin lourd comme l’âme de Dieudonné, et qui fonctionnait aussi bien que l’URSS sur la fin. Nous, en matériel d’entretien, on possède ce qu’il faut pour tenir la maison propre mais on n’est pas préparé aux agressions spéciales. Dans leurs budgets de fonctionnement les démocraties c’est pas comme les dictatures, le crédit militaire reste restreint, il y a des postes plus importants pour le bien du peuple. Alors quand on nous attaque ça commence toujours par un Pearl Harbor ou un 11 septembre, inévitable. Et puis ensuite on se ressaisit, on réagit, on réoriente la logistique, contraints et forcés on recadre dans un temporaire champ guerrier toute notre puissance d’ordinaire pacifique, on met en place ce qu’il faut et autant que possible on frappe avec ferveur, ciblage et mesure, ‘it’s the last day’s last hour of the last happy year’. C’est pour ça que l’armée américaine qui était presque dérisoire en 1941 a causé Hiroshima quatre ans plus tard, aucun Grand Timonier ne peut rien contre toute l’énergie d’un pays soutenu par sa population pour une cause aussi juste que vitale, ‘and that I was loyal to Right and to Truth’. Alors c’est sûr qu’avec notre vieil aspirateur qui peinait à capturer les poussières, Oussama Ben Pupuce devait se marrer dans sa barbe malgré le Baygon qui avait pourtant déjà rapporté un sacré paquet de vierges à pas mal de ses partisans morts en martyrs de la ‘vraie foi’ ou une arnaque du genre. Donc je suis allé à la grande ville en acheter un nouveau d’aspirateur, moderne, d’une puissance impressionnante, un vrai B52, de quoi sérieusement déloger tout ce se qui traîne de terroriste dans les rainures du parquet. Et tant que j’y étais, au magasin, j’ai aussi investi dans un distributeur de napalm biologique nommé Vaporetto. De la vapeur à 12o° dans les lattes ça devrait anéantir jusqu’au dernier œuf pondu par nos envahisseurs impérialistes, avec rien de toxique pour nous, les chats et ces pauvres plantes vertes dont la vision quotidienne me rendait mélancolique depuis trop de jours aussi consécutifs qu’un chapelet de saucisses dont on ne voit la fin —tout bénef le Vaporetto, quoi. 8oo € de douloureuse pour l’ensemble mais bon, quand on me cherche on ne tombe pas sur l’ami Ricoré, ou alors dans sa version “you talking to me?!!!”.
Sitôt rentré à la maison je m’y suis collé. Aspiration surpuissante générale suivi de l’ébouillantage d’éventuels survivants. Ah ça les a calmés les djihadistes, 12o° dans les mandibules ça cause des sensations aux combattants de la Vérité Divine... ils n’ont même pas eu le temps de comprendre que MacArthur était de retour aux Philippines et pas pour profiter du panorama, du moins pas dans l’immédiat. Ils ont dû salement regretter de ne pas avoir négocié quand ils le pouvaient, les révolutionnaires. Mâles, femelles, enfants, vieillards, malades, handicapés, opposants politique, pacifistes éventuels... Vaporetto pour tout le monde, comme ça y’a pas de jaloux ni de plaignants. Un ravage, le génocide parfait, de quoi leur donner la nostalgie du Zyklon B... j’ai même envisagé de me coudre sur la manche un petit drapeau à étoiles jaunes sur fond bleu mais j’ai pas fait, si un jour ça devait il sera toujours assez tôt de —même mon humour noir trouve ses limites, voyez-vous.
Pendant une semaine sur mon plancher, turbo-aspirateur + l’enfer de la vapeur. On n’était plus attaqué depuis plusieurs jours mais je continuais quotidiennement en maniaque pépère à qui l’on a un peu trop piqué les mollets, des fois qu’il en resterait quelques uns de la bande à Oussama planqués dans les plus profonds recoins du plancher —zéro pitié... ben quoi, ils en avaient eue, eux, de la pitié? Car on savait trop bien que si l’éradication n’était pas totale, une semaine plus tard le cirque recommencerait pareil. Donc éradication totale.
En quelques jours: “objectif atteint, cap’tain” On range le matos, on raccroche le casque à pointe et levée de l’état d’urgence, retour à une vie bourgeoise de prolo au chômedu millésime ‘crise mondiale’.
Et depuis, en préventif, une giclée de Vaporetto hebdomadaire sur tout le parquet et une pipette mensuelle à chaque chat, histoire de rendre impossible la reconstitution des camps d’entraînement de nos ennemis éliminés par le glaive faute d’avoir accepté la digne issue diplomatique que les agressés leur avait proposée en toute honnêteté avant le début des hostilités, non mais.
Depuis la résolution de ce prenant problème, tous les jours en descendant de la chambre et avant même de me préparer un café je commence ma journée par génuflexionner devant Saint Vaporetto, notre Sauveur Bien Aimé, fidèle supplétif du Camp de la Liberté en butte au totalitarisme.
Les chats continuent à vivre leurs vies comme il se doit, évidemment, alors malgré l’extermination du camp adverse il est depuis arrivé deux-trois fois que je me sente une petite piqûre au mollet, une puce isolée ramenée de l’extérieur par l’un deux. Dans ces cas-là, d’un doigt je relève le bas de mon pantalon et entre pouce et index de l’autre main je capture le kamikaze. Et je lui dis:
— “Amie puce, nous sommes des démocrates. Nous répugnons à la violence aveugle ainsi qu’à toute forme de torture inconsidérée envers nos frères vivants.”
Et je frotte mon pouce contre mon index jusqu’à ce que désagrégation de l’assaillant solitaire s’en suive.
— “Mais fallait choisir le bon camp, camarade.”
Et hop, pichenette vers la terrasse —dans le parfait respect de la déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen, comme il sied un ‘état de droit’ du XXIè siècle.
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Le 2o novembre, “élève perturbé par son adolescence”.
Publié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu