Image trouvée sur le net sur le site de la municipalité d'Ajaccio.
A la mi-septembre au tout début de mon "célibat", je me suis rendue en ville. Plus d'internet puisque mon mari était parti avec son portable, je ne suis pas accro de la tv... je voulais m'occuper autrement, ouvrir la porte à mes vices coutumiers! Donc descente chez Phildar, achat de pelotes... et puis achat de fils Colbert à la mercerie pour poursuivre et terminer une tapisserie... et enfin, cerise sur le gâteau, arrêt obligatoire (ou presque) à la librairie... Là grand sourire, car je m'empare de deux textes dont j'apprécie les auteurs : Philippe Claudel (Le bruit des trousseaux) et Yasmina Khadra (Les sirènes de Bagdad), et puis je vais passer commande d'un Nikos Kavvadias (Le quart) et d'un Pablo Neruda (J'avoue que j'ai vécu)... Je connais bien la libraire, je pense être assez bonne cliente, et de son côté elle a repéré mon côté curieux, avide de lire le maximum d'auteurs et des sujets variés... Alors la brave femme en plus de mes acquisitions me tend un catalogue de l'année 2009 concernant les parutions d'un éditeur et elle m'offre un titre promotionnel, un recueil de nouvelles qui était donné à tout acheteur de deux livres de cette maison d'édition : "Je vous joins ce livre... je pense que vous n'auriez pas eu la curiosité de le découvrir par vous-même", avec un petit sourire en coin... Effectivement, cet auteur je n'ai jamais été tentée de le lire, je n'en pense pas beaucoup de bien, trop médiatique, trop grande gueule... (je déteste ce genre) ce sera l'occasion de me faire une idée...
L'idée je me la suis faite très vite dès les premières lignes. Je n'aimais pas du tout ce que je lisais, le sujet de m'intéressait pas, quant au style (peut-on parler de style) il n'avait justement aucun style!
Je vous ai habitués ici, à vous faire découvrir des textes et auteurs que j'apprécie, et vous communique volontiers la référence des ouvrages. Aujourd'hui mutisme complet quant à l'identité de l'auteur (auteur?, rires!!!) à qui je ne veux faire aucune publicité, tant j'ai trouvé ce livre affligeant, consternant. Les personnes qui surtout ne souhaitent pas se fourvoyer en achetant une de ses "oeuvres" peuvent me contacter par mail, je leur communiquerai les références dudit torchon.
Oh, je ne suis pas une oie blanche, je n'ai pas été choquée par l'érotisme de ce texte, ni par certains mots employés. De cela je me fiche bien. Ce qui me met en colère, c'est que ce monsieur semble tremper sa plume dans un égout ou les eaux troubles et nauséabondes d'une fosse septique. Ecrivain, littérature? Je crois plutôt qu'il se moque du monde. Je me demande comment il peut être lu et encore mieux édité. Il est comme ces musiciens, prétendus chanteurs, écrivains du dimanche, peintres ou sculpteurs, qui sans scrupules et sans honneur vendent n'importe quoi parce qu'ils ont un nom. Pour parler comme ce type (écrivain?) qui se font des couilles en or en vendant des rognures au prix du caviar!
Si je suis en colère, ce n'est pas parce que j'ai lu : pipi, crotte, chiottes, godemiché ou couilles... non c'est parce que j'exige de la qualité, et que là l'auteur n'offre que le néant. Rien de rien. J'ai lu jusqu'au bout ces fadaises, je n'ai pas souri, je n'ai pas apprécié... J'étais anéantie par autant de médiocrité... Je n'ai pas perdu d'argent, ce bouquin était gratuit... Je n'ai pas non plus perdu mon temps, ce type suffisant ne me disait rien qui vaille; je sais désormais à quoi m'en tenir. Jamais au grand jamais je ne sortirai le moindre euro pour acquérir une de ses "oeuvres".
Vous allez maintenant avoir le plaisir de découvrir un extrait d'une de ces nouvelles :
Tout a commencé par une blague. Je m'en souviens comme si c'était hier. Je lui ai demandé ce qu'elle serait prête à faire pour me prouver son amour. Elle m'a répondu qu'elle ferait n'importe quoi. Alors j'ai souri et elle aussi. Les inconscients.
Evidemment, c'est là que ça a basculé. Avant, on faisait l'amour sans arrêt, sans penser à autre chose. Comme preuve d'amour, ça nous suffisait. (...)
Ce qu'on ne savait pas, c'est qu'on avait aussi mis le doigt dans un engrenage infernal.
C'est devenu chacun son tour. L'escalade n'a pas tardé. Pour lui prouver mon amour, j'ai dû successivement :
- lécher la cuvette des chiottes;
- boire son pipi;
- lire en entier le roman de Claire Chazal;
- montrer mes couilles dans un déjeuner d'affaires;
- lui donner cent mille francs sans avoir le droit de la baiser;
- recevoir deux gifles d'elle devant tout le café Marly sans protester;
- rester enfermé debout dans le placard à balais pendant dix heures;
- porter des pinces-crocodile sur les seins;
- m'habiller en fille le soir où elle recevait ses amies à dîner, et servir à table;
De mon côté, pour vérifier qu'elle m'aimait, je l'ai forcée à :
- manger une crotte de chien dans la rue;
- porter un godemiché dans le cul pendant trois jours sans pouvoir faire caca;
- voir jusqu'au bout le dernier film de Lelouch;
- se faire percer le clitoris sans anesthésie;
- aller à une soirée avec moi et me regarder draguer toutes ses copines sans réagir;
- se faire prendre par le chien dont elle avait mangé la crotte;
- rester attachée à un feu rouge pendant une journée entière, uniquement vêtue de lingerie;
- se déguiser en chienne le soir de son anniversaire et accueillir les invités en aboyant;
- sortir tenue en laisse chez Régine.
Intéressant n'est-ce pas? Je pense que vous avez assez lu de cette littérature pour vous faire une idée de l'oeuvre. L'auteur me semble avoir de sérieux problèmes, habituellement le stade "pipi, caca (boudin), zizi, derrière" est vécu par les enfants en apprentissage à la maternelle... d'ou retard certain dans son évolution...ou alors il entre dans la phase "démon de midi" avec un dérèglement de sa libido, là c'est moins dramatique, le viagra est sur le marché depuis déjà quelques années... Qu'il en prenne, et qu'il assouvisse ses fantasmes sans les crier sur les toits, simplement, discrètement dans le secret de son alcôve. Ce ne sera pas une perte pour le monde littéraire, et il fera un geste pour la planète évitant à des arbres de périr pour la fabrication de pâte à papier.
Dernier point me concernant, je peux lire des textes parlant de sexe, de fesses, de "cul", mais je demande à l'auteur de ces textes d'être un vrai écrivain, de posséder un réel talent, de savoir rédiger, d'être honnête avec ses lecteurs! Parler de cul n'est pas à la portée de tout un chacun, cela exige beaucoup de sensualité ou une bonne dose de spiritualité. Je n'ai trouvé ni l'une ni l'autre dans ce tas d'immondices.