Magazine Journal intime

Droit de réponse

Publié le 21 octobre 2009 par Cassandre
Suite à la parution d'un article sur le site des Echos, je me permet un droit de réponse. En Italique l'article original que vous pouvez trouver *ici* ainsi que les commentaires fait par les autres Internautes.
Une minorité fait l'opinion sur le Web
Samuel Morillon (Directeur Général de Cybion S.A.)

Cent mille Français consomment plus de 16 heures d'Internet par jour, selon les études de Cybion, société spécialisée en intelligence économique sur Internet. Les contenus générés par ces internautes surreprésentés sur la Toile influencent le lectorat général, celui qui consomme de l'Internet, mais qui produit peu. Le positionnement idéologique souvent radical de ce noyau d'internautes, renforcé par la pratique courante de l'anonymat, représente une menace pour les entreprises. Pourtant celles-ci ne les prennent pas en compte dans leur démarche de prévention de crise.

Déjà, nous avons là une information subjective : cent mille français consomment plus de 16h d'internet par jour selon sa propre société... comment y croire ? Passons...

Il ne détaille pas comment cette étude a été menée, comment les échantillons ont été sélectionnés, et j'en passe.

Pas contre, je ne suis pas d'accord qu'on dise que ces Internautes sont surreprésentés. Qu'est-ce que cela veut dire ? Comment son entreprise en est-elle arrivée à cette conclusion ? On verra plus bas pourquoi je ne suis pas, mais alors vraiment pas, d'accord avec cette assertion.

Et puis l'anonymat, ce n'est pas comme si *tous* les Internautes "trollaient" (Troll : personne qui balance une information sur un forum / un blog en vue de susciter des querelles) les forums, les blogs et sites d'informations "participatifs" (rue 89 par exemple).

L'anonymat permet d'éviter pour nombre d'entre nous, la discrimination. J'entends par là qu'exprimer nos opinions librement est toujours sources de conflits potentiels. Ai-je envie que mon patron et mes collègues sachent tout de ma vie ? Ai-je envie qu'un potentiel nouvel employeur soit au courant de mes opinions politiques, religieuses ou de ma vie tout simplement ?

L'anonymat permet de garantir certains droits, car, vous ne me ferez pas avaler, cher Môsieur, que les gens qui passeraient par hasard sur un blog et y reconnaitrait un collègue ou un subalterne n'y vérait pas là une occasion de manipuler la personne auteure de ces ou cet article(s).

Une fois, sur un CV anonyme, n'ayant donc pas mis de photo, j'ai été reçue en entretien d'embauche pour un poste de "designer web". Le patron, a ma vue, s'est exclammé "ah mais vous êtes une fille ?!" Ben oui... c'était de la discrimination basique, imaginez s'il avait eu accès à des informations plus personnelles ?

Bref, l'anonymat est simplement un moyen d'exercer notre liberté d'expression le plus librement possible dans une société qui cherche constamment à "fliquer" ses citoyens.

Internet est régulièrement abordé aussi bien dans les programmes scolaires que dans les plans d'aménagement du territoire. Si l'importance des technologies numériques est incontestable dans les progrès économiques et sociaux futurs de notre pays, il cache toutefois une rupture d'un nouveau genre. Celle des comportements.

Je suis d'accord sur ce point. Nos comportements ont changés depuis le libre accès aux informations, quelque soit le point dans le monde où elle est diffusée... Nous sommes soit plus "lucides", soit "noyés", soit tout simplement perdus.

Généralement les interactions entre les internautes traditionnels sont relativement faibles. En revanche, ce noyau d'internautes au comportement addictif produirait plusieurs milliers de commentaires par jour à travers une multitude d'identités numériques. Ces commentaires sont présents dans les blogs, dans les forums et les réseaux sociaux. Ils portent principalement sur la religion, la politique et l'environnement et provoquent un déséquilibre dans les contributions avec les internautes traditionnels. Il y a ainsi un biais dans la plupart des études d'opinion qui analysent les commentaires exprimés sur la Toile.

