L’Eglise est véritablement sel de la terre et lumière du monde (Mt 5,13-14). En toutes ses phases, elle demeure la même, sans se dissiper, sans s’obscurcir. Elle ne vieillit jamais. Elle ne perd jamais la conscience de son identité et de sa vitalité. Jamais elle ne se dément ni ne se transforme ou se corrompt. Jamais elle n’admet les éléments mondains qui ne sont pas selon le Christ. Tout au contraire, par réaction vitale, elle les élimine et les repousse. En même, temps elle puise opportunément en elle, «tirant le nouveau de l’ancien», se renouvelant comme l’aigle en une jeunesse perpétuelle, déployant la variété de ses splendeurs, illuminant les hommes selon leurs nécessités, portant enfin à tous les siècles la parole éternelle qu’ils attendent d’elle pour leur salut. Ainsi elle harmonise la spéculation et le sentiment, l’élévation des idées et un sens parfait de la réalité, un fidèle et inébranlable amour de la Tradition et le sens d’une continuelle rénovation, en corrigeant ou évitant radicalement les désordres qui pourraient résulter de l’une de ces tendances, si elles devaient agir séparément.
Par sa vitalité indéfectible, l’Eglise vit et vivifie tous ceux qui la reçoivent, en leur donnant une vie intégrale et pleine. En vivant et en vivifiant autrui, elle évolue continuellement, sans se transformer jamais ni cesser d’être intégralement la même. Elle demeure celle que Jésus-Christ a instituée aux jours de son pèlerinage, celle dont il a voulu, comme le grain de sénevé, et conformément à la loi vitale qu’il a inscrite en elle, qu’elle se développe jusqu’à couvrir de son ombre toute la terre, croissant en tout selon Lui, pour pouvoir, en sa totalité, parvenir à la mesure de l’Homme parfait. Elle demeure, enfin, telle qu’elle devra régner – une fois atteintes sa plénitude et son expansion – comme digne Epouse du Christ, pour demeurer éternellement avec Lui dans la gloire de Dieu le Père. Telle est la Vie et l’Evolution de l’Eglise! Tel est son développement et telle est sa vitalité! [à suivre]
J.-G. Arintero, o.p.