Magazine Journal intime

I'm standing in your line (About a Girl)

Publié le 28 octobre 2009 par Jess_kelig

Quand mercredi rime avec nouvelle partie ...
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Je répondis à divers annonces. Je me présentais aux entretiens. J’étais refusée. Presque systématiquement. Mon expérience était mince, se limitant aux deux seuls boulots que j’avais connus et qui n’ouvraient pas d’autres portes à part continuer dans ces branches. Je ne me voyais pas passer le restant de ma vie à servir des verres à des ivrognes dans les pubs plus glauques les uns que les autres, ni retourner dans la rue distribuer des prospectus même sous une pluie battante.

L’espoir naquit à nouveau quelques jours plus tard. Je reçus un coup de fil que je n’attendais plus. Ma candidature avait atterri dans le bureau du rédacteur en chef d’un magazine pour ado. Il ciblait principalement les dix / quinze ans en regroupant des interviews et articles des nouveaux artistes et groupes qui faisaient fureur dans les cours des collèges. A cet ensemble, venaientt s’ajouter quelques pages traitant de l’amour, des relations amicales, des problèmes avec les parents… Bref tout ce qui était susceptible d’attirer une plus grande partie du lectorat de cet âge. 

Il m’informa qu’une place de pigiste venait de se libérer et qu’il souhaitait me recevoir pour qu’on puisse discuter de mes motivations. Bien que cette revue s’éloigna considérablement de mon univers musical, j’acceptais sa proposition et l’entretien fut fixé au lendemain. 

A dix heures, je me tenais devant l’entrée d’un immeuble tout en verre. La plaque m’indiqua que ce que je cherchais se trouvait au sixième étage. Je pénétrais dans le hall, pris l’ascenseur et profitais de mon inactivité pour réfléchir. Je ne me faisais pas trop d’illusions au sujet de cette entrevue. Les essais que j’avais envoyés ne correspondaient clairement pas à la ligne du journal, je ne comprenais même pas pourquoi il avait tant insisté pour que je le rencontre. Une secrétaire prit mon nom et me fit signe de m’asseoir dans la salle d’attente.

Quinze minutes plus tard, j’étais dans le bureau de mon, peut être, futur employeur.

« Comme je vous le disais au téléphone, nous recherchons une pigiste, une sorte de reporter tout terrain. Nous manquons de monde et il devient évident que pour la bonne marche du magazine, il nous faut recruter quelqu’un. Votre candidature est arrivée à point nommée. Bien que vous n’ayez aucune réelle expérience, les interviews que vous avez jointes nous ont plu. Certes, il faudra adapter votre style à notre public, mais je ne doute pas de votre compétence à ce sujet. Qu’en pensez-vous ?»

« Qu’entendez-vous exactement par adapter mon style ? »

« Et bien, vous savez nous nous adressons à un public relativement jeune et peu calé en musique. Vos questions sont excellentes mais trop pointues pour intéresser des adolescents. Il faudrait plutôt les orienter vers quelque chose de plus basique : l’actualité du moment, ce que leurs idoles aiment ou pas, leur vie amoureuse, … En clair, il faut donner du rêve à toutes les jeunes filles qui liront vos écrits. Les trois quarts sont amoureuses des chanteurs qui se trouvent dans nos numéros. Elles se moquent relativement de leur approche musicale. Ce qui les intéresse, c’est leur vie personnelle. »

« En gros, je vais poser des questions de style « presse people » ? »

« Non, non, pas du tout. Toujours en rapport avec la musique mais plus simplistes et en incluant l’aspect accessible. Vous voyez ? »

Ce n’était pas vraiment la forme de journalisme que j’espérais. Cela ressemblait plus à des commérages entre copines, qu’une rencontre avec un artiste. Enfin, il fallait de tout pour faire un monde !

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