Je ne suis pas d'accord. Les Internautes se regoupent selon leurs goûts, leurs opinions, leurs idéaux... Et je ne suis pas d'accord, encore, sur le fait que seuls "100 000" personnes *fassent* l'opinion du web. C'est sans compter les professionnels, les personnes réellement au courant de l'information qu'elles véhiculent. Et les Internautes traditionnels, finalement, qui ils sont ?

En bref, je ne vois pas 100 000 personnes flooder le Net avec tout et n'importe quoi sur n'importe quel sujet...

Ceci est principalement lié au profil de ces 100.000 internautes, non représentatifs de la majorité du lectorat sur Internet. Selon les recherches menées en 2008-2009 par nos doctorants, ces internautes ont souvent une double personnalité on line-off line. S'ils sont principalement urbains, ils vivent au sein de leur communauté de pensée et ils utilisent en moyenne deux avatars, souvent de sexes différents. Même s'ils ne possèdent pas de compétences initiales, ils se renseignent sur la plupart des questions d'actualité et les commentent de manière souvent polémique et vive. Les propos peuvent être argumentés mais laissent peu de place à la discussion. La notoriété de l'avatar est fréquemment la finalité de comportements où l'émotion est poussée à l'extrême.

Ah, nous y voilà. Le profil de ces 100 000 personnes. On apprend qu'il s'agit d'un résultat donné  par des doctorants.

Je ne veux pas être méchante mais j'ai vu / lu certaines thèses dans le cadre d'un de mes contrats de travail, et quand on sait qu'il est possible pour le fils d'un président d'une république dite "bananière" d'obtenir un doctorat avec une thèse de 28 pages sur la "Pêche des truites dans les lacs américains" hum... ça laisse songeur. Autant certains bossent vraiement leur thèse quitte à s'en rendre malade, autant d'autres ne vont pas si loin. Je mets donc en doute les résultats de ces études, les étudiants n'étant pas cités dans l'article, ni plus que leurs travaux (au moins en "source").

La double personnalité ? Ok, sur le Net je suis "moi", "gameuse", "littéraire", "drôle", "triste"... mais n'est-ce pas plutôt ce qui caractérise une personnalité compléte ?

Le fait qu'on "splite" (sépare) en plusieurs n'est-ce pas simplement ce qu'on fait en société ? On s'adapte aux gens qui nous entourent ?

Si on est sur un forum de "musique", on ne va pas parler "littérature" non ? Et réciproquement. Le fait d'utiliser plusieurs pseudonymes ? Honnêtement , je doute qu'une personne utilise plus de deux pseudos : un pour la vie classique et peut être un autre pour les "cachoteries" (sites de culs, rencontres alors qu'on est en couple, ou même célibataire, que sais-je).

Encore une fois, il fait référence aux "trolls" qui ne sont pas si nombreux et généralement rapidement canalisés par les autres Internautes responsables des forums, blogs ou sites d'information, même si cela peut parfois être perçu pour de la censure. J'avoue, la frontière est mince.

Pour ce qui est de la notoriété d'un pseudo (pas un avatar, Internet n'est pas un second life géant ! Il ne faut pas tout confondre !), c'est encore une fois tout relatif... Je suis "célèbre" au sein d'un petit groupe de blogs qui ont des liens qui pointent vers mon blog et réciproquement... ma "célébrité" s'arrête là, et c'est valable pour bon nombre d'Internautes.

Certains autres vont faire un buzz : la chanson du dimanche, Kamini et j'en passe, mais en général ce "buzz" concerne la musique, l'écriture peut être (je n'ai pas d'exemple en tête) mais cela concerne rarement la politique ou l'économie. Alors les entreprises ne craignent pas grand chose... au contraire, ça leur coûte moins pour recruter des artistes qui seront "bankable" !

C'est l'hôpital qui se fout de la charité.

