Magazine Journal intime

14.14

Publié le 30 octobre 2009 par Poussemanette


Internet a ceci de bien qu'on peut faire bien des choses à distance, au dernier moment, sans faire la queue à un guichet. C'est pourquoi, prise d'une envie soudaine d'aller voir les mouettes, j'achetai deux billets de train direction la mer, un aller et un retour au moyen de cet outil bien pratique, la veille pour le lendemain.
14.14 m'était resté en tête comme heure de départ, ce qui me laissait le temps de faire une grasse matinée plaisir décomplexée. 14.14 est carré et très sympathique pour partir en vadrouille, j'aime beaucoup. Rien de grave ne peut arriver avec un tel horaire.
Arrivée devant la borne, je choisis les bonnes options, les yeux sur les informations à l'écran et le doigt sur "valider". L'heure de départ n'est pas la bonne mais mon doigt est plus rapide que mon cerveau qui dit non!!! et hop, il envoie et les billets tombent dans la goulotte. 14.14 était mon heure d'arrivée. Cela faisait déjà trois heures environ que j'étais arrivée à destination. Mon horaire de départ était 11.09. C'est moche comme horaire, non? Vite, il existe un train à 14.04, pas vraiment un bel horaire non plus mais bon, je ferai avec n'ayant plus vraiment le choix d'aimer ou non. Je tape frénétiquement sur le clavier - un peu agacée de ma lenteur mentale - pour obtenir un autre billet. Avez-vous une carte - oui non - jusqu'au moment où je dois choisir entre un billet pro ou loisir sans indication du prix. Lequel choisir? Je suis pro ou loisir? Je choisis loisir mais j'aimerais savoir ce qu'est pro. Je veux juste un putain de billet de train qui part dans dix minutes! Je reviens en arrière pour vérifier, c'est lent, c'est lent et les minutes passent, elles, à une vitesse TGV. Je laisse tomber et file sur le bon quai où le train n'attend que moi.
Dans le train, j'explique mon erreur au contrôleur, un homme charmant de mon âge. Il m'explique que pour quelques euros de plus, j'aurais dû choisir la formule pro. Encore eût-il fallu ne pas confondre l'heure d'arrivée et l'heure de départ. Rien n'indiquait, quand j'achetai ce maudit billet, que je le fisse. C'est ma faute, ma seule faute. Il est désolé de ne pas pouvoir échanger le billet qui est un loisir. Il me chuchote qu'il tient à faire un geste commercial et que le billet qu'il me délivre bénéficie d'un abattement de 25%. Geste qui m'a fait très plaisir. Pas vraiment pour le tarif mais pour le souvenir que j'avais des contrôleurs hautains de ma jeunesse, contrôleurs qui m'intimidaient au plus haut point alors qu'il n'y avait aucune raison puisque je suis toujours tombée sur des gens compréhensifs. Mon air perpétuellement ahuri et à cent lieues de la fraude expliquant peut-être cela.
14.14
Ce qui m'a le plus ennuyée, finalement, fut d'embarquer sans le moindre petit truc à lire. Rien de rien, à part le chéquier et un ticket de caisse ce qui, vous serez sans doute d'accord, ne me mènera pas très loin sur le chemin de la littérature. J'ai donc pris des photos du train en mouvement, l'objectif collé à la vitre. Clic, clic, clic durant trois heures...


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