Quand il faut raconter de grasses bêtises - y compris fascistes - et bramer comme cerf en rut en décrivant mes soirées bondage, je ne suis jamais en retard d'un amalgame nauséeux, ne passe jamais à côté de la moindre occasion de démagogie, et je me permets de singuliers raccourcis avec une Histoire que je maîtrise peu ou mal, ou en tout cas la tord dans suffisamment de sens pour lui faire dire ce que je veux.
En revanche, je ne vois aucun inconvénient à chanter les louanges de criminels de guerre dans les colonnes barbantes de mon blog du moment que ceux-ci ont été du "bon" côté de la politique, celle qui consiste à créer de la "démocratie populaire" à coup de pieds au derche et mandalles dans la gueule dans des pays qui vont se remplir ensuite de pauvres. Les pathétiques billets sur Morales ou Chavez sont à ce titre éclairant sur le deux poids-deux mesures de la "pensée" de mon double Thierry, délirante au sens psychiatrique du terme quand il parle du libéralisme (qui serait partout), et d'une complaisance chantillesque quand il se pâme devant d'authentiques bouchers. Chavez écrit l'histoire de son pays sur les plus belles pages dorées du Communisme Triomphant, où ça ferme de l'agence de presse à tour de bras, ça emprisonne de l'opposant politique dans le plus grand silence des médias, ça confisque de tous les côtés ? C'est l'application joyeuse des principes du Communisme Qui Rend Heureux, pardi !
C'est de l'amour, décidément. Et en amour, on sait bien qu'il faut parfois fermer les yeux sur les petits défauts de l'autre, n'est-ce pas ? En l'occurrence, les petites imperfections du sémillant militaire ont consisté dans quelques bagatelles comme la mise en coupe réglée de son propre pays, l'étouffement méthodique de toute contestation, le musèlement de l'opposition, et l'abandon progressif de toute idée de propriété privée. On voit déjà se profiler les goulags dans les prochaines années, que notre Chavi va certainement renommer avec un nom poétique.
Ensuite, la réponse de la gauche sera évidemment toute trouvée : ce n'était pas du communisme, voyez-vous. Quand ça foire comme ça, ça peut pas être du communisme. Quand ça marche, c'en est. Ca ne marche jamais, certes, ça foire à chaque fois, tout à fait, ça fait des morts par millions, évidemment, et c'est pour ça que ça n'est pas du Communisme Qui Rend Heureux. Voyons. C'est pourtant simple, non ?
Bof, de toute façon, on pourra toujours compter sur un billet ennuyeux en plus de la part de Thierry pour ne jamais, au grand jamais, se permettre d'aussi pénibles remarques.