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Nevermore

Publié le 26 octobre 2009 par Angèle Paoli
Le billet hebdomadaire de Nestor (3)
NEVERMORE
Sur les traces de Dino Campana

« Mi sono sempre battuto in condizioni così sfavorevoli che desidererei farlo alla pari. Sono molto modesto e non vi domando, amici, altro segno che il gesto. Il resto non vi riguarda. » (Storie, I).


     Gravir les flancs menacés, temps roide, poids du lieu, poli de la formule, proue, lames, mousse, colombage, écuelles, litières, cendres...

     Tu patauges, tu flottes, planes sur les remous, rampes par le fond, dérives vers le neutre, là où crépitent les fougères de l'heure naine, où de verts feux paillards t'aguerrissent aux reliefs, aux ressacs, aux fruits fauves, où entre tes doigts se fanent les noms hostiles de la promise...

     Pauvre vie, louange sans destin, chant pur et de hasard...

     Comment empêcher les hommes d'imaginer, derrière l'apparence, un gouvernement discret des choses, l'énigme trop tôt entrevue à laquelle jamais tu ne te résignas...

     Il n'est pierre que tu aies effleurée, pas que tu aies accompli, flambeau traîtreusement confié qui ne cachât ce que tu croyais être l'insondable, le pentacle moqueur, la trappe...

     Ô ces nuits où tu ne savais jamais combien de temps tu avais marché dans les rues ni où tu avais été parce que c'était partout à la fois...

     Temps inaccompli, sauf en cette brèche des feux que seul tu virais et qui, mordant, te soumet aux vraies soifs, sans miroitements, sans prophéties.

     Plénitude jamais rejointe, pourtant, quelque trace manquant à qui s'y soumet, à l'espoir du semblable inapaisé, à l'attente engluée parachevant les termes de son aveu...

     Ô toi de si longtemps dépris des villes figées dans la pénombre qui les consume, de la fâcheuse manie d'ériger les exceptions en prodiges, de se perdre en ce défi dont tu ne connus pas les moissons...

     Comment accueillir qui tu seras, la parcelle d'avenir que tu ne rendras que lorsqu'elle ne t'appartiendra plus, désordre tuméfié au bord duquel le silence durcit tout, consumé par ces images récalcitrantes, dépareillées, empoignées – et leurs victimes...

André Rougier
D.R. Texte André Rougier



DINO CAMPANA

Dinocampana


Voir aussi :

- (sur Terres de femmes) Dino Campana/O, Sicilienne arrogante ;
- (sur Terres de femmes) Dino Campana/Pampa ;
- (sur Terres de femmes) 28 juillet 1916/Lettre de Sibilla Aleramo à Dino Campana ;
- (sur Terres de femmes) 25 avril 1917/Lettre de Sibilla Aleramo à Dino Campana.



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