On a pu croire qu'Internet était un outil de recherche d'information et d'intelligence collective. Le savoir numérique s'inscrivait dans une démarche globalisée de progrès de l'esprit humain. Les images et les sentiments, que véhicule la Toile, complexifient les mécanismes de la pensée. L'idée générale d'une intelligence collective entre des internautes bâtissant en réseau de nouveaux savoirs semble être restée au stade du concept.

Ok, alors vous avez pris un peu trop au pied de la lettre la citation suivante : "On nous a dit que si l'on mettait un million de singes tapant sur un million de claviers on pourrait obtenir les oeuvres complètes de Shakespeare, depuis qu'on a Internet, on sait que c'est impossible"

Et puis c'est oublier un peu trop vite Wikipédia et les autres sites "participatifs" (ou pas du reste) d'information. Depuis que j'ai Internet, je mets moins le nez dans les dictionnaires, qu'ils soient de langues étrangères ou de français. Non point que cela ne m'intéresse plus, mais le contenu est disponible librement sur Internet.

Un dictionnaire anglais-français avec un forum m'a plus d'une fois tirée des épines du pied pour mes traductions techniques. Les forums de santé m'ont parfois rassurée sur tel ou tel problème de santé parce que les médecins n'ont pas toujours le temps de tout bien expliquer... Et j'en passe.

Au début de l'accès d'Internet au grand public, les sites pornographiques de toutes sortes ont connus de grands succès et représentaient les flux de connexion les plus importants.

Si ceux-ci n'ont pas forcément baissé en consultations, plusieurs enquêtes récentes et documentées (je suis furieuse, je ne retrouve pas mes liens... au pire, je mettrais à jour l'article dès que j'aurais remis la main dessus) ont prouvées que l'intérêt des Internautes ne se tournait plus exclusivement vers cette activité mais de plus en plus vers les sites d'informations, les blogs, les forums. Que leur activité s'était largement diversifiée et ne constitue jamais plus qu'un sujet comme un autre.

A titre d'exemple, et pour s'en convaincre, les rares sites ayant réussi à bâtir des modèles économiques stables se situent sur le marché dit du « charme » ou sur celui du jeu en ligne. Selon les moteurs Alexa ou Google/Trends, YouPorn, leader de la vidéo pour adultes, serait ainsi classé dans les 50 premiers sites mondiaux, devant AOL.

Je ne saurais trop, à ce stade de l'article, conseiller la lecture d'un très bon livre (malheureusement pas si bien traduit...) : "La Richesse des réseaux : Marchés et libertés à l'heure du partage social" de Yochai Benkler*, qui dit entre autres choses, que le grand tord (et je crois qu'il a raison) est de considérer un modèle économique stable comme étant quelque chose qui rapporte de l'argent (pour la faire simple hein). Donc, sont exclus de la définition tout wiki, site non marchands, blog, sites d'information gratuits. Tout ce qui ne dégage pas de bénéfices ne fait pas partie de sa définition.

Sans être utopique, je continue de vouloir croire qu'on peut parfaitement échanger et s'enrichir sans en passer par l'argent. Et si on refait le classement en introduisant les données non financières, fini les sites de charmes, le premier serait sans doute Wikipédia...

Arrêtons de prendre les Internautes pour des pervers sexuels... il y en a mais ce n'est pas la majorité ! Comme dans le monde réel, en fin de compte.

Au-delà de cet exemple, c'est bien la photo et la vidéo qui aujourd'hui attirent des internautes souvent davantage en quête de sensations que de véritables réflexions. Le Web s'adresserait ainsi à notre coeur et toucherait ce qu'il y a de plus profond en nous, d'instinctif et de refoulé. Ceci est le principal problème et le principal risque pour toutes les formes d'organisation (entreprises, institutions, ONG, etc.).

Et nous voilà rendu à l'état de singes même pas savants... nous ne recherchons pas la réflexion. Ca m'exaspère au plus au point ses raccourcis à deux francs six sous.

