Madame Mère m'a offert le dernier opus d'Agnès Abecassis "Chouette une ride". J'avais déjà lu "Les Tribulations d'une jeune divorcée" (déjà offert par Madame Mère) que j'avais trouvé distrayant, agréable et assez bien observé... peut-être parce qu'alors, j'étais en plein divorce moi-même et que j'avais reconnu nombre de psychopathes et autres queutards qui avaient croisé mon chemin !
Sur celui-là, je m'attendais à quelque chose d'aussi léger et sympa sur le changement de moitié dans la trentaine et vu qu'elle a deux ans de plus que moi, hein, elle y passe avant et me prépare le terrain... Logique ! Donc, ça pouvait être savoureux.
C'est l'histoire d'une écrivain, mère de famille recomposée (dont une fille à l'école primaire) qui dépasse les 35 ans et qui découvre les premières traces du temps, qui raconte le ras-le-bol de la femme moderne qui jongle en permanence entre boulot-enfants-maisons-copines-mari donc ça devrait quand même me parler même si nous ne partageons pas forcément les mêmes points communs...
Mais, en fait, le problème est que, dès les toutes premières pages, j'ai eu la sale impression de lire une pâle copie d'un Nicole de Buron.
Alors, en soi, on pourrait en conclure que si Nicole de Buron me fait mourir de rire et que je m'identifie très bien à ses personnages et si Agnès Abecassis est dans la même ligne, je devrais mourir de rire et m'identifier...
Mais non !!!
C'est facile à lire, ça fait sourire... parfois... mais la mayonnaise n'a pas vraiment pris.
Nicole de Buron est très loin d'être de ma génération, certes, mais quand elle raconte les déboires de son mariage, avec les enfants, les clients qui la harcèlent, l'Homme qui drague ailleurs, je m'y vois...
Il y a plusieurs ouvrages (et pas seulement le livre dont je vous ai mis la couverture au-dessus) où elle raconte sa jeunesse, son divorce, ses galères de mère célibataire, la recomposition d'une famille après un divorce (à priori, ça n'est pas auto-biographique, ça), sa fatigue de gérer la vie d'une femme moderne qui bosse, qui a des enfants, un mari, des copines, une mère, etc
Ca me parle, m'interpelle. Quand elle pleure dans son bain à chaude larmes ou quand elle arrive à l'autre bout du monde avec des galères pas croyables, je compatis, je m'émeus ou je ricane...
Quand Agnès Abecassis fait de même, alors que nous sommes de la même génération, je ne m'y reconnais pas...
Nicole de Buron a un style assez particulier que j'aime beaucoup : c'est fluide, bien écrit et avec une tonne d'auto-dérision et d'ironie.
Or, là, dans le bouquin d'Agnès Abecassis, j'ai eu le sentiment qu'elle avait voulu "faire à la façon de" mais ce n'est pas parce qu'on fait des petits points partout sur un tableau pour essayer de représenter quelque chose qu'on s'appelle Georges Seurat !
Elles ont, par exemple, toutes les deux un chien ! Celui de Nicole de Buron s'appelle Chavignol et celui d'Agnès Abecassis s'appelle Chochana, alias La Choch' mais les deux sont des grosses pâtes, glues, fidèles, amicales (ceci, je n'ai aucune sympathie ni pour l'un ni pour l'autre. Faut pas déconner quand même, ce sont avant tout des chiens !)...
Nicole de Buron surnomme son mari "l'Homme", Agnès surnomme le sien "El Marido" mais ils sont tous les deux aussi égoïstes et machos l'un que l'autre !
Quand l'héroïne d'Abecassis déambule dans son appartement, je n'y peux rien, c'est l'image que je m'étais créée de l'appartement de Nicole de Buron en lisant ses livres qui m'apparaît...
Bref, ça m'a tellement semblé être un ersatz sur le plan du style ou des anecdotes que j'ai eu l'impression qu'on me filait un placébo de Nicole de Buron ou alors c'est que je suis vraiment une vieille réac qui vit hors de son temps !
Peut-être que quelqu'un d'autre, moins partial vous dirait que le livre d'Agnès Abecassis est génial d'humour et de fraicheur mais, pour moi, cet humour et cette fraicheur datent de livres écrits depuis les années 60...
Mais, bon, je ne vais pas être de mauvaise foi et vous dire que je me suis ennuyée non plus en le lisant mais cela ne m'a pas enthousiasmé du tout...
Je suis allée au bout parce que je n'aime pas abandonner un livre en plein milieu, c'est tout !
Une petite mention pour un passage dans les bois à une dizaine de pages de la fin où le cousin fait un monologue sur les diktats de la beauté féminine et des abbérations où nous conduisent les modes.
A bientôt !
La Papote