Moi tu vois, je paie pas d’impôt. Y’en a que ça rend jaloux. Je sais. Mais pour avoir la cotorep, faut pas que ton pire cauchemar, ce soit d’être pris en otage par la SNCF. Ou que ton pire appel de détresse ce soit SOS K2R. Les gens d’jà tout lobotomisés, c’est rare qu’on les mette en HP. Et pis tu crois que c’est facile de se dire qu’on y est pour rien dans le coût total de la présidence française à l’union européenne ? Tu crois que ça me rend pas malade de savoir que dans les 150 millions d’euros dépensés en six mois, pas un denier ne provient de ma popoche à moi ? Toi au moins tu peux te dire que t’as participé. Que si tu galères toute l’année à trouver tout moins cher, c’est pour que eux, là haut, ils puissent se taper des cloches à 5000 euros par tête de pipe sur des moquettes éphémères à 91000. Ou sous des douches à 250000. Grâce à toi. En même temps, 150 millions d’euros quand on sait qu’ils auraient pu en dépenser 180, “Pourquoi la France rougirait elle du coût de sa présidence ?”, comme dit Eric Woerth. Et c’est bien normal qu’il se félicite d’avoir économisé 30 SMIC. Alors ok, tu te prives. Mais n’est ce pas valorisant de savoir que t’as régalé Angela Merkel d’une pince de homard, avec les 300 euros que tu files au trésor public tous les mois ? Je parle à la classe moyenne bien sûre. Toi le prolo, c’est pas pour te casser le moral, ou te culpabiliser, mais avec tes 100 euros de tiers provisionnel trimestriel, t’as du payer le pain. Quand je pense que le tien, tu le fais toi-même parce que t’es outré du prix de la baguette ! Et que tu venais de te trouver une machine à 35 euros chez LIDL. C’est ballot non ?!…
Ceci dit toi, au moins tu sais pourquoi tu te sers la ceinture. Mais moi ? Qui suis non imposable !… Des fois je me dis que je devrais renoncer à mes aides sociales d’assistée pour aider mon gouvernement. Mon pays. Ma patrie. La France. Cette belle terre d’asile que tout le monde nous envie. Les droits de l’homme. L’égalité des chances. Tu crois que y’a encore des benêts pour croire à toutes ces conneries ? A l’heure où on parle du retour en force du pétainisme le plus douteux ? A l’heure où on incite à la délation ? A la dénonciation ? A la haine de l’autre ? A l’heure où tes mômes vont devoir chanter La Marseillaise au moins une fois par an. S’ils sont toujours vivants. Parce qu’entre le vaccin contre la grippe A, la police, et le nouveau fichier Edvige qu’ils ont baptisé sous un autre nom, ça va pas être évident-évident. Et je te parle pas de la dette qu’ils devront rembourser avec tout l’argent que t’as donné aux banques pour moraliser le nouveau capitalisme. Hier encore j’entendais un patron de banque dire très clairement qu’il préférait satisfaire ses associés et ses actionnaires que l’opinion publique. On aurait dit qu’il se rendait même pas compte que l’opinion publique c’était toi. Toi : le gars qui l’a sauvé. Qu’il s’en battait les couilles royalement de ta petite gueule. Et qu’il te le disait. Qu’il te prenait pour un con. Mais ouvertement. En même temps, pourquoi il se priverait puisque non seulement tu passes ton temps à te regarder te faire enculer en direct tous les jours à la télé depuis des années sans bouger. Mais qu’en plus tu leurs tends le tube de vaseline. A ces gros porcs que tu engraisses. C’est comme les flics, ça. Ils ont encore tué un adolescent à Fréjus. A ce qui parait. Mais pourquoi ils se priveraient, puisque ceux de Villier Lebel ont été relaxés ? Qu’ils sont au dessus de tous les soupçons. Des lois. Et de toute impunité.
Tu dis que je t’aime pas, Ducon Lajoie. Que j’aime pas les gens. Tout ça. Mais c’est toi qui t’aimes pas. Moi, à la limite je pourrais m’en foutre. Je paie pas d’impôts. J’te dis. Mais quand je te regardes te faire sodomiser comme ça, dans la télé, j’ai juste l’impression que si je me taisais, on pourrait m’accuser de non assistance à personne en danger. Alors je fais ce que je peux. Mais je vais pas faire ça ad vitam aeternam. J’ai une vie. Bordel de merde. D’ailleurs je te laisse. Faut que je donne à manger à mes chats. Et après, j’ai envie de leurs apprendre à compter. Aujourd’hui.
éééééçé
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