La quadrature du net, par exemple, sensibilise les gens aux droits et devoirs des Internautes et est une référence, Wikipédia, les sites d'information  - Rue 89 encore, mais aussi le Monde ou d'autres journaux papier - ont développé des sites Internet qui connaissent un franc succès.

Les gens ne sont pas si stupides... la preuve en est le nombre important de blog ne traitant pas simplement du nombril de l'auteur. Il en existe, bien sûr mais quand même, cher Monsieur directeur d'entreprise, ouvrez les yeux, renseignez-vous avant d'avancer de telles absurdités !

Oui, le Web s'adresse à notre coeur, on signe des petitions pour le Tibet libre, on relaye parfois de fausses informations sur des enfant prétendument disparus, mais au moins, on essaye de faire quelque chose de bien. Chacun à son échelle, selon son temps disponible et ses moyens.

Les petitions pour libérer des artistes enfermés dans des jôles pour avoir exprimer leur désire de liberté, des journalistes retenus prisonniers, tout ça transite et est relayé de blog en blog, de forum en forum... il n'y a pas que les "vidéos gags" qui circulent... loin de là !

Les ONG ont besoin des Internautes, comme les Internautes ont besoin des ONG... des entreprises et j'en passe.

Rien que pour ma société, enfin, celle pour laquelle je travaille, depuis que nous avons une petite partie du site traduit en français avec les contacts, nous recevons de plus en plus d'appels pour des demande de prix parce qu'ils sont intéressés par nos produits. Quand je demande "comment nous avez-vous connu ?" la réponse est à 90% parce qu'ils ont fait une recherche sur le net et qu'ils nous ont "trouvé".

Alors quoi ? Cela ne sert-il pas le capitalisme que ce Môsieur veut protéger ?

Par ailleurs, l'anonymat est une pratique commune sur la Toile. Selon l'institut Gartner, près de 50 % des internautes auraient un avatar, c'est-à-dire un double numérique ayant un nom, voire un sexe, différent de celui de son auteur. Le filtre social qui modère les rapports réels entre les individus disparaît ainsi. Nos systèmes de valeur se retrouvent éprouvés lorsque notre environnement ne permet pas de répondre à l'isolement progressif provoqué par l'addiction.

Encore une fois, l'emploi du terme "avatar" est impropre. Cassandre et Katsandrya sont des pseudonymes que j'emploie. Cassandre pour le blog et la photo, Katsandrya est plus ancien est refléte plus une habitude qu'autre chose... J'ai aussi mon nom véritable qui circule sur la toile pour des raisons plus "professionnelles". C'est le seul moyen pour une personne de séparer sa vie professionnelle justement, de sa vie personnelle. J'en ai parlé plus haut, il n'y a rien dans cet anonymat (tout relatif en plus) qui soit un véritable danger. Nous sommes tous identifiables selon notre IP, au moins jusqu'à un certain degrés.

Les personnes ayant un "sexe" différent du leur lors de leur activité "online" est certes réelle, mais je vous le donne en mille, la plupart du temps c'est dans le cadre de jeux vidéos comme World of Warcraft ou équivalent. Alors un peu de sérieux, tout le monde n'est pas hermaphrodite ;-)

Et précisemment, faire tomber les barrières sociales pour permettre le dialogue, voilà quelque chose de formidable : amener à la compréhension de l'autre, sans préjugés, sans à priori négatifs ou positifs. On peut faire des connaissances qui changent tout, comme il peut y avoir des déceptions. Encore une fois, comme dans la "vraie" vie. Chaque rencontre, virtuelle ou réelle peut apporter quelque chose de plus. Il suffit d'avoir l'esprit ouvert et de ne plus porter d'oeillères. Et loin de provoquer un isolement progressif, je crois qu'au contraire cela permet de lier des contacts avec le reste du monde, d'obtenir des informations de "première" main, de gens qui les vivent, pas de médias qui faussent la plupart du temps la donne.

Toute information est subjective bien sûr, car elle est transmise via le prisme de compréhension de celui qui la véhicule, mais je ne crois pas que les Internautes soient à ce point dépourvus d'esprit critique.

