Avoir une vie privée quand on vit chez ses parents ?

Publié le 26 octobre 2009 par Wawaa

Crève ! Mission impossible, du moins chez mes parents à moi. Hein Mamounette ?  Je pars un soir quelque part, il faut que je précise les lieux, si possible le nom, l’adresse, le numéro de téléphone, l’immatriculation des accompagnants. « Mais c’est pour savoir où tu vas, au cas où y’a un problème ». L’optimisme de Mamounette m’a toujours fait plaisir. Mais t’inquiètes pas maman, la police fera son travail si je disparais. De toutes manières, je gaverai tellement les kidnappeurs qu’ils me libèreront assez tôt.  Je comprends tout à fait cette attitude. Je vis sous le même toit, on s’inquiète pour moi, et un tant soit peu, le fait de ne pas savoir où je suis panique la conscience maternelle et même parfois la conscience paternelle au point de venir me chercher jusqu’au travail parce que je tarde à rentrer, alors que je suis tranquillement en train de papoter avec une collègue sur le parking. Mais je comprends quand  même. En attendant, comme je dis souvent à ma mère, faut pas s’inquiéter tant que j’appelle pas, parce que si j’appelle, c’est que j’ai un problème : la preuve l’an dernier avec mon accident « Allo maman, j’ai eu un accident ».


Je dis quasiment toujours où je vais, avec qui je suis, parce que je sais ce que c’est que d’être inquiète, même si j’ai pas encore enfanté. Je comprends ce comportement même si parfois ça m’énerve énormément parce que j’ai l’impression d’être observée. C’est pas big brother, c’est big mother. Mais je ne t’en veux pas maman, je sais que tu fais ça parce que tu m’aimes et que je suis à jamais ton petit bébé tout fragile, sauf que maintenant, tu ne me changes plus mes couches et que maintenant que je sais comment marche la machine à laver,  tu vas cesser de me laver mes culottes, même si y’a de grosses traces de pets dessus.

Mais voilà, aujourd’hui j’ai un gros problème. Comment puis-je faire pour avoir une vie privée ? Parce qu’il y a des choses, qui surtout au début, j’estime ne pas avoir à raconter. Imaginez un instant. Je rencontre un individu de sexe masculin. Lui et moi nous entendons bien. Lui et moi tombons amoureux l’un de l’autre mais nous ne sommes pas sûrs de nous pour le moment, car malgré avoir déjà passé du temps ensemble, nous ne sommes pas sûrs de nous, et parce que certaines choses ne doivent que nous appartenir avant d’être officialisées à outrance dans la famille. Est-ce que pour le voir je dois mentir pour ne pas avoir à dévoiler ma vie privée qui EST PRIVEE ? Est-ce que je dois en parler ? Quelle drôle de situation ! J’en suis donc là, je n’ai pas de vie privée. Je ne reproche rien à personne, mais j’ai du mal à avoir une vie privée.

Mais voilà ce que je voulais annoncer via ce billet qui s’adresse tout particulièrement à mes parents. Je ne savais pas comment faire, je n’aime pas trop aborder ce genre de choses, parce que j’ai une pudeur des sentiments exacerbée, je ne sais pas en parler. Mes parents m’ont toujours dit que j’avais du talent pour écrire et pour aller droit au but en écrivant, alors je vais me servir de cette qualité, qu’on pourrait considérer de lâche et que je qualifierai d’intermédiaire et de tout autant communicative que la parole.

Papa, Maman, il se trouve que depuis un peu plus d’un mois, j’ai ce que j’appelle une vie privée. Ne vous moquez pas de moi ! Je sais que je scandais que j’adoreeee le célibat, que je ne voulais pas d’un homme dans mes pattes et que dans ma chambre chez moi, un petit lit suffirait. Mais vous savez bien que la vie me surprend à chaque fois un peu comme la taxe d’habitation (rassure toi mon chéri, tu n’as rien d’une affreuse taxe d’habitation !).  Mais voilà, j’ai eu une idée formidable, grandiose que vous allez trouver fort probablement merveilleuse : je suis tombée amoureuse d’un parisien. Et cet abruti a eu l’immense idée de s’enticher lui aussi de moi. Quel idiot ! S’éprendre d’une wawaa qui vit dans le Gers ! Hop hop hop, pas de questions, le comment, pourquoi, où donc, avec qui et quand, ne regarde pour le moment que lui et moi.

