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La nausée

Publié le 24 octobre 2009 par Maldoror

Ce matin, j'ai la nausée. Oh, ce n'est pas l'excès d'alcool, ni une sorte de maladie plus ou moins gastrique ou intestinale, non, c'est dû à ma consultation quotidienne des différents sites d'information en ligne.
Sur libération.fr, par exemple, j'apprends que la direction de M6 a censuré un reportage sur Mc Donald et KFC, qui filmait en caméra cachée les graves manquements à l'hygiène constatés chez Mc Do, et qui démontrait, preuves à l'appui, que les poulets estampillés "halal" chez KFC ne sont pas abattus selon le rite musulman.
Mc Donald avait vu le reportage, KFC également. Ce ne sont pas eux qui ont demandé à ce qu'il ne soit pas diffusé, c'est la direction de M6, toute seule comme une grande, qui a censuré ce reportage.
D'un côté, j'ai la nausée, en constant chaque jour que des gens, en ce moment, partout dans notre pays, qu'ils soient PDG, députés, ministres ou Présidents de je ne sais quelle inutile entité publique ou privée, essayent de plaire au roi, en piétinant toutes les règles de déontologie, de morale, d'éthique, d'humanité, que notre société avait établies, et qui avait fait de nous le "pays des droits de l'homme".
D'un autre côté, quand je constate que la France est le deuxième pays le plus rentable, après les Etats-Unis, pour Mc Donald, je me dis que les gens qui bouffent là-dedans, très cher et pas bon, n'ont que ce qu'ils méritent.
Bref.
La nausée, c'est également cette histoire absurde, inventée par un Nicolas Sarkozy ivre de victoire, de lecture d'une lettre qu'un jeune communiste de 17 ans, fusillé en 1941, a adressé a sa famille avant de mourir. Cette lettre est émouvante, mais n'a rien à faire dans un cours d'histoire consacré en général à un tout autre sujet que la seconde guerre mondiale. D'autant que Guy Moquet, qu'on se le dise une fois pour toute, n'a pas été fusillé comme Résistant. Il a été fusillé en tant que communiste, peu de temps après la rupture du Pacte Germano-Soviétique.
Comme disait en substance, le 22 octobre au matin sur France-Inter une enseignante intelligente (si, si, ça existe) : La lecture de cette lettre est censée exalter les valeurs de la résistance, et on demande à chacun de se plier, le petit doigt sur la couture du pantalon, et sans résistance, à cette consigne présidentielle. S'aplatir pour glorifier la résistance, il fallait y penser, Nicolas Sarkozy l'a fait.
Bref.
La nausée, c'est le roi qui exige qu'on revote au parlement, parce qu'un double champion olympique d'escrime aurait vu son doigt "riper" sur le mauvais bouton lors du vote de la surtaxe de 10% des profits bancaires.
C'est voté, ça ne convient pas au roi, on revote. C'est comme ça, maintenant, dans ce pays : on est un pays démocratique, alors on vote, et tant que le vote n'est pas conforme au souhait du roi, on revote. Ah, il est content le peuple, il vote, il est content. On a eu le traité de Lisbonne, on a eu HADOPI, maintenant on a la surtaxe des profits financiers.
Alors, évidemment, le gouvernement (oui, officiellement, il y a un gouvernement, dans ce pays, avec un premier ministre) a le droit de demander une seconde délibération, il n'agit pas hors la loi. Mais il agit au mépris du peuple, au mépris de la morale. Evidemment, de la part d'une femme qui fût classée 5e femme d'affaires européenne par le Wall Street Journal en 2002, il ne fallait pas s'attendre à trouver beaucoup de morale dans ses dictats de vote (oui, ce ne sont plus des consignes, maintenant, ce sont carrément des dictats, correspondant fidèlement aux oukases de Nicolas Sarkozy). Mais, ces banquiers, qui continuent à s'enrichir et manger gras, il va bien falloir s'occuper d'eux un jour, hein. Les lanternes parisiennes sont un peu tristes, en hiver, elles manquent de décorations. Comment ? vous voulez aussi pendre les députés ? Allons, allons, calmez-vous. Chaque chose en son temps.
Tout de même, quelle belle démocratie, comme vous devez être bien contents, peuple, populace, de vivre dans un si beau pays si démocratique !

Ah, un dernier petit détail qui vous fera rire, j'en suis sûr : Mr Jean-François LAMOUR, qui affirme que son doigt a "ripé", avait défendu cet amendement, comme le prouve le compte rendu de la séance du vendredi 23 octobre 2009. (faites une recherche sur "lamour", vous tomberez directement dessus).

C'est donc bien le fait du roi, cet amendement n'a pas été voté "par erreur".

Bref.
La nausée, c'est ces afghans, renvoyés par charter dans un pays en guerre, par un ministre de l'immigration d'un pays qui fut, jadis, celui des droits de l'homme. Comme le disait l'excellent chroniqueur François Morel, un vendredi matin sur France-Inter, Ericbessonner est devenu un verbe, synonyme de trahir :
j'ericbessonne
tu ericbessonnes
il, elle ericbessonne
etc..
Evidemment, cet homme est un traitre sans états d'âme, et je pense que lui demander de faire preuve d'humanité, c'est comme demander au vautour d'épargner l'enfant qui va mourir. Comment pourrait-il l'épargner, puisqu'il est un vautour ? La nature l'a faite vautour, il se comporte en vautour.
Eric Besson, la nature l'a fait traitre et sans âme ni morale, il se comporte en traitre sans âme ni morale. C'est un Frédéric Lefebvre en plus fourbe, parce qu'il dissimule son instinct de tueur derrière une couche de vernis poli, quand le porte parole de l'UMP sort directement la mitrailleuse pour vomir sa bile dés que le roi le lui demande. L'un est un porte flingue, l'autre un tueur à gages.
Voilà, ce matin j'ai la nausée, et je préfèrerais vraiment que ce soit à cause d'une bonne cuite...


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