Mais peut-être justement est-ce cela, qui fait peur à ce monsieur : qu'il ne puisse plus manipuler son monde comme il l'entend ?

Dans ces conditions, la conjonction entre un noyau surreprésenté d'internautes et l'anonymat accroît d'abord le danger d'interpréter des données biaisées parce que non représentatives d'une majorité silencieuse d'internautes. On s'appuie sur des propos de particuliers qui n'ont, dans la réalité, que peu de lien avec le public que l'entreprise cherche à conquérir.

Si l'entreprise vise mal son public, je dirais qu'il faudrait qu'elle revoit son système de communication. Les Internautes n'y sont pour rien, ils ont des avis, ils l'expriment, c'est la liberté d'expression. Les données qu'il dit biaisées, le sont principalement parce qu'elles ne lui plaisent pas. Il veut contrôler, diriger, mener, manipuler l'opinion selon son bon vouloir, mais nous ne sommes pas tous des moutons de Panurge, désolée ! (enfin, même pas d'abord !)

Et puis, la République, il me semblait que c'était l'expression de la voix du peuple ? Ou bien ai-je loupé un épisode ? (bon, de toute façon on se fait avoir par les politiques, mais là, c'est un autre débat).

Ensuite, la menace est de sous-estimer le caractère radical de ce noyau dans les analyses de risques. A l'image de ce qui est pratiqué avec les ONG dans l'industrie, où l'on invite régulièrement les associations à débattre en préalable au lancement d'un projet impactant pour l'environnement, il convient de s'assurer du soutien de leviers d'opinion sur Internet pour prévenir toutes les situations et amplifier la portée de ses messages.

Et voilà qui a le mérite d'être clair : son but est bien de manipuler les Internautes, je lui souhaite bien du courage, nous ne sommes pas 100 000 mais bien plus !

Justement tenir compte de nos opinions ne seraient pas un mal, mais changer celles-ci pour coller à leur "plans" de mercatique, très peu pour moi.

Les décideurs doivent partir du principe qu'ils peuvent se trouver face à des internautes très engagés qui n'auront pour règle que l'exaltation de leurs propos. Selon nos études, ces internautes sont souvent inactifs (sans emploi, étudiants…) et peuvent consacrer un plein-temps au dénigrement d'une société.

Et nous voilà repartis sur les Trolls dont je parlais plus haut... je ne vais pas me répéter, ils ne sont pas si nombreux, mais lui, avec son article, en fait un beau.

Et pour le profilage de l'Internaute moyen, chapeau bas, franchement autant de stupidité est édifiante. Je passe en moyenne entre 10 à 13h par jour sur Internet : mails, recherche d'informations, publications, participations à divers forums, blog, site d'information... J'ai un travail, je suis diplomée, sans me vanter je pense avoir un niveau de culture générale qui n'est pas trop mauvais. Dans mon entourage, on va dire environ une 60 aine de personne, je retrouve à peu près le même style de profil, et si j'étend encore aux contacts de mes contacts, alors le profil reste sensiblement le même. La seule chose qui varie : le temps passé sur la toile.

Et en quoi un étudiant est-il moins important qu'une personne qui travaille ? En quoi un chômeur est-il si négligeable et stupides ? Pourquoi ces gens là n'auraient pas le droit de dénigrer la société ?

Je le fais parfois, parce que je ne suis pas toujours contente des comportements de nos politiques, je ne suis pas toujours d'accord avec les entreprises et leurs actions à grande échelle.

Pourquoi l'opinion de gens en formation ou en recherche d'emploi serait-elle moins importante ?

Ah... oui, c'est vrai, ils ont plus de temps pour réfléchir, et c'est mal... vous comprenez, des fois que ça contrecarre ses plans ! ^^

Et dénigrer la société, c'est encore une fois faire preuve d'esprit critique. Ca dérange que l'on puisse se rendre compte que nous ne sommes pas "seuls" à penser la même chose... qui sait où cela pourrait mener ?