Etant loin l’un de l’autre (je vous rassure quand même, on se connait depuis un bon moment, en vrai et tout hein.), c’est difficile. Et quand on peut être l’un avec l’autre, c’est l’occasion pour nous de voir si ça colle, de passer ENFIN du temps ensemble, si ça peut le faire et si monsieur peut envisager dans un avenir encore un peu lointain de me rejoindre dans le Sud Ouest (Oui parce qu’en fait, il a bien compris qu’aussi beau et formidable soit-il, il ne me décrotterait pas du Gers).

Par chance monsieur a une semaine de congés très bientôt. Du 7 au 15 Novembre. Et comme il tient beaucoup à moi et réciproquement, il vient passer une semaine dans le Gers, enfin presque. Hop hop hop, pas de panique, il ne vient pas à la maison. Il a, sur mes très bons conseils judicieux loué un châlet, pas loin de la maison et de mon boulot et m’a conviée (et je me suis conviée aussi) à aller passer la semaine avec lui.

Mais voilà mon problème. A mon sens, ce n’est pas du tout le moment que je quitte la maison toute une semaine. Je culpabilise un peu. Et arrête maman de dire que c’est bon tu peux t’en sortir toute seule. Je sais que tu peux t’en sortir toute seule. Mais on vient de te scier un genou. Je crois qu’il est important que pendant quelques temps tu te ménages un peu et je ne veux pas qu’à cause de moi tu te fasses mal ou que tu doives retourner dans le centre que tu aimes tant. Je sais aussi que c’est pas le moment que je sois loin de ma maison, car papa ne doit pas faire les travaux tout seul.

Alors j’ai réfléchi longuement à la situation qui est un vrai casse-tête depuis deux semaines, parce que je ne savais pas comment vous informer de tout cela. Surtout que je n’envisageais pas si tôt de vous informer de l’arrivée de Denis dans ma vie parce que j’estime que c’est bien trop tôt. Mais je ne peux pas disparaitre tous les soirs de la semaine de la maison sans une explication.

Donc j’ai réfléchi. Ca a été dur pour moi, j’en ai eu des crampes cérébrales. Et le pauvre Denis a du supporter mes tergiversations sur msn.

Voilà donc comment je vois les choses. Comme je finis tôt le matin pratiquement tous les jours au travail, je viendrai juste après le boulot pour faire le ménage et d'autres trucs et même la bouffe s'il le faut. Teuteuteu, l’ouvre pas Mamounette, c’est comme ça et PAS AUTREMENT. Je conduirai Maman chez le kiné l’après-midi s’il le faut, et je serai disponible pour aider papa chez moi à n’importe quel moment par un simple appel téléphonique. Pour n’importe quoi : courses, lessives, ménage inopiné, on m’appelle, je débarque. Denis est un homme très compréhensif, et puis il lui faudra bien faire des pauses parce que , comme vous le savez, Papa, Maman, je suis du genre insupportable.

Par contre je vous en supplie : AUCUNE QUESTION sur lui et moi. Quand je dis AUCUNE, c’est AUCUNE. Pour l’heure, ça ne vous regarde pas, je tiens à ce que ça reste entre lui et moi pour l’instant. 


On essaiera d’en parler (si j'y arrive, ça c'est une autre histoire) SANS ENTRER DANS LES DETAILS dès que possible. Je pense pas que ce soit compliqué, mais sachez le, ça me stresse grandement toute cette histoire.

T’façon c’est la faute de Denis, tiens je vais aller l’engueuler !