Dimanche

Inscrit sur internet, tel le connard moyen, je guète. Je ne chasse pas, non, je suis à l’affut. J’attends la surprise, j’attends la chance. J’en ai toujours eu relativement dans ma vie, et ce serait vraiment trop con que ça flanche maintenant.

Le dimanche soir, c’est toujours comme ça. Je ne sais pas quel vinyle mettre sur la platine, et mon putain de téléphone est aphone.

Je vais bouffer des pâtes à même la casserole en me rappelant le temps où je cuisinais des bons petits plats pour quatre ou cinq. Passer mon temps à me demander s’il m’est arrivé un truc à raconter. Oui, je crois que j’ai un réel problème avec le dimanche soir. Je ne sais pas ce qu’il m’a fait.

Je pourrais paisiblement regarder une série de merde, en me disant que c’est bien le célibat, qu’on a pas à se battre pour choisir la chaine de télé. Mais non. Moi, ça m’emmerde. Même un très bon film en DVD, tout seul, ça parait fade.

Je vais boire du whisky jusqu’à ce que j’en ai marre de mater des gueules de connes sur ce site de merde, et je vais aller me coucher en restant de mon coté du lit.

Le dimanche soir s’accompagne assez fréquemment de la gueule de bois du samedi soir, qui celle-ci  rivalise justement avec l’euphorie éthylique de la veille. En gros tu as l’impression de mourir.

Tu envisages deux ou trois numéros de téléphone de gens qui pourraient éventuellement vivre la même chose que toi (éviter absolument les couples avec enfants, c’est la corde assurée) et puis tu balances ton téléphone sur ton lit en espérant le retrouver si jamais il sonne. Oui parce que si jamais il sonne, tu ne sais pas où il est. Donc tu manques l’appel.

Bon, c’est sûr ? On ne fait rien ce soir ?