Mais bon, ça n'est pas le thème du sujet de ce soir.
Non le thème ça serait plutôt : "comment réussir à se pourrir la vie toute seule comme une grande et à saboter soi-même le bonheur qui nous entoure".
Ca fait pas titre de Psychologies-point-com franchement ? Au moins article de Marie-Claire !
Dieu merci, après deux ans de psychanalyse, j'arrive enfin à fermer ma gueule et j'évite de pourrir la vie dudit conjoint avec mes angoisses à six francs soixante-huit et deux qui nous font huit.
T'es là, t'es bien, t'es heureuse, t'es amoureuse.
Tu te sens tellement bien que tu t'en trouves presque conne.
Non sérieusement, y'a une mini Louloute en toi, celle qui étais là y'a 6 mois, qui se marre en se foutant de ta gueule et en te montrant du doigt genre "t'en a pas marre d'être aussi mièvre là ? Avec tes namour, bébé, chaton ?? Nan sans blague Louloute, tu pars pas un peu en vrille mode Barbie ? Tu t'es faite lobotomisée le cerveau ou quoi ?"
Ben nan, t'es juste amoureuse.
T'as résisté pourtant, t'as tout fait pour éviter ça. T'as biaisé, t'as triché, t'as menti, t'as couru, t'as fuis, t'as fait demi-tour, double salto arrière et retombée en chandelle en tapant dans les mains, hop ! Mais ça n'a pas suffit !
C'est dimanche matin, y'a du soleil, t'es dans le lit couverte jusqu'au nez parce que ça caille dehors et t'es juste contente comme une grosse niaise qu'il y ait un type qui dorme à côté de toi.
Attends, rappelle-moi un truc ? Fémi-quoi ? Féministe ? Humm, ben écoute, y'a la théorie et puis y'a la pratique hein ! Parce qu'être toute fière de soi pour ça, faut quand même pas trop se la jouer ni-pute ni-soumise. Mais j'amalgame là !
Donc t'es heureuse. Bien, parfait, hourra, viva la vida, tralala poum poum.
Tu te plains depuis des mois de ton célibat, et gnagnagna, et je veux rentrer au couvent, et les hommes sont tous des cons, et blablabla....
Bon bah happy end là du coup !
Non ? Comment ça non ?
Ben non. Sinon je ne vous en ferais pas un fromage depuis tout à l'heure et on se regarderait "Joséphine ange gardien" peinard au lieu de trainer sur la vie de Louloute.
C'est suspect ce bonheur, c'est fragile cette stabilité. Ca t'inquiète.
En fait, pour être honnête, tu te demandes à quel moment ça va te péter à la gueule...
Tu te dis "oh oh" (si si, tu te dis oh oh, tu te prends un peu pour le Père Noël parfois... nan mais tu gobes des pilules roses pour te calmer hein). Donc tu te dis "oh oh, c'est quand qu'il va se barrer en courant et m'écrabouiller le coeur contre le trottoir ?"
Là tu t'en veux. Parce que tu sais que ta méfiance elle vient du passé (wahaaa, t'as fait psycho toi non ?). Et putain tu t'en veux de laisser le souvenir de deux/trois connards mal dégrossis agirent aujourd'hui encore sur ta vie et ton ressenti.
Ouais... mais le truc c'est que là tu le sens bien.
Et à l'époque aussi tu le sentais bien. T'as même cru que c'était bon, que c'était le bon.
Tu t'es bien ramassée la gueule à l'époque, hein, Louloute ? Tu t'es bien faite eue !! T'as bien morflée aussi, genre des mois après, quand t'as eu fini de faire ta grande !
Du coup là on fait quoi ?
T'as beau tourner le problème dans tous les sens, y'a rien à faire.
T'es juste accro d'un type,un type aussi banal que la Terre en porte des milliers, mais tu sais pas pourquoi, quand tu le regardes ça fait tilt.
Alors quoi ? Tu comptes te barrer avant qu'il ne se barre ? Tu vas tellement le harceler et lui mettre la pression qu'il va se casser en courant en changeant de pays comme l'autre ?
Non, pour une fois tu vas éviter d'être bête comme tes pieds, flippée comme une ado et empotée comme une poule qui aurait trouvé un couteau à huitres.
Tu vas bien fermer ta grande bouche déjà pour m'éviter les phrases du genre de samedi soir sur le fait de dire ou non les trois mots magiques et tu vas vivre cette histoire simplement et sans prise de tête.
Je te préviens Louloute, on fait le point dans une semaine, t'as intérêt d'être d'équerre !