Charter pour l’enfer

Il y a aujourd’hui près de 90000 soldats étrangers en Afghanistan, dont 3000 Français. Ces soldats combattent durement. Les Français y ont laissé 36 des leurs depuis 2001. C’est donc un pays en guerre. C’est surtout un pays en plein chaos politique, ethnique, religieux. On estime qu’il est contrôlé à 70% par les Talibans qui règnent sur la production d’opium. L’Afghanistan est devenu le premier producteur de drogue du monde !(en savoir plus )

Le seul responsable qui possédait un peu de crédibilité auprès des Occidentaux, Hamid Karzai, est à présent déconsidéré par les fraudes qui ont entouré l’élection présidentielle du 20 aout.

C’est dans ce pays que les autorités françaises ont reconduit trois migrants, dans des conditions invraisemblables, le 20 octobre. Eric Besson, qui n’avait pas besoin de cela, s’est mis à dos l’ensemble des associations spécialisées dans l’accueil des réfugiés et des partis de gauche, mais aussi un nombre significatif de parlementaires de la majorité gouvernementale actuelle.

J’ai cru comprendre qu’on avait organisé ce retour pour marquer les esprits et lutter contre les filières de passeurs. Pour l’exemple on renvoie des gens dans un pays en guerre ? On peut timidement se consoler en arguant que la mobilisation a limité le nombre de reconduites, puisque des chiffres bien supérieurs circulaient. Il faudra continuer à faire du bruit autour de ces transports indignes, puisque celui-ci parvient à retarder et limiter les échéances.

Je l’ai dit plusieurs fois ici même, ces femmes et ces hommes que l’on ne peut même  pas appeler des réfugiés portent notre mauvaise conscience. Ils sont la traduction des déséquilibres nés des antagonismes entre les riches et les pauvres, entre le Nord et le Sud. Quelques pays concentrent toutes les richesses, les autres doivent se contenter des miettes, et on s’étonne qu’y naissent les extrémismes de tout poil, les guerres, la misère, la haine.

La solution n’est pas simple, reconnaissons-le. Mais nous devons être à la hauteur de nos traditions, de notre histoire. Puisse notre ministre de l’Immigration écouter attentivement ces propos d’Etienne Pinte , député UMP de Versailles, qui a au moins le mérite de la franchise…