En janvier 2008, je vous parlais du cinéma de mon quartier le Comoedia attaque sur deux front par l'enseigne UGC.
Et une chose en entraînant une autre, j'ai oublié de faire l'article de suivi en indiquant la fin heureuse qu'a connu
cette procédure. Le groupe UGC a en effet été débouté par le tribunal de Grande Instance de Lyon de ses poursuites our contrefaçon, rapport au nom porté par le cinéma, depuis... 1924. UGC n'avait
fait que rajouter sa marque au nom pré-existant durant l'exploitation qu'ils en ont faite entre 1993 et 2003.
Dans ses attendus, le tribunal a tenu a souligné le caractère "abusif" de la demande du groupe dans la mesure où UGC ne
subissait aucun préjudice et n'avait aucunement l'intention d'utiliser à nouveau ce nom. Néanmoins, UGC demandait dans sa requête à ce que le Comoedia ne s'appelle plus ainsi, et que le nom ne
figure plus ni sur Internet, ni sur aucune publicité. Et réclamait, en sus, une astreinte de 50 000 € par infraction constatée. Au final, non seulement le tribunal a débouté de toutes ses
demandes UGC, mais il a en outre condamné le groupe pour procédure abusive en lui ordonnant de verser 3000€ de dommages et intérêts à Marc Bonny, co-propriétaire du Comoedia. Retour aux début du
cinéma et hommage à Louis Lumière : l'arroseur est donc arrosé.
Lorsqu'en 2003, UGC a décidé de fermer purement et simplement la salle, en la vendant à un promotteur, deux passionnés de
cinéma, messieurs Marc Bonny et Marc Guidoni, ont décidé de reprendre la salle et son histoire (depuis 1914, ce n'est quand même pas rien !). Ils ont pu le faire grâce, notamment, au soutien
financier du CNC (Centre National du Cinéma) et ainsi rénover entièrement le Comoedia pour en faire le cinéma de quartier que nous connaissons proposant une programmation aussi bien "classique"
mais tout de même grandement orienté Art et essai.
Depuis la réouverture, en 2006, les procèdures judiciaires se multipliaient. Non seulement de la part d'UGC et qui est
maintenant terminée - même en appel, UGC a été débouté -, mais aussi de la part d'Uniciné, groupement réunissant les principaux groupes d'exploitants français (dont UGC) qui contestait
l'attribution de subventions de la part du CNC.
En effet, Unicine souhaitait voir annulé la décision prise en 2005 par le CNC d'attribuer l'aide de 600 000 €, elle
voulait, en conséquence, le remboursement de cette alocation par le cinéma.
Parmi les arguments d'Uniciné, celui qui constestait la carence de la ville de Lyon en équipements cinématographiques art
et essai. Mais le tribunal, a une fois encore tenu bon et débouté Uniciné en estimant qu'avec "une part de marché des salles d'art et d'essai de 10% en 2003, l'insuffisance des équipements
faisait obstacle au fort potentiel de développement" de ce type de cinéma à Lyon. D'autant que dans le 7ème, je crois bien que c'est le seul, les plus proches ensuite étant situés à Part-Dieu et
Bellecour / République.
Tout est bien qui semble bien finir :)
En tout cas pour le Comoedia, mais d'autres petites salles dans Lyon sont menacées de fermeture...