Me voilà de retour à Mes-Vieilles-Pierres. Cinq heures de route, brouillard et soleil, peut être une photo, ou deux… ( je ne savais pas que les radars automatiques prenaient dans le brouillard…)
Enfin, la dernière ligne droite, le pont, à gauche, la côte, l’allée bordée de platanes, la cour déjà à l’ombre de la maison. La maison n’a pas bougé, rien ne dérange les pierres…
Un, deux, trois tours de clé, soulever le lourd loquet et voilà. Je suis chez moi, enfin. La maison est tiède et a cette odeur unique qui me rappelle mon enfance. Chaque maison a ses propres odeurs. Mes-Vieilles-Pierres sent l’humidité et le moisi, la chaleur de la fonte des radiateur, les manteaux laissés sur le porte-manteau, quelque chose d’indescriptible qui , subtilement me caresse les joues, le nez, la gorge, remontant mes plus anciennes sensations d’enfance. J’aime cette odeur fugace, celle de la maison juste au moment où, depuis longtemps, on ouvre la porte. J’aime cette première seconde. Après on ne sent plus. Le nez s’habitue, la porte reste souvent ouverte sur les entrées sortie des enfants. (oui, on aime chauffer la campagne alentour… on a très tôt pratiqué le réchauffement climatique…)
Loreleï est passée, le ménage a été fait. Le frigo est en route, il ne reste plus qu’à le remplir astucieusement pour une petite dizaine de jours.
Je décharge la voiture, qui elle continent à chaque fois un déménagement quelque soit la durée du séjour. Les enfants ont déjà ressorti leur vélo, moto, jeep, tracteur… Le bac à sable retrouve pelleteuses et rouleaux compresseur. Au diable les valises, je sors table, chaises et transat. Au soleil. On goûte dehors, comme en été.
En quelques minutes, les habitudes sont revenues, la vieille bâtisse s’est éveillée, par la porte grande ouverte circulent les véhicules grandeur miniature et résonnent les rires de mes enfants.