Alors que la téléphonie mobile devient progressivement le premier support de consommation de Web en accompagnant les consommateurs dans tous leurs mouvements quotidiens, la solution consiste probablement à adopter une démarche de veille, voire, osons le mot, de surveillance. Il serait dangereux d'ignorer cette nouvelle réalité sociale. Il convient d'intégrer l'entreprise dans la conversation mondiale en tissant des passerelles dès que possible avec ces nouveaux influenceurs afin d'en faire des alliés dans un contexte où tous les coups sont permis.

Surveillance, le mot est lâché. C'est vrai qu'il serait dangereux pour ces nantis au pouvoir de nous ignorer. Il se pourrait qu'on puisse changer le monde, en faire quelque chose de meilleur, qui ne soit pas forcément indexé sur la valeur financière qu'on peut dégager d'une chose ou d'une autre. Donc le but, nous mettre dans leur poche et hop, le tour est joué, chacun reste "à sa place".

Vous savez à quoi ça me fait penser tout ça ?

Vichy. Je vais loin, mais avec des gens comme ça, je crois qu'il faut se méfier... L'historien Jean-Pierre Azéma a retenu (entre autres choses) 6 caractéristiques de ce régime :
  - La condamnation sans appel du libéralisme (ici il s'agit principalement de son sens large, qui prône une société fondée sur la liberté d'expression des individus dans le respect du droit du pluralisme et du libre échange des idées).
  - Le refus du principe égalitaire proclamé par la Révolution (Etudiant et Chômeurs sont un noyau radical qui occupe toute la toile et dont il faut se méfier...)
  - Une pédagogie anti-intellectuelle (se référer au dénigrement d'Internet et de son utilisation : "
L'idée générale d'une intelligence collective entre des internautes bâtissant en réseau de nouveaux savoirs semble être restée au stade du concept.")
  - La défiance à l'égard de l'industrialisme : 100 000 personnes "
Selon nos études, ces internautes sont souvent inactifs (sans emploi, étudiants…) et peuvent consacrer un plein-temps au dénigrement d'une société." Ouuuuh vilaines personnes qui osent s'exprimer ! (ironie hein!)
  - L'affirmation d'un nationalisme fermé en opposition au nationalisme républicain d'avant l'affaire Dreyfus : "[...]
la solution consiste probablement à adopter une démarche de veille, voire, osons le mot, de surveillance. Il serait dangereux d'ignorer cette nouvelle réalité sociale."
  - L'appel à un rassemblement national : "
Il convient d'intégrer l'entreprise dans la conversation mondiale en tissant des passerelles dès que possible avec ces nouveaux influenceurs afin d'en faire des alliés dans un contexte où tous les coups sont permis."

Ce qui me fait le plus mal dans cette histoire, c'est que cet article ai été publié sur un site comme les Echos qui possède une notoriété et un sérieux que je ne lui conteste pas et qui en fait une plate-forme d'expression d'importance.

Ma réponse à son article est subjectif bien sûr, mais j'ai le droit de m'exprimer et j'estime que ce môsieur ferait bien de revoir sa copie. Il a beaucoup a apprendre, tout chef d'entreprise qu'il soit.



*
Yochai Benkler est professeur de droit à la Law School de Harvard et codirecteur du Berkam Center for Internet and Society. Considéré comme le «leader intellectuel de l'ère de l'information», il étudie les effets des lois qui régulent la production et le partage de l'information, de la connaissance et de la culture dans l'environnement numérique.
Titre original du livre "
The Wealth of Networks: How Social Production Transforms Markets and Freedom" vous pouvez cliquez pour télécharger le pdf en anglais (527 pages quand même), il est distribué sous la licence Creative Commons : "Paternité, Pas d'utilisation commerciale, Partage des conditions initiales à l'identique". Les hard-copy sont disponibles chez Amazon par exemple. Les Pul vont bientôt le sortir en français...

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