Une journée avec moi

Publié le 21 octobre 2009 par Britbrit


Vous en rêviez sans jamais oser me le demander. Alors rien que pour vous chez Lectorat adoré (vous remarquerez la majuscule à lectorat signe de grand respect typographique envers vous), je te propose de vivre une journée en ma compagnie.
Enfin manière de parler ; je ne vais pas non plus vous convier à venir à mes côté passer quelques heures où vous auriez la malveillance de dépouiller mon frigo et cradosser mon tapis 100 % synthétique. Non, non, non.

Grâce à la magie des mots, vous allez avoir la chance de découvrir un peu de mon intimité quotidienne et constater que je suis comme vous. Ou presque.

10h30. Comme tous les matins, je me réveille de bonne heure, sous les griffes de mon chat. Les yeux collés par quelques cacas d’œil signe d’un sommeil réparateur bien que trop court, je tente de trouver la direction de la salle de bain. Sous la douche, je fais semblant d’hésiter entre 5 gels douche entamés mais je prends toujours le même : le Bourgeois Aphrodisiaque. Ce n’est pas parce que l’on est célibataire que l’on n’a pas le droit d’avoir des pia pia pia dans son corps dès le matin.

Toute proprette, le cheveu gonflé et les yeux décongestionnés, je saute dans un jean et file vers la cuisine pour un petit déjeuner « starter ». Là j’hésite entre un café au lait et un Bailey’s. Mon cousin Vincent qui a fait son Erasmus à Dublin m’a dit qu’à peu de chose près c’était la même chose pour peu que l’on aime le café froid. Alors comme cela ne me pose pas de problème, je n’hésite jamais bien longtemps entre les deux.

Je profite de ce moment privilégié pour m’informer en lisant la presse et soigner ainsi ma culture générale. Un rituel à ne pas manquer si l’on veut briller en société ! Par exemple, aujourd’hui j’ai appris que :
1/ Kelly Osbourne est la It girl à suivre sur la red carpett (heu, dites-moi les filles de Elle, l’an dernier vous l’aviez élu « pourri look of the year » ? Faudrait savoir. )
2/ Miss Californie n’aurait pas remboursé la pose de ses implants mammaires au Comité de Miss. Un scandale !
3/ le premier roulage de pelle détermine l’intensité de ta vie sexuelle ad vitam aeternam (ça, je l’ai lu dans Jeune, jolie et friquée). Si j’avais su, je n’aurais jamais fait mes premières classes sur mon Kiki (le singe en peluche, on est bien d’accord…). Je suis persuadée que c’est la raison pour laquelle aujourd’hui 48 % des gentlemen qui se retrouvent dans mon lit sucent leur pouce et qu’ils sont un peu plus de 32 % à avoir au minimum 1/3 de leur surface corporelle recouverte par des poils synthétiques ( ?).

Cultivée pour la journée, j’allume ensuite mon ordinateur. Mails, Facebook, Ladies Room, Vente Privée,… je vis ma vie de no life avec délectation tout en dégustant une tasse de café avec du rhum et quelques épices « magiques ». Je tiens le secret de préparation de ce délicieux breuvage de mon Oncle George qui s’y connaît plus que bien en mélanges. D’ailleurs, c’est souvent grâce à eux qu’il fait des choses un peu farfelues comme expliquer à son chien pendant deux heures les raisons du déclin de l’empire Ottoman sous prétexte que tout être vivant à droit à l’éducation. Le chien est mort peu de temps après. Cela dit aucune relation de cause à effet n’a été prouvée par le vétérinaire présent sur les lieux pour l’autopsie de la cervelle (elle aurait explosée sans raison apparente).

Vient vite le moment où je dois commettre quelques écrits. Inspiration ou non, je m’applique a toujours chercher des idées, à les mettre en forme, à corriger la moindre phrase, le plus petit mot.
J’ai commencé à écrire comme tout le monde en CP. Mais le vrai déclic date du jour où j’ai gagné le concours de rédaction de mon école organisé pour la Fête des Grands-mères. Tout le monde avait la larme à l’œil, surtout mes grand-mères invitées pour l’occasion, quand j’ai lu à haute voix le récit de ma visite sur leur future tombe. Un texte projectif qui m’a valu 1 mois de corvée de vaisselle et une privation de 2 mois de Club Dorothée. Le bagne !

A 15 heures, Maria, ma femme de ménage fait son entrée. Question nettoyage, sa philosophie se résume à « Mouillé, c’est lavé. Sec, c’est propre ! ».Cela dit, en dehors de toutes compétences professionnelles, j’aime bien Maria. Surtout quand elle revient de ses vacances au Portugal avec quelques bouteilles de Porto ; elle dit que cela fait du bien aux écrivains même s’ ils ne sont pas aussi célèbres et talentueux qu’ils le croient : « Comme vous, Mademoiselle BritBrit » conclue-t-elle toujours. Maria est un ange, elle sait toujours me faire plaisir.

Je suis quelqu’un d’assez sportif. Régulièrement, je fais une série de 20 abdos les pieds coincés sous le canapé (aïe !), et parfois je pousse le vice à enchaîner sur une partie de Wii Sports, spécialité Bowling. Je me réhydrate ensuite avec un bon verre de vin blanc moelleux. C’est plein de bons oligo-éléments et il paraît que cela réduit le cholestérol. C’est qui s’appelle prendre soin de soi.

Le soir, ma mère squatte mon téléphone pendant une heure pour m’annoncer (en vrac) :

1. Que mon père est attifé comme un épouvantail,

2. Qu’il a encore grossi,

3. Que tout ça n’empêche pas la voisine de le lorgner depuis la fenêtre de ses toilettes,

4. Qu’elle va divorcer (ma mère, pas la voisine),

5. Que finalement non. Elle préfère attendre que le chat soit majeur ; il pourrait mal vivre un déménagement.

Je dis « d’accord ». Elle raccroche sereine à l’idée d’avoir réussi à sauver sa vie couple mais sans oublier de me glisser qu’il serait temps que je me trouve un bon mari. Je ne réponds que la vie en solo n'a pas de prix.

A 1 heure du matin, je m’abandonne dans les bras de Morphée non sans avoir regardé mon téléphone portable. En fond d’écran, le profil d’un homme à nez original. Finalement, je me sens seule...