Magazine Journal intime

Quelle vie trépidante et pleine de risques !

Publié le 21 octobre 2009 par Anaïs Valente

L'autre jour, j'ai pris une décision.  Une fameuse décision.  Le genre de décision qui chamboule toute une vie et qui fait que plus jamais, mais vraiment plus jamais, elle ne sera comme auparavant.

Une décision irrévocable, qui allait transformer mon existence à tout jamais, j'en étais persuadée.

Accrochez-vous, car je ne l'ai pas prise à la légère, cette décision.

Il m'aura fallu plus de trente ans pour la prendre.

J'ai décidé de m'acheter des draps en flanelle.  Enfin une housse de couette en flanelle, passque chuis moderne moi, j'ai des couettes dans ma vie depuis mon adolescence, et j'ai jamais aimé les draps qui se chiffonnent et les couvertures qui grattent, moi, ma bonne Dame.

Après des années dans des draps (enfin des housses de couette) en coton ou mixtes (c'est ma môman qui m'avait prétendu que le coton pur ça rétrécit et que je devais acheter du mixte, mais j'ai pas obtempéré souvent et j'ai aussi acheté du coton qui n'a pas rétréci, na), après des tas d'hiver à grelotter lorsque je me mets au lit, à attendre patiemment, roulée en boule, que les draps en coton ou mixtes se réchauffent un peu (si peu), j'ai franchi le cap fatidique.

Oui, fatidique.

Car, pour moi, dormir dans de la flanelle, c'était digne des grands-mères, des Popek en caleçons molletonnés ou des petits enfants frileux.  Pas des Bridget Jones en herbe telle que moi.

Mais je vieillis... je me transforme inexorablement en grand-mère (sans petits-enfants, la grand-mère, mais soit).  Et j'ai eu envie de flanelle.

J'ai donc enquêté autour de moi, pour réaliser que tout le monde, quasi sans exception, jeune ou pas, hommes ou femmes, passe ses hivers dans de la flanelle.  Apparemment je suis le seul spécimen sur terre, ou du moins dans la partie de la terre oùsque les hivers sont un tantinet froids, à prendre le risque de dormir dans du coton ou du mixte d'octobre à février.

Donc, l'autre jour, chuis partie flaneller (néologisme signifiant « flâner à la recherche de draps en flanelle ») en ville.

Et j'ai trouvé une jolie parure en flanelle.  Je voulais du bordeaux, j'ai pris du gris, y'avait que ça.  Je tenterai de trouver une parure bordeaux prochainement (si vous en repérez, prière de m'avertir rapido presto, merci ô chers lecteurs adorés).

A peine rentrée, j'ai descendu ma couette d'hiver, la big méga grande de 2,2 m sur 2,4 m, la big méga épaisse et la big méga lourde, et j'ai tout installé sur mon petit lit étroit pour amoureux transis (ou célibataire endurcie).  Ce ne fut pas une mince affaire, car la flanelle, ça accroche, ça glisse pas comme du satin, et faire entrer cette couette épaisse et grande comme deux terrains de foot dans une housse, c'est jamais la joie, mais dans une housse en flanelle, c'est encore moins joyeux je vous le dis.

Après deux heures d'efforts et trois douches, j'avais enfin mon joli lit tout en flanelle.

Et ben franchement, je me demande comment j'ai pu faire durant tant d'années dans du coton ou du mixte.  Keske c'est confortable.  Keske c'est chaud.  Keske ça donne envie de plus bouger de tout le WE, cette flanelle...  Le bonheur.  Le vrai.  Le vrai de vrai.  Même que j'ai bien envie de choper une chtite mononucléose pour squatter le lit durant quelques semaines, et profiter de ma flanelle, rattraper le temps perdu...

Voilà, c'était l'épisode « Anaïs découvre la flanelle ».

Je sais que ça vous a passionnés.

Vous me direz, pourquoi ce titre, Anaïs, « une vie trépidante et pleine de risques ».

Passqu'il paraît que la flanelle sans séchoir électrique, c'est l'enfer, ça pue l'humidité si ça sèche trop longtemps, trop lentement, ça pue l'écharpe en lapin toute humide que j'ai essayée sur le marché l'autre jour même que j'ai failli dégobiller, ça pue l'haleine de Gaston, l'ignoble chien qui pue, pète et ronfle (enfin qui puait, pétait et ronflait, paix à son âme, il le fait désormais au paradis des chiens, Gaston, ce chien si attachant malgré tout).

Et j'ai pas de séchoir électrique moi, rien qu'un séchoir « tour » qui sèche vraiment pas vite dans mon living glacial. 

Voilà pourquoi ma vie est trépidante et pleine de risques... promis, je vous raconterai la façon dont mes draps en flanelle sèchent, odeur comprise, je suis convaincue que ça va vous passionner.



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