AU DELÀ DU RÉEL, L’AVENTURE CONTINUE
Paul Nougé, La Jongleuse, de la série "Subversion des images", 1929-1930 / Épreuve gélatino-argentique, tirage moderne de Marc Trivier d’après le négatif original, 20 x 20 cm / Archives et musée de la littérature, Bruxelles.
Aburdité du moment, le Surréalisme n’a de cesse de s’inviter sur ces quelques pages. Il ne manquait plus qu’il ne fasse son apparition dans ma vie.
C’est donc chose faite ! En fanfares s’il vous plaît. De quoi expliquer ma longue absence en ces lieux… et ma présence par cette nuit d’octobre où mes idées vagabondes nuisent à mon repos salvateur…
Après vous avoir conté Monts et merveilles quant aux collages de Max Ernst, exposés au Musée d’Orsay il y a de cela quelques temps… Sans oublier la plupart des derniers billets postés en ces lieux, chacun emprunt d’une once de surréel… voici venu le temps de vous glisser quelques mots sur La subversion des images, exposition qui se tient depuis le 23 septembre dernier au Centre Pompidou.
Je ne voulais rater cet événement pour rien au monde. Pire, je l’attendais.
Bien que je n’aille au Centre Pompidou qu’avec une très grande parcimonie depuis que je ne suis plus étudiante en arts et de surcroît considérée comme « vieille » dans la plupart des musées parisiens (voire français)… [depuis qu'un individu à décrété qu'au delà de 26 ans on n'avait plus le droit de bénéficier de tarifs réduits (étudiant ou pas !). Voici comment la majorité de mes amis doctorants - et moi même, égarée dans les études longues et souhaitant en sortir au plus vite par des chemins détournés - n'ont pratiquement plus accès à la culture. Effarant... mais là n'est pas le sujet du jour], il fallait absolument que je fasse l’effort de m’y rendre. (Parce que je sais, aussi, que je suis presque toujours « servie » lorsque je m’y rends… que ce soit pour la grande exposition surréaliste, l’exposition Hitchcock… ou que sais-je encore ?)
Une fois mes 12€ déboursés, non sans amertume, le sésame en poche je pouvais donc me jeter à corps perdu « dans » les oeuvres exposées pour l’occasion. Centaines de photographies ubuesques, absurdes, en un mot « surréelles » – si l’on en croit la légende.
Noire & Blanche 1936 © Man Ray Trust - ADAGP Paris 2008
Découverte de clichés amusants et amusés d’artistes épatants, touchants, tendres, drôles, créatifs, etc.
Sourire aux lèvres, de me déplacer d’image en image, dressant des parallèles autour de pratiques évocatrices : rares sont ceux qui n’ont un jour fabriqué de telles mises en scènes… coupé, collé, déchiré, imaginé de toutes pièces des scénarios absurdes ou étonnants… Pièces de photomatons, images privées, images détournées, clichés scientifiques, tout peut devenir surréel…
Je vous invite à découvrir cette exposition à votre tour. Vous émerveiller devant de célèbres photographies (d’un Man Ray, d’une Dora Maar, d’un Hans Bellmer, etc.) et de vous arrêter sur les moins connus (si je puis dire…) : s’étonner de rencontrer le nom du non moins célèbre Henri Cartier-Bresson… Ouvrir grand les yeux devant les autoportraits de la nantaise Claude Cahun, énigmatique figure du surréalisme… Voir ou revoir les étonnants miracles dévoilés par Jean Painlevé… S’arrêter devant un film de Buñuel… prendre le temps de ne rien rater. De tout contempler. De voir. Enfin voir. (Et puis pour 12€ on peut bien s’attarder un peu non ?)
Images de vie courante, pornographiques, artistiques, publicitaires, documentaires… La subversion des images (titre emprunté à la série de Paul Nougé citée plus haut : voir image de haut de page) se donne en spectacle jusqu’au 11 janvier 2010. Le détour vaut la dépense*.
Sur ces mots, je vous quitte et m’en vais essayer de dormir pour les quelques quatre heures restantes… avant la sonnerie du réveil.
Demain sera un autre jour, sous le signe du surréalisme, toujours… Et une fois de plus je compte bien provoquer un peu le destin… J’ai prévu un petit extra… Extraordinaire.
Portez vous bien !
* A mon humble regret je ne saurai prendre en mains le SAV… merci de garder vos plaintes pour vous… ou de les confier aux trous dans les arbres. Ils sont aussi là pour ça, ne l’oublions pas.