Magazine Journal intime

L'Ecriture, le Blog et Moi...

Publié le 22 octobre 2009 par Tazounette

L'Ecriture, le Blog et Moi...

C’est curieux ma désaffection subite pour mes pages.

Je ne sais plus quoi y écrire. En fait tout a commencé par un exercice avec ma psy. Tenter de mettre en lumière ma relation avec l’Ecriture, à différencier de l’écriture… Un exercice avec des tabourets. Chaque tabouret représente un phénomène et je dois les placer par rapport à moi (devenue tabouret aussi) pour matérialiser leurs influences sur moi. Je sais que pour quelqu’un d’extérieur à la chose ça peut paraître absurde voire même ridicule. C’est d’ailleurs l’impression première inévitable lorsqu’ensuite, une fois les tabourets positionnés, elle vous demande d’incarner ces « choses » immatérielles (Ecriture, blog et Moi) et de parler avec leur voix… Une fois dépassé cette impression de ridicule dans un regard qu’on porte sur ce qu’on est en train de faire, on ferme les yeux, on parle et on incarne. Avec une vérité frappante. Et on prend conscience des mécanismes qui opèrent malgré soi.

C’est là que j’ai pris conscience que mon blog et l’Ecriture sont deux choses totalement différentes, tandis que je les pensais interdépendantes. Je les croyais faisant partie d’un seul et même processus, me permettant d’exercer « en attendant ». En fait, ces deux choses n’ont rien à voir. Le blog est un exutoire à l’absence de de l'Autre, à l'absence aussi de cette Ecriture qui me résiste, en aucun cas il n’est un révélateur… C’est juste un moyen que j’ai trouvé de vivre la frustration de ne pas accéder à l’autre de façon « constante ». J’ai des pulsions d’Ecriture environ deux ou trois fois l’an depuis l’âge de 14 ans. Pendant ces pulsions j’écris des pages de qualité et puis ça repart comme c’est venu sans que je puisse les influencer. Pas de quoi fouetter un chat. Le reste du temps, je renonce, parce que je ne m’autorise pas à faire « de l’à-peu-près ». Du coup, je bride tout, jusqu’à ce que la prochaine pulsion me fasse tout sortir dans le bon ordre et que le premier jet ne soit pas si éloigné du dernier.

Et j’ai réalisé que mon blog n’était qu’un pis-aller, un moyen d’exprimer mes frustrations de cette vie belge à laquelle je n’adhère pas, qui est un moyen pour la suite. Ce blog n’est qu’un moyen de prendre de la distance par rapport à tout ce qui m’arrive pour tenter de vivre mieux cette pulsion d’écriture non maîtrisée, qui vient sans prévenir et repart si peu de temps après. Mon blog est l’équivalent du journal intime, vulgaire cahier d’écolière que je remplissais de lignes tristes et désabusées, lorsqu’adolescente, ma famille ne me comprenait pas et me jugeait si inférieure à ce que j’étais déjà. Des pages noircies me permettant juste de ne pas désespérer, de ne pas me noyer dans cette adolescence honnie…

Ce blog, je l’ai ouvert pour les mêmes raisons, pour ne pas me noyer dans le désespoir d’un mariage finissant, pour tenter de prendre de la distance par rapport aux événements qui se jouaient et qui me détruisaient de l’intérieur. Mettre de l’autodérision pour ne pas mourir de chagrin et de désespoir. Il m’a aidé durant mon installation à Bruxelles, à survivre à cette nouvelle vie que j’ai reprise en main, en repartant de rien, ou de moins que rien, puisque je n’étais alors qu’une moins que moi. Et puis depuis un an, ma vie a changé. J’ai un nouveau souffle, une vie nouvelle qui me porte. De ces choses qu’on a longtemps tues, qu’on a tellement espérées et qu’on a cru impossibles… Et puis la réalité nous rattrape  et la beauté du vécu surpasse tellement tout qu’on se trouve presqu’incapable de la mettre en mots sans l’amoindrir.

Mon Phin… Lui, que j’ai rencontré ici même, sur ces pages, parce que ses commentaires m’aidaient à réfléchir posément, m’aidaient à trouver une issue là où j’étais persuadée qu’il n’y en avait aucune… Lui, que j’ai tant vu, là, sous ses mots…

Aujourd’hui, je vis si fort.

Je suis femme au-delà de tout ce que j'aurais pu imaginer... Je suis la mère que j’ai toujours voulu être, même si j’ai encore des progrès à faire, je suis devenue douce et patiente, sévère quand il le faut, un rien intransigeante sur les règles établies. En voiture, ça y est… Je ne m’énerve plus. Je roule à allure modérée, et moi la folle du klaxon avec les grands gestes énervés, c’est moi désormais que l’on klaxonne. Et je souris. Et je suis fière d’avoir enfin trouvé le calme dans ce véhicule qui m’étouffait il y a encore un mois à peine… Et je me sens bien… 

Quoi raconter désormais ? J’ai longtemps parlé et dit pour vivre. Désormais je VIS.

Je sais que l’Ecriture à laquelle j’aspire n’est pas dans une plume parlant du « Je », du « Moi » à foison. Celle que je souhaite utiliserait le vécu pour en faire autre chose. Je crois que je vais accepter d’attendre que cela me vienne. J’attends d’ouvrir avec la psy cette dernière porte qui me reste fermée. Cette porte qui me permettra d’atteindre enfin cette liberté que j’attends…

Je ne dis pas que c’est définitif.

Peut-être que je suis comme Stendhal. Cet écrivain qui marchait aussi avec les pulsions, à l’inspiration. Beaucoup de romans inachevés et finalement beaucoup d’écriture sur soi parce que ça reste un bon moyen d’écrire quand l’inspiration a déserté. Je ne sais pas la suite. Je ne trouve plus dans la blogosphère des blogs que j’ai envie de suivre assidûment, comme ce fût le cas à une certaine époque. Je me lasse de ce que je lis, parfois je m’y ennuie, parfois je suis interloquée sans pouvoir le dire parce qu’on attend des lecteurs, un commentaire qui caresse dans le sens du poil. Je ne suis pas de ce genre-là. Parfois, aussi, il y a ceux qui ont leur communauté et qui remplissent leur blog juste pour être lus des quelques-uns qui ont l’habitude de cliquer, la qualité n’étant plus là, l’intérêt non plus et ça se lit que quelque part ils ne sont déjà plus là.

Je ne veux pas remplir mon blog pour ceux qui me lisent. J’attends autre chose de mon clavier ou de ma plume… Je ne dis pas, hein ! Les commentaires de ceux qui me lisent me manqueront mais peut-être qu’il s’agit d’une page à tourner, à un moment donné… Je n’en sais rien, je ne sais même pas si j’en suis vraiment là.

J’ai besoin de respirer…

Je continuerai sur « Obsédés textuels », ces pages qui me permettent de partager ce jardin d’Epicure auquel j’aspire tant…

A bientôt donc, chez « Nous » ou chez vous !


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